Tout
vient à point à qui sait attendre : avec un an
de retard sur le calendrier initial, le groupe La Poste
lance sa société de capital-risque, XAnge
Capital. Dotée de 50 millions d'euros, cette
nouvelle structure avait été appelée de
ses voeux en août 2001 par Martin Vial, alors
président de La Poste. "Nous avons péché
par optimisme en espérant créer cette
société en mars 2002, reconnaît
Hervé Schricke, président du directoire de XAnge
Capital. Etant donné le contexte financier depuis
septembre 2001, il nous a fallu du temps pour persuader
des investisseurs institutionnels et industriels de
nous rejoindre dans le tour de table."
Malgré
cet environnement difficile, La Poste signe une véritable
opération à contre-cycle alors que la
plupart des groupes industriels impliqués dans
le capital-risque en sont aujourd'hui, dans le meilleur
des cas, à réfréner leurs ambitions.
Aux côtés de La Poste, qui dispose de 34 %
de la structure, huit autres investisseurs sont venus
se joindre à l'opération. Dans la catégorie
des institutionnels figurent les AGF, la CDC, CNP Assurances
et la Garantie Mutuelle des Fonctionnaires. S'y ajoutent
quatre investisseurs industriels : Alten, Laser
Cofinoga, Deloitte & Touche Corporate Finance et
Néopost.
"L'objectif
de XAnge Capital est d'investir dans des projets pour
lesquels l'appui du groupe La Poste apporte une réelle
valeur ajoutée, souligne Hervé Schrick. Nous
ne voulons pas être des investisseurs purs mais
des partenaires industriels." Suivant cette logique,
trois domaines d'investissement seront privilégiés
par la nouvelle structure : le courrier, les services
financiers et le colis-express. "Pour chacun de
ces domaines, l'aspect IT restera central. Nous sommes
ainsi particulièrement attentifs à tout
ce qui concerne le traitement des documents, la certification
et l'identification des messages, les bases de données,
le CRM ou encore les moyens de paiement."
XAnge
Capital compte intervenir sur les premiers et les deuxièmes
tours de table et, "de manière plus limitée",
en amorçage. Selon le stade d'intervention, les
tickets devraient être compris entre 0,5 et 3
millions d'euros. "Nous favoriserons les opérations
dans lesquelles nous intervenons aux côtés
d'autres capital-risqueurs", précise Hervé
Schricke.
La
nouvelle société de capital-risque, qui
ne devrait pas récupérer les investissements
opérés ultérieurement par La Poste
(comme la participation dans E-Mail Vision via Sofipost),
s'appuie sur une équipe de cinq personnes. Hervé
Schricke, le président du directoire, a été
successivement depuis 1988 directeur général de la Banque
CSIA, de la Financière Natexis et de MeilleurTaux.com.
A ses côtés figure Inès Sen, membre
du directoire de XAnge Capital et actuelle présidente
de Certinomis, l'autorité de certification de
La Poste.
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