Innovacom, filiale de capital-risque
de France Télécom, a réalisé
un premier closing de cinquante millions d'euros pour
son nouveau fonds Innovacom 5. France Télécom,
qui était présent à hauteur de
15 % dans Innovacom 4, n'a pris qu'une participation
symbolique dans le nouveau fonds. Un désengagement
qui a permis l'arrivée de divers fonds d'investissement
européens au sein d'Innovacom 5. Access Capital
Partners, AGF Private Equity, CIC Finance, le Fonds
Européen d'investissement, le Fonds de Promotion pour
le Capital-Risque (Groupe Caisse des Dépôts) font notamment
partie de ce premier closing.
A
terme, un deuxième tour de table est prévu,
afin qu'Innovacom 5 lève au total cent millions
d'euros, soit la moitié de la dotation du fonds
précédent. Comme ses prédécesseurs,
Innovacom 5 devrait financer une trentaine d'entreprise
dans le domaine des télécommunications et des technologies
de l'information. Denis Champenois, président
du directoire d'Innovacom, précise les objectifs
du fonds et dresse le bilan des investissements de la
société de capital-risque.
Pourquoi
avez-vous décidé de créer un nouveau
fonds ?
Denis Champenois.
Il y deux raisons. La première est que nous
souhaitons préserver le portefeuille de participations
du fonds précédent, Innovacom 4. Notre
hypothèse est que les refinancements ou les appels
aux marchés financiers ne vont pas être
très faciles pour les deux-trois prochaines années,
que les cessions industrielles ne seront pas très
faciles non plus. Il faut donc que nous gardions des
réserves financières pour pouvoir financer
ce portefeuille de sociétés sur les trois
prochaines années. Cela signifie que nous devons
conserver 40 % du fonds précédent
pour assurer ces refinancements,
alors que près de 60 % du fonds Innovacom
ont déjà été investis. Il
nous a donc semblé sage d'arrêter de faire
tout nouvel investissement sur ce fonds. La deuxième
raison est que nous sommes confiants dans l'avenir des
start-ups télécoms et logicielles. Nous
considérons qu'il faut être un investisseur
actif sur les deux-trois prochaines années :
les conditions sont actuellement bonnes pour réaliser
des premiers tours de financement de sociétés
qui visent un marché à maturité
en 2005-2006. Car beaucoup de ruptures technologiques
se feront à cet horizon.
Par
rapport aux précédents fonds, la mission
d'Innovacom 5 est-elle rigoureusement la même
?
Il n'y a pas
de changement en terme sectoriel puisque nous restons
centrés sur le hardware et les logiciels télécoms,
avec 25 % des investissements en amont dans les
nouveaux matériaux et les nouveaux composants
et 25 % en aval vers le logiciel d'entreprise, les services
et contenus en ligne. Cette répartition est identique
aux précédents fonds Innovacom. De même,
nous allons continuer à effectuer des premiers
tours d'investissement et à accompagner
les sociétés lors de leurs premier et
troisième tours, jusqu'à ce que la preuve
soit faite sur le plan commercial de la validité
de l'innovation. Par contre, au niveau géographique,
nous allons être un peu plus présents en
Europe du Nord puisque nous avons ouvert un bureau à
Stockholm. Nous aurons peut-être 15 % de nos financements
en Suède, en Finlande et au Danemark, 25 % aux
Etats-Unis et le reste en France et dans les autres
pays européens.
Quel
bilan tirez-vous des performances de vos différents
fonds ?
Selon le critère
du taux de rendement brut du portefeuille, qui est
à 76 %, nous sommes très nettement au-dessus
de la moyenne calculée au niveau européen
par l'EVCA (ndlr : European Venture Capital
Association), qui tourne à 13,6 %. De
plus, selon l'analyse par quartil, nous nous situons
dans le premier quartil si l'on divise la population
des capital-risqueurs en performance par le premier
quart, le deuxième quart... Nous sommes clairement
dans le premier quart.
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