(Article modifié à
15h30 le 15/12/03) Parallèlement à l'arrivée
de la télévision sur ADSL en France, le
développement du haut-débit devrait permettre
à la vidéo à la demande (VoD) de
prendre son essor. Déjà testé (de
façon peu concluante dans un premier temps puis
avec succès depuis avril dernier), à
Monaco par MovieSystem (lire l'article
du JDN du 09/07/03), la VoD va bientôt entrer
dans le quotidien de bon nombre d'internautes haut-débit
puisqu'elle sera présente dans 100 % des projets
de télévision sur ADSL en développement
actuellement en France. C'est
notamment le cas du projet TPSL-Ma Ligne TV que s'apprêtent
à présenter conjointement TPS et France
Telecom à Lyon. Pour l'opérateur, bien plus
que pour TPS, la VoD constitue d'ailleurs un enjeu majeur.
Si
la VoD demeure un marché confidentiel en France,
il n'en va pas de même aux Etats-Unis, où
les câblo-opérateurs ont d'ores et déjà
ajouté ce service à leurs offres. Selon
une étude menée par Jupiter Research en
mars 2003, l'ensemble du marché de la vidéo
à la demande devrait croître de 58 %
par an jusqu'en 2007 et passer de 349 millions de dollars
en 2003 à 2,2 milliards dans quatre ans. Ce marché
se divise aujourd'hui en deux sous-secteurs : d'un
côté la vidéo à la demande
classique, avec un paiement à l'unité;
de l'autre, la SVoD (Subscription Video On Demand),
c'est-à-dire la vidéo à la demande
par abonnement. Le particulier paie un certain montant
pour une utilisation illimitée du service de
VoD ou pour un nombre prédéfini de films
visualisables sur un mois.
Selon Jupiter Research, la
SVoD apparaît précisément comme
un service moteur dans la croissance du marché
des câblo-opérateurs. Le cabinet d'études
estime qu'aux Etats-Unis, le marché de la VoD
simple devrait progresser de 293 millions de dollars
en 2003 à 1,4 milliard de dollars en 2007. De
son côté, la SVoD, qui n'a généré
que 56 millions de dollars en 2003, pourrait atteindre
800 millions de dollars de revenus en 2003.
Selon une autre étude
menée par le cabinet Yankee Group aux Etats-Unis,
31 % des abonnés câble ou satellite
sont prêts à débourser 3,95 dollars
par film en VoD. Le rapport indique que ce sont les
hommes âgés de 16 à 17 ans qui sont
le plus enclins à utiliser la VoD (sans doute
pour visionner des films interdits aux moins de 18 ans,
la commande à domicile ne permettant pas forcément
de vérifier l'âge du client devant son
écran).
D'une manière générale,
le Yankee Group désigne les hommes de 16 à
34 ans et les femmes de 18 à 34 ans comme la
cible privilégiée pour une telle offre.
Une bonne nouvelle pour les promoteurs de la VoD en
France : la population Internet est encore en majorité
située dans cette tranche d'âge.
Outre les Etats-Unis, la
Corée est également en pointe dans ce
domaine. L'opérateur Korea Telecom a développé
une offre de VoD sur VDSL (Very-High-Bit-Rate Digital
Subscriber Line). En Europe, la VoD est moins développée
qu'outre-Atlantique mais différents projets de
VoD via Internet se développent, notamment en
Suisse, en Allemagne et au Royaume-Uni. En France, le
câblo-opérateur Noos a déjà
développé son offre avec MovieSystem depuis
le début de l'année 2003.
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