Après avoir repoussé
à plusieurs reprises la grève, les salariés
d'iFrance sont finalement passés à l'acte.
Hier, lundi, ils ont suspendu leurs activités
afin de manifester leur mécontentement et de
dénoncer les conditions jugées opaques
de la cession annoncée du portail multi-services
de VU Net. iFrance fait partie de la liste des actifs
à céder du groupe Vivendi Universal. "Ce
mouvement a été suivi à 90 %
dans la société" (qui comprend une
trentaine de collaborateurs), explique un salarié
d'IFrance, qui a souhaité garder l'anonymat.
La filiale espagnole du portail multi-services, qui
emploie sept personnes, semble avoir été
écartée du mouvement.
"La
grève n'a pas eu d'incidence sur le portail iFrance
et l'accès aux pages personnelles de nos membres",
précise ce même salarié. Un rapide
coup d'oeil du côté des forums semblent
confirmer que le service en ligne n'ai pas été
affecté au cours de la journée. Les raisons
précises de ce mouvement sont expliquées
dans un communiqué
de presse diffusé vendredi dernier. Les salariés
d'IFrance y détaillent leurs inquiétudes
concernant leur sort après la cession programmée.
"La direction de Vivendi Universal Net est revenue
à plusieurs reprises sur des engagements signés et n'a
donc pas été capable de donner satisfaction aux revendications
des salariés", indique le communiqué émanant
des représentants du personnel d'iFrance (deux
délégués du personnel et deux délégués
syndicaux).
En premier lieu, les salariés
critiquent le fait que VU Net ne confirme par contractuellement
des garanties "sociales et financières"
liés à la cession des activités
d'iFrance. "Nous souhaiterions qu'en cas de licenciements
individuels ou collectifs liés à une défaillance
du repreneur dans les douze mois qui suivent la cession,
VU Net accepte de reclasser en interne le ou les salariés
d'iFrance ou de garantir des indemnités de départ",
explique un porte-parole des salariés. Une mesure
qui ne semble pas avoir trouvé d'écho
du côté de la direction VU Net, malgré
un début de dialogue.
Il y a une dizaine de jours,
les collaborateurs d'iFrance affirment avoir reçu
par courrier des garanties dans ce sens de la part d'Agnès
Audier, directrice générale de VU Net.
Reste que pour les salariés, ces garanties n'ont
pas été formalisées dans un accord
entreprise. Un point qui est justement l'une des principales
revendications des grévistes.
"La direction de VU Net
a entamé un vrai dialogue avec les salariés d'iFrance
en les tenant régulièrement informés du processus de
cession et sur le traitement social, indique le porte-parole
de VU Net, contacté par le JDNet. Mais nous avons
l'impression que les demandes des salariés changent."
Le porte-parole du groupe refuse pour l'heure d'indiquer
les noms des éventuels repreneurs d'iFrance.
Du coup, face à cette
partie de ping-pong en plein scénario de cession,
les positions semblent se crisper des deux côtés.
Les salariés d'iFrance envisagent de déposer
un nouveau préavis de grève pour une journée
d'action si "l'écoute au niveau du groupe
n'évolue pas".
Vivendi
Universal Net : la valse des têtes
|
Les
changements de managers sont fréquents depuis
six mois au sein de la filiale Internet du groupe
VU. Après le départ de Frank Boulben,
co-directeur général de VU Net, survenu
en juin 2002. c'est son directeur juridique Christophe
Berkani qui a pris le relais de la présidence
d'iFrance. Entre octobre et décembre 2002,
on a vu Jean-Michel Henrard, ancien directeur
technique de VU Net, occuper la présidence
de l'entité e-Brands, spécialisée
dans l'e-CRM puis le SMS. Du côté de
l'annuaire en ligne Scoot France (autre activité
en cours de cession), le service d'information Societe.com
indique que le nouveau PDG est Jean-François
Grollemund, ancien Directeur du portail culturel
Divento, qui avait rejoint la direction financière
de VU après sa fermeture. Désormais,
les regards se tournent vers Agnès Audier,
directrice générale de VU Net, qui
devrait partir vers la mi-février en congé
de maternité. Officiellement, aucune relève
n'a a été prévue. Mais on ne
peut s'empêcher de faire un lien avec l'arrivée
début janvier de Régis Turrini, ancien
associé-gérant d'ARJIL & Associés
Banque, nommé directeur à la direction générale
de Vivendi Universal, "chargé des cessions,
fusions et acquisitions." |
|