Nouvelle venue en Europe, la
place de marché verticale Aquadia se positionne
sur le secteur des métiers de l'eau. Disposant
de deux prestigieux actionnaires (Suez, via sa filiale
Ondeo, et le britannique Thames Water), Aquadia prône
l'indépendance et s'ouvre à tout type
de clients. "La séparation entre nos investisseurs
et l'activité de place de marché a été
bien définie dès le départ, souligne
Frédéric Colomina, PDG d'Aquadia. Nous
souhaitons devenir la place de marché de référence
dans les métiers de l'eau, ce qui implique une
ouverture à tous les acteurs du secteur."
Mais
la véritable
originalité d'Aquadi est d'avoir limité
ses investissements dans le développement technique.
La place de marché a préféré
opter pour des partenariats, une solution jugée
moins coûteuse et plus rapide à mettre
en place. Un choix qui ne doit pourtant rien au hasard :
"Au niveau du financement, poursuit Frédéric
Colomina, nous bénéficions d'un budget
initial bien en deçà de ce qui était
la norme il y a deux ou trois ans. Pour contourner ce
problème, nous avons donc décidé
de nous appuyer sur des partenaires pour tout ce qui
est technique."
Cette
stratégie se reflète par une multitude
d'accords qui sont autant de services proposés.
Ainsi, pour son activité de e-procurement, Aquadia
fait appel à la place de marché spécialisée
dans les utilities, Eutilia. Procuri gère
de son côté le module des enchères,
BuilDonline a intégré sa solution de collaboration
en ligne, Frost & Sullivan est partenaire dans le
domaine de l'analyse et des études sur le secteur
de l'eau et, enfin, LexisNexis couvre l'actualité
proposée sur le site Aquadia.com.
En
marge de ces différents partenariats, l'équipe
d'Aquadia est composée de quatorze personnes,
spécialistes à la fois de la IT et des
métiers de l'eau. Une équipe qui se concentre
presque exclusivement sur la commercialisation de la
place de marché.
Malgré
ce développement atypique, Aquadia compte profiter
de l'évolution actuelle dusecteur de l'eau. "C'est
un marché qui n'a pas connu de révolution
ces dernières années, et qui a un peu
vécu dans une bulle tandis que d'autres secteurs
étaient en pleine mutation, explique Frédéric
Colomina. Il a fallu attendre une certaine maturation
de l'e-business pour pouvoir convaincre les entreprises
du secteur de l'utilité de faire certaines tâches
en ligne."
A
ce jour, Aquadia compte 35 membres, dont la plupart
sont des fournisseurs. Deux clients acheteurs sont actifs :
il s'agit de Thames Wate et de Suez Environnement. Deux
autres gros acteurs du secteur devraientt commencer
à utiliser pleinement la place de marché
cette année. L'objectif est d'atteindre les six
clients acheteurs d'ici la fin de l'année et
les 150 membres connectés (acheteurs et fournisseurs).
Le modèle économique
d'Aquadia est basé sur la vente de licences et
la commercialisation de services autour des enchères
(organisation, coaching, etc.). "A
titre d'exemple, depuis novembre, Suez Environnement
a réalisé des enchères pour un
montant total de 38 millions d'euros, affirme Frédéric
Colomina. Nous estimons à 11 millions les économies
réalisées en ligne pour ce groupe."
Ces transactions concernent tous les achats nécessaires
dans le métier de l'eau : vannes, compteurs,
travaux de route... Aquadia estime qu'en moyenne le
gain sur le coût d'une commande s'élève
à 10 % et s'applique sur les deux parties
en présence : acheteur et fournisseur. La
place de marché est présente au Royaume-Uni,
en France et aux Pays-Bas (son siège social est
à Amsterdam). D'ici la fin de l'année,
devraient suivre l'Allemagne et l'Espagne.
|