Dans sa mission d'intérêt
général en faveur de l'aménagement
numérique du territoire, la Caisse des Dépôts
et Consignations a inauguré en juin 2002 un portail
dédié au acteurs du monde local :
Localtis. Cette plate-forme est considérée
comme le successeur du quotidien en ligne Mercure, déjà
édité par la CDC et dont la création
remontait à 1997.
Avec
ce nouvel outil, l'approche a été modifiée
: désormais, l'objectif est de proposer aux collectivités
locales un outil de travail mêlant veille d'information,
alerte et base de documentation accessible, à
terme, via Internet, intranet ou extranet. Dans cette
perspective, la CDC a signé en février
un accord avec le Conseil général du Finistère.
Cet accord va permettre à l'ensemble des 283
communes et 28 établissements publics de coopération
intercommunale de disposer d'un accès au portail
Localtis.
Un partenariat qui se démarque
des autres : pour la première fois, l'outil
est mis à la disposition de l'ensemble des communes
du département. Les précédents
accords (comme dans La Manche et La Vienne) ne concernaient
qu'une partie des collectivités.
Divisé
en trois grands accès (action locale, gestion
locale et gouvernance locale), le portail traite de
23 thématiques, qui touche tous les métiers
relatifs aux collectivités. L'équipe de
Localtis comprend huit personnes, dont cinq chefs de
rubrique. Une grande partie de la production éditoriale
est sous-traitée à une trentaine de prestataires
: des éditeurs de presse comme Innovapresse (Urbapress,
La lettre du logement, Stratégies de développement local),
Victoires Editions (Environnement magazine, Legilocal)
ou EVS (Autoroutes de l'information), des éditeurs
de contenu délégué comme Red On
Line ou Verbe on line, des avocats spécialisés ou des
consultants-experts.
Une soixantaine de nouveaux
documents sont diffusés chaque jour par le biais
d'un outil de publication Web (Content Server) mis à
la disposition des collaborateurs. En cette année du
handicap, le portail est accessible depuis le début
de la semaine aux non voyants ainsi qu'aux mal voyants
qui peuvent adapter la lecture à leur profil de déficience
visuelle. Le procédé "Label Vue", développé par la société
Visual Fiendly, a été installé
sur le service en ligne.
Si le produit Localtis est une propriété
de la CDC, c'est sa filiale CDC-Mercure qui a pris en
main son développement et sa commercialisation.
Anne Chatauret, directrice du portail et des services
associés, estime disposer d'un potentiel "de 15 000
utilisateurs qui peuvent accéder au service Localtis
via une quarantaine d'outil intranet ou extranet exploités
par des colectivités locales". En tout,
c'est-à-dire en englobant les abonnés
se connectant directement via le site Internet de Localtis,
la CDC recense 300 clients (chacun pouvant disposer
de plusieurs logins). D'ici la fin de l'année,
l'équipe de Localtis espère toucher un
tiers des conseils généraux, qui constituent
l'un des "coeurs de cible".
En fonction du support
de connexion (Internet, intranet ou extranet) et du
nombre d'utilisateurs, l'équipe commerciale de
Localtis a mis en place une grille de tarification,
accessible sur le site. "Localtis s'inscrivant dans
une logique de mission d'intérêt général, nous commercialisons
cet outil à des prix coûtants", explique Anne Chatauret.
Cette initiative de déploiement d'outils NTIC
dans les collectivités locales n'équivaut
pas, pour autant, à un projet mené à
fonds perdu. "La CDC se donne cinq ans pour amortir
l'investissement dédié à Localtis", assure la représentante
de l'établissement public.
Malgré ces prix attractifs,
l'équipe de Localtis rencontre parfois quelques
difficultés pour convaincre les décideurs
locaux qui manquent d'intérêt vis-à-vis
des NTIC ou qui ne disposent pas de budgets dédiés.
Malgré tout, l'équipe de Localtis reste
confiante sur les perspectives de développement.
"En général, le contenu de Localtis est plébiscité,
commente Anne Chatauret. Mais, nous devons prêter une
certaine attention à la manière dont le portail est
mis en évidence sur les outils intranet ou extranet
locaux pour en favoriser l'usage." Un travail d'évangélisation.
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