La division antitrust du département
américain de la Justice a conclu, au terme d'une longue
procédure d'investigation, que les activités de l'agence
de voyages en ligne Orbitz ne relevaient pas de pratiques
anti-concurrentielles. R. Hewitt Pate, chef de la division
antitrust et assistant de l'avocat général dans cette
affaire, a déclaré que "le joint-venture Orbitz n'a pas
amoindri la concurrence ni causé de dommages aux voyageurs
aériens". Une décision fortement critiquée par les agences
de voyages en ligne, dans un marché difficile et concentré.
Le
principal motif d'accusation contre le portail de réservation
en ligne, lancé en juin 2001 par United Airlines, American
Airlines, Delta Airlines, Northwest Airlines et Continental
Airlines, est une clause interdisant à ces compagnies
de vendre leurs billets les moins chers sur d'autre
sites, s'ils ne sont pas aussi sur Orbitz. Les critiques
affirment que cette clause conférerait au portail un
avantage concurrentiel injuste et serait dommageable
aux consommateurs.
Or,
la division antitrust a finalement conclu que celle-ci
n'avait pas entraîné de hausse des tarifs, ni procuré
une position dominante à Orbitz. Elle relève d'ailleurs
dans son communiqué que, depuis le lancement du site,
les prix moyens ont baissé, et que par ailleurs les
compagnies continuent de se livrer à une concurrence
féroce sur leurs sites Internet respectifs.
D'autres observations sont
avancées par la division antitrust pour appuyer sa décision
et démontrer que la concurrence joue à plein dans le
secteur aérien. Premièrement, l'arrivée des compagnies
low-cost, telles Southwest et Jet Blue, qui ne sont
pas partenaires du portail et cherchent à proposer les
meilleurs tarifs. Deuxièmement, la croissance des sites
concurrents, comme Travelocity et Expedia, qui offrent
de nombreux tarifs spéciaux.
Qualifiée de "grande victoire"
par le PDG de Orbitz, cette décision fait beaucoup moins
sourire l'association représentant les voyagistes qui
a promis de ne pas abandonner la lutte. En effet, ceux-ci
sont directement touchés par la désintermédiation qu'entraîne
la réservation directe sur les systèmes connectées aux
compagnies aériennes.
En revanche, le diffuseur
d'offres de voyages Sabre, qui possède Travelocity,
s'est montré plus mesuré dans sa réaction. En effet,
il vient de signer des accords avec les compagnies lui
permettant d'obtenir les mêmes tarifs que ceux qui sont
disponibles sur Orbitz.
Orbitz souhaite entrer
en Bourse, mais pour le moment aucune date n'est avancée
par le consortium. Le portail, qui donne accès aux offres
spéciales de 42 compagnies aériennes, a fait peau neuve
à la fin du mois de juillet. Le site propose également
des réservations d'hôtel, de croisières, des locations
de voiture et des voyages packagés.
|