Le Conseil des Marchés
Financiers a validé le 23 juillet dernier de nouvelles
règles concernant le Nouveau Marché. Afin
de redonner confiance aux investisseurs, il a été
décidé de procéder à une réforme
de la règlementation régissant le Nouveau
Marché et d'introduire des conditions plus restrictives
pour les sociétés cotées. Les critères
d'introduction ont tout particulièrement été
renforcés alors que, jusqu'à présent,
la souplesse d'admission au Nouveau Marché en faisait
en grande partie son intérêt.
Désormais,
avant toute introduction en bourse, il est demandé
aux sociétés candidates d'avoir publié
ou de déposer un historique de leurs comptes
sur les trois dernières années. "La
collectivité requérante doit avoir publié ou déposé
ses comptes annuels sociaux et consolidés lorsqu'ils
existent des trois exercices précédant la demande d'admission
aux négociations sur le Nouveau Marché certifiés par
les commissaires aux comptes", indique le nouveau
règlement.
D'autre part, alors que
jusqu'à présent il n'était imposé
aucune condition sur le chiffre d'affaires réalisé ou
sur la rentabilité de l'entreprise, le nouveau règlement
instaure des critères plus restrictifs. La société
souhaitant entrer sur le Nouveau Marché devra
désormais présenter un compte de résultat
comprenant un résultat courant avant impôt
positif. En outre, ce compte de résultat devra
satisfaire aux normes comptables en vigueur.
Une fois l'admission effectuée,
la société devra publier "des rapports
trimestriels qui comprennent au minimum une présentation
de ses résultats et de sa situation de trésorerie avec
les commentaires y afférents", ajoute le nouveau
règlement.
Dernière grande nouveauté
: l'apparition d'un "compartiment spécial"
destiné à accueillir de façon temporaire
les sociétés cotées en difficulté.
Selon le nouveau règlement, il a pour objet de
"regrouper les collectivités
émettrices dont les caractéristiques boursières et financières
sont affectées par des événements de nature à les perturber
durablement."
Concrètement, en
cas de mise en redressement judiciaire, de cours jugé
trop bas (moins de 1 euro) ou encore de non-respect
des nouvelles règles de transparence comptable,
des sociétés seront en quelque sorte mises
à l'épreuve le temps de juger ou non de
leur maintien dans la cotation.
Cette réforme de la
règlementation a pour but de redonner confiance
aux investisseurs qui ont longtemps perçu le
Nouveau Marché comme un marché "à
risques". Alors que la Bourse repart de l'avant
et que les premières IPO de sociétés
technologiques ont repris aux Etats-Unis, il était
sans doute temps de verrouiller un peu mieux le marché
symbole de la bulle de 2000-2001. Quitte
à lui retirer l'essentiel de son attrait pour
les jeunes sociétés.
Euronext a enregistré,
tous marchés confondus, trente-six introductions
en Bourse en 2002 et seize depuis le début de
l'année. Sur ce total, deux concernaient le Nouveau
Marché en 2002 et aucune cette année.
Depuis le mois de mars
2001, seulement six introductions en bourse ont été
réalisées sur le Nouveau Marché.
La dernière date du 20 mars 2002, il s'agissait
d'Universal Multimedia, société spécialisée
dans les écrans plasma. Aucune nouvelle introduction
n'est officiellement à l'ordre du jour.
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