De même que la contrefaçon
est l'apanage des marques de renom, le "spoofing"
est toujours pratiqué sur le dos des sites web les plus
crédibles aux yeux des consommateurs. Le spoofing
consiste à usurper le nom de domaine d'une société dans
un e-mail, afin de faire croire à son destinataire que
le mail provient de cette société. C'est ce qui est arrivé
à Amazon à plusieurs reprises, ce qui a conduit le marchand
à prendre des mesures légales contre les fraudeurs, en
déposant en début de semaine onze plaintes aux Etats-Unis
et au Canada.
Signe
qu'Amazon prend l'affaire du spoofing très au sérieux,
une cellule spéciale a été montée pour lutter contre
le phénomène. Une adresse e-mail dédiée a également
été mise en place. Le vice-président d'Amazon, David
Zapolsky, a prévenu que sa société continuerait à dénicher
et à poursuivre les auteurs de fraudes qui utilisent
sa marque pour tromper les consommateurs. Il a par ailleurs
annoncé qu'Amazon allait travailler en collaboration
avec des FAI et d'autres marques victimes du spoofing,
pour développer et promouvoir des solutions techniques
appropriées.
"Le
spoofing n'est pas un simple spam. C'est de la contrefaçon,
et nous allons exploiter tous les moyens légaux à notre
disposition pour arrêter les spoofers ", a-t-il déclaré.
Parmi les alliés d'Amazon
pourrait se trouver Citibank, dont le nom a été utilisé
la semaine dernière dans un e-mail demandant à ses clients
de renvoyer leurs informations de sécurité sociale.
BestBuy, eBay et PayPal ont également été victimes de
ces pratiques frauduleuses. Dans certains cas, le spoofing
est associé au "phishing", qui pousse l'arnaque jusqu'à
créer un faux site aux couleurs de la société "spoofée".
La somme totale réclamée
par Amazon auprès des 11 sociétés, à titre de dommages
et intérêts pour perte de confiance dans la marque et
dans le marketing direct sur Internet, s'élève à plusieurs
millions de dollars. Un accord amiable a déjà été conclu
avec l'une de ces sociétés, Cyebye (un site de vente
en ligne d'appareils électriques et électroménagers),
avec l'appui du procureur général de New York.
Cyebye a accepté de verser
à l'état de New York une amende de 10.000 dollars et
s'est engagée à conserver une trace de tous les e-mails
commerciaux qu'elle enverra dans les deux prochaines
années, sachant qu'elle n'est plus autorisée à utiliser
le nom d'une autre entreprise dans ses communications.
L'accord inclut également des dommages et intérêts pour
Amazon, dont le montant n'a pas été révélé.
Les autres plaintes concernent
des sociétés impliquées dans des campagnes de publicité
pour des thérapies hormonales, des assurances automobiles
et des pilules censées accroître les performances sexuelles.
Selon Robert Wientzen,
président de la Fédération du Marketing Direct aux Etats-Unis,
le spoofing serait à l'origine d'une baisse du taux
d'ouverture des e-mails commerciaux "légitimes". C'est
pourquoi la fédération a décidé de s'associer à la lutte
juridique contre les fraudeurs, en lançant en septembre
un programme baptisé "Operation Slam Spam".
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