(Article modifié
le 14/01/03 à 10h) "Quatre fois plus
rapide que les offres de nos concurrents et pour le
même prix" : telle est l'argumentation
de la plublicité Free diffusée actuellement
en radio pour la promotion de l'offre ADSL du FAI. Si
la campagne, et le bouche-à-oreille, ont permis
de faire du lancement de l'offre Free haut-débit
un événement, restent quelques handicaps
à surmonter pour pouvoir profiter de cette offre.
Certains
abonnés à l'offre "Freebox",
c'est-à-dire les personnes habitant dans une
zone où le dégroupage est possible (Paris
et quatre communes des Hauts-de-Seine pour l'instant),
doivent par exemple prendre leur mal en patience pour
espérer avoir accès à du très
haut-débit. Au lieu des 1024 kbp/s annoncés,
le débit est généralement supérieur
à 300 Ko/s (soit plus de 2400 kbp/s, et
non 300 kbp/s comme nous l'avions indiqué précédemment).
"Aujourd'hui, nous
n'avons plus de gros problèmes de débit,
assure Michaël Boukobza, directeur général adjoint
de Free. Il reste néanmoins quelques soucis de
configuration."
Autre point sensible, on
l'aura compris : la configuration de la Freebox.
Si Free refuse de parler de bêta-tests hâtifs
pour le modem propriétaire (l'opérateur
préfère parler de "pari technologique
risqué"), les mises à jour du logiciel
nécessaire au boîtier continuent d'interférer
dans le fonctionnement de la Freebox. Les upgrades (quotidiens
au début, hebdomadaires désormais) nécessitent
de débrancher et de rebrancher la Freebox. Une
gêne souvent mal vécue par les internautes
qui ne comprennent pas toujours la cause de la "panne"
de leur modem.
Encore
faut-il avoir reçu sa Freebox et que sa ligne
ADSL soit active. "Pour
toute demande d'abonnement Freebox, explique Michaël
Boukobza, le client doit attendre entre 10 et 15 jours
pour en profiter." Mais à ce délai
de livraison classique s'ajoutent parfois des complications
supplémentaires.
10 à 15 % des demandes d'abonnement seraient
mal rédigées (demandeur non titulaire
de la ligne téléphonique, justificatifs
incomplets, etc.) et ne seraient donc pas valables.
Se grefferaient, pour les
ouvertures de ligne ADSL, les faiblesses du câblage
de France Télécom dans certaines zones.
Dans le département des hauts-de-Seine (92),
l'opérateur historique manquerait par exemple
de filtres DSL. Une situation qui empêcherait
Free d'activer les abonnés dans les délais
prévus. Dans Paris, c'est la boucle locale (c'est-à-dire
les fils de cuivre qui desservent le domicile de l'abonné)
qui poserait problème. "Dans ce cas, c'est
une affaire qui se traite au cas par cas et qui dépend
de France Télécom. Il ne faut pas hésiter
à appeler le 1013 pour que l'opérateur
intervienne", précise Michaël Boukobza.
Tous ces petits couacs,
propres aux nouvelles offres, ont une conséquence
immédiate : la surcharge du centre d'appels
de Free. "Notre
gros point noir, c'est le service client, reconnaît
Michaël Boukobza. Nous recrutons une dizaine de
personnes chaque semaine mais ce n'est pas encore suffisant.
Et il y a un manque de formation qui devrait se régler
avec le temps."
Du côté des
abonnés, la patience de certains commence à
atteindre ses limites. Une association de défense
des utilisateurs serait même en train de se monter
alors que les témoignages d'abonnés mécontents
se multiplient sur les forums. Conscient
de ces problèmes, Free a décidé
d'offrir un mois d'abonnement gratuit (voire deux) aux
internautes les plus patients, notamment ceux qui avaient
demandé la Freebox avant le 15 novembre. Aujourd'hui
le rythme d'activation des lignes ADSL serait de 50
lignes par jour et par site France Télécom.
Mais pour mesurer l'ampleur de la tâche il faudra
encore attendre : Free ne compte pas rendre public
le nombre de ses abonnés haut débit avant
la fin du semestre.
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