En tapant la requête
"pere-noel.fr" sur Google, on pouvait (jusqu'à
mardi soir en tout cas) découvrir un "lien
commercial" intitulé "Père-noël.fr
condamné" et menant vers le texte d'un jugement
du Tribunal d'instance de Saint-Etienne. L'un des nombreux
clients malmenés du cyber-marchand n'a pas hésité
à acheter ce lien sponsorisé sur le moteur
de recherche pour faire connaître son affaire.
Et la mauvaise réputation de Pere-Noel a d'autant
plus de mal à s'effacer que, malgré un
changement de direction fin octobre (Lire l'article
du JDNet du 30/10/02), les difficultés de
livraison subsistent.
Interrogé
fin décembre par les lecteurs du JDnet lors d'un
chat en direct, Thomas Chauvet, le PDG de Pere-Noel.fr,
invoquait un fort afflux de commandes à l'occasion
des fêtes de fin d'année pour expliquer
les retards à la livraison. "Mais toutes
les difficultés seront réglées
sous quinze jours maximum", affirmait-il alors.
Noël et le Nouvel an passés, les consommateurs
continuent à se plaindre du site et de son manque
de transparence, comme le prouvent notamment les très
nombreux courriers reçus par le Journal du Net
et l'Internaute.
La Direction générale
de la concurrence (DGCCRF) et Stella Ohayon, avocate
défendant les intérêts des membres
de l'UFC-Que Choisir Val-de-Marne, reconnaissent pourtant
que le nombre de nouvelles plaintes est en baisse, même
si elles n'ont pas disparu. Mais d'autres associations,
comme Cefense-consommateur.org, déclarent que
les plaintes continuent d'affluer. Les témoignages
sur plusieurs forums sont là aussi pour le prouver
(sur Ciao.fr ou LesArnaques.com, par exemple).
Michel Rolland, directeur général
adjoint et responsable de la communication, avance sa
propre explication de ces difficultés persistantes :
"Il faut distinguer les problèmes latents,
c'est-à-dire les problèmes datant d'avant
la démission des frères Fur [NDLR :
fondateurs de la société], des nouveaux
litiges. Comme nous pouvions nous y attendre, certains
clients se sont réveillés plusieurs mois
après pour relancer leur réclamation,
portant généralement sur des sommes de
moins de 50 euros. Il nous a fallu, en plus, assurer
l'après Fur et faire de nombreuses modifications
sur le site, notamment sur les temps de livraison."
Michel Rolland met également
en avant "les nombreuses commandes de fin d'année,
l'inventaire du stock, la clôture des comptes
de la société au 31 décembre et
le lancement d'un audit par le cabinet Deloitte &
Touche [qui] ont fortement ralenti nos capacités
de traitement des commandes. Et la gestion chronologique
des problèmes s'est malheureusement faite au
détriment des nouveaux litiges apparus en novembre-décembre."
La nouvelle direction affirme
toujours vouloir restaurer la réputation du site.
Elle estime à présent qu'il lui faudra
le temps du premier trimestre pour agir efficacement
dans le traitement des litiges et se donne un semestre
pour assainir totalement l'activité de la société...
Entre temps, un autre chantier, plus discret, est en
cours. Les nouveaux dirigeants de Père-Noël
comptent également éclaircir son actionnariat.
Ainsi, les quelques 37 % de la société
détenus par les frères Fur devraient changer
de main fin janvier ou début février,
selon les prévisions des dirigeants, qui annoncent
examiner actuellement les propositions de nouveaux investisseurs.
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