Après une expérimentation
de vidéo à la demande sur PC via ADSL, menée
courant 2002 à Monaco et jugée peu concluante
(cf encadré), Moviesystem tente un service
similaire... mais accessible via un poste téléviseur.
Depuis avril, la société française
spécialisée dans la distribution numérique
d'oeuvres audiovisuelles, exploitante du service Internet
de films à la demande NetCiné.com, s'est
associée à MC Cable, la filiale câble
du groupe Monaco Télécom, pour commercialiser
une offre VOD par câble. Le service, qui a été
baptisé SésameTV, a ouvert ses portes en
mars. Il propose aux abonnés de MC Cable (16.000
clients) un catalogue de 400 films de cinéma.
Côté
utilisateur, le dispositif repose sur trois éléments
: une prise téléphonique, un terminal
(set top box) et un téléviseur. La location
du boîtier coûte 8 euros par mois, sachant
que les frais de mise en service (150 euros) sont offerts
dans le cadre du pilote commercial. Les clients peuvent
opter pour une consommation du service à la carte
(offre Liberty, 5 euros TTC par film) ou pour une offre
d'abonnement (offre Advantage à 20 euros par
mois pour cinq films ou une version illimitée
à 52 euros par mois).
Il est évident qu'au
lancement, ce sont les accrocs des nouvelles technologies
qui ont adopté ce service. "En moyenne,
nous observons une consommation de six films par mois
et par abonné sur SesameTV, constate Maxime Japy,
PDG de Moviesystem. Par comparaison, un foyer français
loue en moyenne six films en vidéo-club par an."
Même à partir d'un territoire 100% câblé
comme la Principauté de Monaco, il est difficile
de savoir quel niveau de pénétration de
foyers peut atteindre un service novateur comme SesameTV.
Le projet a lieu sur fonds
de redistribution des cartes de l'actionnariat du groupe
Monaco Telecom. Son actionnaire principal Vivendi Universal
(qui détient 55% du capital de l'opérateur)
ayant décidé de se désengager.
Du côté des prestataires de services, les
rôles sont clairement répartis : le service
SesameTV est commercialisé par MC Cable, les
programmes et la plate-forme technologique sont fournis
par Moviesystem, Alcatel intervient en tant que fournisseur
de solutions d'accès large bande et de son middleware
iMagic TV. L'investissement autour du service SesameTV
reste confidentiel.
L'une des principales singularités
du projet est qu'il repose sur deux architectures de
plate-formes en cohabitation : pour l'offre à
la carte, SesameTV s'appuie sur un dispositif technique
qui s'appuie sur la norme MPEG2 (utilisée traditionnellement
par les diffusueurs audiovisuels) avec un débit
de 2 à 4 Mbps. En parallèle, l'offre SesameTV
par abonnement repose sur une architecture Microsoft
sous le format Windows Media 9 pour un débit
de 1,5 Mbps. "Nous voulons prouver que les technologies
dérivées du MPEG-4 arrivent à maturité",
explique Maxime Japy.
Outre une commercialisation
sous forme de plate-forme technologique VOD clé-en-main
en marque blanche dans des pays européens, le
dispositif SesameTV pourrait faire l'objet d'une déclinaison
en France. "Rien n'est figé mais il est
clair qu'on ne peut pas partir seul sur ce type de projet,
explique Maxime Japy. Pour le moment, nous nous concentrons
sur le lancement de notre nouvelle marque commerciale
pour notre bouquet de divertissements prévu en
septembre." Netciné.com devrait rester une
marque PC. Actuellement, le service de films à
la demande sur Internet revendique 45.000 abonnés.
Il a été adopté par plusieurs FAI,
dont Wanadoo, Noos, Club-Internet et 9 Telecom.
Qu'est devenu le projet Kiosque Ciné ?
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En décembre 2001, Monaco Télécom, Canal Numedia
et Studio Canal ont lancé une expérimentation
de service VOD payante à Monaco à
partir de la plate-forme ADSL de l'opérateur
monégasque. Nom de code : Kiosque Ciné.
Un projet auquel s'étaient associés
Moviesystem puis le portail AlloCiné. 500
internautes ont participé à ce test
vidéo haut débit qui a duré
six mois. En juillet 2002, il semblerait que le
service expérimental n'ait pas apporté
entière satisfaction. Les résultats
étant jugés "peu satisfaisants",
de l'aveu de Maxime Japy, Kiosque Ciné ne
devrait pas entrer dans une phase de commercialisations.
On peut également imaginer qu'avec l'arrivée
ce même été de Jean-René
Fourtou à la tête de Vivendi Universal,
un projet naissant comme Kiosque Ciné ne
correspondait pas réellement à la
logique de restructuration des activités
Internet du groupe. |
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