Sprint PCS est le dernier
opérateur de téléphonie américain en date à lancer un
service de " Push-to-talk " (PTT) que, par analogie, on
peut comparer au walkie-talkie ou encore à de la messagerie
instantanée vocale. Aux Etats-Unis, les services de Push-to-talk
ont le vent en poupe depuis un an, les principaux acteurs
du marché ayant lancé une offre de ce type. En
Europe, plus occupés à promouvoir l'utilisation du MMS
sur le marché des données, les opérateurs ne se sont pas
encore investis dans le PTT.
Le
Push-to-talk est une solution de voix sur IP utilisant
le réseau de données des opérateurs et fonctionnant
sur une sélection de téléphones compatibles GPRS. En
souscrivant à une offre de services PTT, les utilisateurs
ont la possibilité d'envoyer des messages vocaux à un
ou plusieurs destinataires, de manière simultanée. Concrètement,
un bouton spécifique sur le téléphone permet de sélectionner
dans une liste un contact ou groupes de contacts PTT,
puis de communiquer son message, qui est envoyé dès
que l'utilisateur relâche le bouton. Les destinataires
connectés sont avertis par un bip et entendent immédiatement
après le message (il est donc recommandé d'activer la
fonction haut parleur du téléphone). Le premier destinataire
à appuyer sur son bouton PTT peut répondre. Les listes
de contacts s'établissent en ligne, à l'image des buddy
lists des messageries instantanées.
Le premier opérateur à
lancer une offre PTT sur le marché grand public américain,
en août 2003, a été Verizon Wireless (joint-venture
entre Verizon Communications et Vodafone), le premier
acteur du marché avec 34,6 millions de clients. Sprint
PCS a sorti son offre en novembre dernier. Un autre
opérateur, Nextel, était certes présent depuis
une dizaine d'années sur ce marché, mais cette société
s'adresse avant tout à une cible professionnelle.
Les différents opérateurs
proposent peu ou prou les mêmes services et des forfaits
illimités pour les communications PTT. En revanche,
les clients ne peuvent souscrire ces forfaits en dehors
d'un abonnement à un forfait "data". Le forfait le meilleur
marché incluant des services PTT, chez Verizon Wireless,
coûte 60 dollars par mois ; chez Sprint, le coût
additionnel pour accéder au PTT est de 15 dollars par
mois.
D'autres opérateurs ont
d'ores et déjà annoncé leur entrée sur ce marché en
2004 : Cingular Wireless prévoit de sortir une
offre en début d'année et AT&T Wireless en milieu d'année.
On peut trouver la raison de cet entrain dans une étude
du cabinet Zelos Group qui a interrogé en août dernier
près de 1.300 abonnés à des services mobiles. 45 %
des sondés (hors abonnés Nextel) ont déclaré souhaiter
que leur prochain téléphone dispose de la fonctionnalité
PTT. Le Push-to-talk arrive ainsi en deuxième position
des services préférés des abonnés, derrière la fonction
photo.
Toujours réactifs aux besoins
du marché, les constructeurs de terminaux se sont eux
aussi mobilisés pour répondre à la demande. En septembre
2003, Ericsson, Motorola, Nokia et Siemens Mobile ont
annoncé un accord de coopération, dans le but de créer
un standard capable d'assurer l'interopérabilité, principal
facteur de développement du PTT. Le Nokia 5140, sorti
en novembre, est le premier téléphone compatible PTT
de la marque. Cette dernière a déclaré que cette
fonction serait disponible sur tous ses terminaux GPRS
dès 2005.
En Europe, aucun grand
opérateur ne propose de service PTT. Les services de
données sont certes considérés comme le principal vecteur
de croissance du marché mais c'est le MMS qui est vu
comme moteur de croissance, sans doute parce que le
SMS (concurrent du PTT) est plus populaire en Europe
qu'aux Etats-Unis. La seule celle initiée par
Fastmobile outre-Manche. Baptisée Fastchat, l'application
est téléchargeable et fonctionne pour l'instant sur
trois terminaux GPRS. Elle est accessible notamment
aux abonnés Orange en Grande-Bretagne. Selon Ericsson,
les premières offres commerciales de PTT en France
pourraient être lancées à l'automne.
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