Le 20 novembre, Lastminute annonçait
tout à la fois son premier bénéfice annuel (286
000 euros sur l'exercice 2002/03), le départ prochain
de sa directrice générale Martha Lane Fox, co-fondatrice
de la société avec Brent Hoberman, celle-ci
étant remplacée par Ian McCaig, actuellement directeur
des opérations, et, pour la France, l'arrivée de
Pierre Paperon au poste de directeur général à
la place de Denis Philipon. Ancien diecteur général en
charge d'Internet et de la relation client au sein du
groupe Danone, Pierre Paperon explique ses motivations
et décrit ses premiers chantiers au sein de Lastminute.
JDN.
Pourquoi avoir choisi de quitter Danone pour le secteur
du voyage en ligne ?
Pierre
Paperon. D'abord, j'ai gardé un excellent
souvenir de la période où je travaillais
pour AltaVista.
Chez Danone, j'ai surtout apprécié la
vision mondiale de l'entreprise et le fait que le client
est vraiment au centre des préoccupations et
des décisions. Mais, après un peu plus
d'un an, j'ai fait le tour de l'initiative Internet
du groupe. Quand je suis arrivé, Danone réalisait
300 millions d'euros d'achat en ligne. Aujourd'hui,
ce chiffre est passé à 2 milliards. C'est
vrai que je ne connais pas le marché du voyage
en ligne, mais ce secteur m'attire pour de multiples
raisons. D'abord, c'est un challenge et le secteur est
dynamique puisqu'il connait une croissance de 40 % en
moyenne par an. Ensuite, c'est un mélange entre
Internet et le téléphone. Lastminute France
c'est aujourd'hui 600.000 clients et un million d'appels
par an. Enfin, c'est un secteur où tout le monde
est passionné.
Que
pensez-vous pouvoir apporter au groupe Lastminute et
quels seront vos principaux chantiers ?
J'espère
donner des ambitions que Lastminute n'avait pas.
Insuffler, par exemple, la volonté de
devenir un acteur. Je veux également remettre
le client au centre de l'entreprise. Pour cela, les
huit directeurs qui constituent le comité de
direction devront aller passer tous les mois quelques
jours dans notre centre d'appels d'Alès pour
prendre des commandes et répondre aux clients.
Enfin, je veux apporter une vraie vitesse Internet à
Lastminute, c'est-à-dire, prendre une décision
majeure une fois par semaine et deux à trois
autres, moins importantes, tous les jours. Pour ce qui
est des chantiers, j'en vois essentiellement deux. Bien
comprendre le compte de résultat. Et mettre le
focus sur le centre d'appels. Le téléphone
reste très important pour notre activité
et il est important de valoriser les personnes qui y
travaillent.
Etant
donné les rumeurs persistantes de rachat de Lastminute
par Expedia, ne pensez-vous pas avoir fait un pari risqué
en prenant la tête de Lastminute en France ?
Non.
Si Expedia s'intéresse à Lastminute, c'est
que la société à une certaine valeur.
Et la confrontation avec Expedia
rend ma fonction d'autant plus intéressante.
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