Signé le 30 décembre
dernier, le rachat de SelfTrade par son concurrent Boursorama-Fimatex
donne naissance au numéro un du courtage français
avec 38 % des ordres exécutés (23 %
de Boursorama et 15 % de SelfTrade). SelfTrade a
été repris à l'Allemand DAB Bank
pour 62 millions d'euros en cash, soit 51 euros par action.
La somme, qui pourra être ajustée en fonction
de la situation nette de SelfTrade au 31 décembre
2002, sera imputée sur la trésorerie de
Boursorama qui affichait une hauteur de 120 millions d'euros
au 30 juin dernier.
Le
nouveau groupe ainsi formé cumule 127 500
comptes et gère plus d'un milliard d'euros d'actifs.
Le rachat de SelfTrade devrait
permettre à la nouvelle entité de réaliser
de multiples économies d'échelle grâce
à une migration sur une seule plate-forme informatique,
à un sous-traitant unique pour le back-office,
à une réduction du budget marketing et
des frais de fonctionnement. Selon les estimations de
Boursorama, l'ensemble de ces synergies devrait lui
faire économiser près de 10 millions d'euros
avant impôts en année pleine.
Néanmoins, et afin de
conserver la complémentarité des deux
offres de courtage, la marque SelfTrade coexistera aux
côtés de Boursorama. Tandis que la grille
tarifaire de Boursorama-Fimatex s'adressera à
un profil de "petits" investisseurs (2 500
euros placés en moyenne) ainsi qu'aux "day-traders",
SelfTrade continuera à viser une clientèle
plus aisée avec des ordres de 6 000 euros
en moyenne.
Au plan international,
SelfTrade ne devrait conserver que son bureau allemand,
où le courtier détient 6 % de part
de marché. Pour les autres antennes européennes,
Vincent Taupin, PDG de Boursorama, est resté
hier, lors d'une conférence de presse, plus énigmatique.
"Pour le Royaume-Uni et l'Espagne, soit nous trouvons
un business model qui permet de dégager des profits,
soit nous ne resterons pas dans la situation actuelle."
Si l'activité espagnole reste marginale, SelfTrade
possède en revanche 80 000 comptes au Royaume-Uni.
La finalisation du rachat de
SelfTrade sera effective après autorisation du
CECEI (Comité des Etablissements de Crédit
et des Entreprises d'Investissement). Boursorama se
laisse également jusqu'à la fin septembre
pour ressentir le plein impact des synergies opérationnelles.
Un audit sera réalisé d'ici fin mars et
la mise en oeuvre de la fusion sera entamée en
juin. Boursorama n'a pour l'instant pas encore indiqué
ses objectifs de résultats pour 2003 même
sir le courtier table sur un retour à l'équilibre
et un résultat positif cette année.
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