Les ventes en ligne grand
public aux Etats-Unis ont progressé de 4,6 % au deuxième
trimestre pour atteindre 12,48 milliards de dollars,
contre 11,92 milliards au premier trimestre, selon le
bureau des statistiques du Département du Commerce.
Au regard de la même période en 2002, la croissance
s'élève à 27,8 %. En comparaison, les ventes totales
réalisées par le commerce de détail n'ont augmenté que
de 5 % sur un an.
Les
résultats du deuxième trimestre le placent juste derrière
le dernier trimestre 2002, durant lequel les ventes
de l'e-commerce avaient totalisé 13,77 milliards de
dollars. La hausse des ventes en ligne est en partie
tirée par le secteur de l'habillement, dont les recettes
sur un an ont augmenté de 43 % en juin. Elle s'est par
ailleurs traduite par des fréquentations sans précédent
pour les comparateurs de prix. En juillet, PriceGrabber
a vu son trafic exploser de 127 % par rapport à
juillet 2002. Les autres comparateurs de prix réalisent
eux aussi de belles performances : +116 % pour
NexTag, +79 % pour DealTime, et +75 % pour
BizRate.
Si le chiffre d'affaires
du commerce traditionnel progresse moins vite que celui
du commerce en ligne, la part de ce dernier dans les
ventes totales n'a pas évolué entre le premier et le
deuxième trimestre ; elle s'est maintenue à 1,5 %. Cependant,
la proportion n'était que de 1,2 % au deuxième trimestre
2002. D'autre part, selon Robert Leathern, Directeur
de Nielsen//Netratings, Internet pourrait bien grignoter
des parts de marché dans les mois à venir. Cité par
"Direct Marketing News", il a déclaré que
cet été s'annonçait historique pour les ventes en ligne.
En effet, si la tendance de juillet se poursuit, la
croissance pourrait encore s'accélérer au troisième
trimestre.
Robert Leathern pronostique
que la forte croissance du e-commerce va perdurer, en
raison notamment de la guerre des prix et de la diffusion
du haut-débit (le nombre d'Américains équipés a grimpé
de 60 % ces douze derniers mois). En cela, il est
en accord avec la prévision de Forrester Research,
qui prévoit un taux de croissance annuel de 19 % sur
les cinq prochaines années. A ce rythme, l'e-commerce
représenterait aux Etats-Unis 10 % du total des ventes
au détail en 2008.
Normalement pas de nuage
à l'horizon, donc, pour l'e-commerce américain. En revanche,
ce qui sera plus difficile à quantifier, toujours selon
Robert Leathern, c'est l'influence d'Internet sur les
ventes traditionnelles. Ventes additionnelles, cannibalisation,
triomphe du modèle "brick & mortar" ou avènement de
pure players comme Amazon ou eBay ? Pour lui, une seule
certitude : il existe un potentiel de croissance dans
l'e-commerce pour les distributeurs traditionnels, à
condition qu'ils apprennent (vite) à maîtriser ce canal.
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