Les deux derniers acteurs
d'envergure de la mesure d'audience aux Etats-Unis, Nielsen
Netratings et ComScore, continuent à se livrer
une bataille acharnée pour dominer le marché.
Les deux instituts ont dévoilé le même
jour leur projet respectif d'outil de mesure d'audience
par tranche horaire. Clairement ciblée à
destination des annonceurs et de leurs agences d'achat
d'espace, ces outils doivent aider à améliorer
l'efficacité de la publicité en ligne en
permettant de cibler la tranche horaire la mieux adaptée
en fonction de la cible visée.
Le
mois dernier, OPA (Online Publisher Association) association
américaine des sites médias américains)
avait publié, en partenariat avec Nielsen Netratings,
une étude concernant le découpage en tranches
horaires d'Internet, en fonction de ses différentes
utilisations. Il en était ressorti cinq périodes
au cours de la journée en faisant une distinction
pour le week-end.
C'est sur cette base qu'a
été développé l'outil de
Nielsen Netratings, baptisé Pocketpiece. S'inspirant
du service proposé offline par sa maison-mère
Nielsen Media Research, qui fournit des indications
horaires sur la télévision aux Etats-Unis,
Pocketpiece propose des indications d'audience horaire
sur les 250 premiers sites Internet américains
(visiteurs uniques, taux de couverture, temps passé,
profil démographique, etc.). Il s'appuie sur
le panel américain Nielsen Netratings de 120 000
internautes à domicile, au travail et à
l'université. Son lancement en France n'a pas
encore été projeté.
Son concurrent ComScore a lui
aussi annoncé la sortie de son propre outil,
mais ce dernier ne sera disponible qu'à la fin
du mois. En revanche, il sera intégré
gratuitement à son offre de mesure d'audience
MyMetrix et sans surcoût, contrairement à
Nielsen Netratings qui commercialise séparément
Pocketpiece. L'apparition
de ces nouveaux outils pourraient être une chance
pour la publicité en ligne puisque la segmentation
horaire met en exergue l'importance d'Internet durant
la journée, aux heures de travail. "Daytime
is primetime on the web" avait conclu l'étude
de l'OPA le mois dernier.
Reste cependant à
définir un standard dans les tranches horaires.
Parallèlement à l'étude de l'OPA,
la NAA (Newspaper Association of America) a elle aussi
défini ses propres tranches horaires sur Internet.
Une autre voix discordante se fait entendre : certains
sites d'information sont sceptiques vis-à-vis
de ces nouveaux services et vis-à-vis de la mesure
d'audience plus globalement. C'est le cas du New York
Times Digital dont le PDG, Martin Nisenholtz, souhaiterait
voir apparaître un tiers de confiance, capable
d'auditer les audiences publiées par les instituts,
à l'image du Media Rating Council qui valide
les audiences de la presse, de la télé
et de la radio.
En France, aucune revendication
de la sorte n'a encore émergé, bien que
Médiamétrie-eRatings, joint-venture entre
Nielsen Netratings et Mediamétrie, dispose d'un
monopole de fait.
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