Deux organisations professionnelles
représentant les producteurs français indépendants, la
SPPF (Société civile des Producteurs de Phonogrammes en
France) et l'UPFI (Union des Producteurs phonographiques
Français Indépendants), ont conclu fin octobre un protocole
d'accord avec VirginMega. Lui-même indépendant, challenger
de la distribution musicale en ligne en France, le service
de téléchargement payant VirginMega mise ainsi sur la
diversité de son catalogue afin de s'imposer face à ses
concurrents comme e-Compil ou la Fnac.
Le
protocole d'accord conclu entre VirginMega, la SPPF
et l'UPFI fixe le cadre des négociations qui vont suivre
individuellement avec l'ensemble des labels. "Il était
important pour nous d'avoir un accord cadre avec les
représentants de l'ensemble de la production indépendante,
pour donner un signal fort à la fois aux internautes
et aux labels, précise Jean-Noël Reinhart, président
de VirginMega. Suite à cela, nous allons définir les
conditions commerciales ".
Par cet accord, la SPPF
et l'UPFI s'engagent à faire des efforts "pour inciter
les producteurs à conclure le contrat type de distribution
élaboré conjointement avec VirginMega", comme ils l'indiquent
dans un communiqué. Un contrat qui identifie VirginMega
comme un distributeur de musique, et non un diffuseur
(qui doit verser des droits de diffusion). "Cette confusion
est un problème que nous avons rencontré au moment du
lancement du site, explique Jean-Noël Reinhart. Or,
notre relation avec les producteurs n'est pas différente
de celle que nous entretenons dans le monde physique.
Nous restons un distributeur."
L'apport des catalogues
provenant des labels indépendants devrait permettre
au site d'accueillir environ 20.000 titres, selon son
président, qui prévoit une offre globale de 50.000 titres
à la fin novembre. Par ailleurs, la société affirme
avoir "fini ses discussions" avec les deux majors qui
manquaient à son répertoire (Sony et BMG), et être en
mesure de signer les contrats avant la fin de l'année,
ce qui lui permettra d'atteindre, selon lui, "une exhaustivité
unique sur le marché".
Parallèlement, Jean-Noël
Reinhart indique que les ventes ont commencé à "décoller",
mais se refuse à en révéler les chiffres exacts.
"Le nombre actuel de téléchargements quotidiens est
dix fois supérieur à celui d'il y a six mois, se contente-t-il
de préciser. Avant le début de notre campagne
de communication sur le jeu Virgin Connection, l'audience
s'élevait à 200.000 visiteurs uniques par mois. Avec
la campagne, elle est multipliée par quatre ou cinq."
Le jeu-concours Virgin
Connection 2, développé par RnD, propose aux utilisateurs
de parrainer le plus grand nombre possible d'internautes
pour gagner la dotation. La campagne de communication
qui accompagne le jeu, conçue par l'agence Fuse, est
relayée par les magasins de l'enseigne et déclinée en
radio (Europe 2), en ligne (Yahoo, Tiscali, Myamiz
)
et hors-média (SMS SFR). Lors de sa première édition,
en avril 2003, le jeu aurait généré 15.000 inscriptions
en trois semaines.
Hormis ce type de campagne
événementielle, VirginMega ne communique pas. "Nous
attendions d'avoir un catalogue plus étoffé. Sinon,
les internautes seraient déçus et ne reviendraient pas",
explique la direction.VirginMega, qui propose aussi
le téléchargement de films (avec Moviesystem), de jeux
vidéo et de logos-sonneries, réalise entre 60 et 70%
de son activité (en valeur et en trafic) avec la musique.
Pour Jean-Noël Reinhart,
le fait d'être une plate-forme indépendante de ses fournisseurs
est un avantage précieux qui va lui permettre de se
développer sur ce marché. "Nous sommes libres de constituer
notre offre, et nous pouvons l'adapter au marché français,
très demandeur en chansons françaises. Travailler avec
une plate-forme européenne comme OD2 signifie accepter
un certain nombre de contraintes, liées aux prix et
à l'offre. Par ailleurs, adossés à notre réseau de magasins
physiques, nous pouvons faire des promotions croisées".
L'indépendance est
érigée en mode de fonctionnement chez Virgin où chaque
filiale déploie la stratégie la plus adaptée à son marché
national. Ainsi, en Grande-Bretagne par exemple, Virgin
travaille avec OD2...
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