Décidément, dans
le secteur des noms de domaines, les nouvelles extensions
spécialisées ont du mal à se faire
une place face aux poids lourds que sont les ".com",
".org", ".net" et les extensions
nationales. Non seulement certaines de ces nouvelles
extensions rencontrent un succès des plus mitigés
mais en plus leur système d'attribution se révèle
parfois fort contestable.
C'est
le cas de l'extension commerciale ".biz" qui
a fait l'objet d'une série de plaintes à
l'encontre de son système d'attribution des noms
de domaine par loterie (multiples souscriptions possibles
sans assurance d'obtenir l'adresse convoitée).
La société américaine NeuLevel,
qui gère l'extension, a été finalement
contrainte d'accepter un accord à l'amiable pour
faire cesser les poursuites judiciaires à son
encontre.
Selon les termes
d'un accord signé le 13 décembre, mais
rendu public le 31, NeuLevel a accepté de débourser
1,2 million de dollars pour mettre un terme au procès
collectif engagé contre la société
et qui lui reprochait d'avoir initié une "loterie
illégale" puisqu'il s'agissait d'un processus
"sans gain assuré". Pour accroître
leur chance de se voir attribuer un nom de domaine particulier,
certains clients n'avaient pas hésité
à souscrire de nombreux "tickets".
Ces 1,2 million
de dollars devraient principalement servir à
couvrir les frais de justice. Ils viennent s'ajouter
aux 1,7 million de dollars déjà versés
par NeuLevel à des clients qui avaient souscrit
des "tickets" sur des noms de domaine qui
ne leur avaient pas été attribués
in fine.
Selon l'accord,
publié sur le site de NeuLevel, les clients qui
n'ont pas obtenu les noms de domaine auxquels ils avaient
souscrit se verront attribuer 2 dollars par requête.
Ceux qui ont eu plus de chance, mais au prix de multiples
requêtes, seront dédommagés de 15
cents par demande. Depuis la création des ".biz"
(en mai 2001, lire l'article
du JDNet), 750 000 adresses en ".biz"
ont été déposées. Un volume
bien faible comparé au ".com" qui revendiqueà
ce jour 21 millions de noms de domaine.
Mais derrière ces problèmes
d'attribution un souci plus grave se pose pour les nouvelles
extensions : leur très faible utilisation.
Une enquête menée fin décembre par
le site d'information spécialisé Domaines.info
(site lié à Indomco, société
d'enregistrement de noms de domaine) sur le ".aero"
montre la forte prédominance des extensions "classiques".
Le ".aero" est une
extension créée il y a sept mois et gérée
par la SITA, Société Internationale de Télécommunications
Aéronautiques. Sur les 2 600 adresses créées
depuis le lancement, seuls 756 sites sont actifs et
la plupart se contentent de rediriger l'internaute vers
la page d'accueil en ".com". Dans l'Hexagone,
si Air France a pensé à protéger
son nom de domaine en ".aero" dès le
mois de mai dernier, la redirection vers son site officiel
n'est aujourd'hui toujours pas activée.
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