(Article modifié le
03/02/04) La semaine dernière, AOL a lancé
"AIM par SMS", un nouveau service premium destiné
à ses abonnés. Il permet aux utilisateurs
de l'outil de messagerie instantanée d'AOL d'envoyer des
messages sur les téléphones mobiles, quel que soit l'opérateur
mobile du destinataire. Ce nouveau service qui surfe sur
la déferlante SMS (facturé 0,15 euro TTC par SMS
envoyé depuis AOL) est entré dans l'aire dédiée
aux services premium sur le portail des abonnés
du FAI. A l'instar d'une douzaine de services d'éditeurs
tiers, l'usage "d'AIM par SMS" est facturé
directement sur le compte d'accès Internet du client
AOL. Depuis plus d'un an, le fournisseur d'accès
Internet exploite une solution de micro-paiement "maison"
destinée à garder la main sur le volet facturation
de ces services additionnels au client final.
Philippe
Besnard, vice-président en charge des services interactifs
chez AOL France, résume ainsi la stratégie
d'AOL à ce sujet : "Côté
client, nous avons donné la priorité à
l'accès à des services phares susceptibles
de générer des gros volumes de consommation.
Côté éditeurs, nous avons décidé
de nouer des relations bilatérales avec une sélection
d'éditeurs. Pourquoi devrions-nous partager les
marges avec une plate-forme tiers de micro-paiement
?" Les critiques sont à peine voilées
concernant l'outil W-Ha commercialisé par France
Télécom, dont le taux de prélèvement
reste encore "trop élevé" aux
yeux du responsable du FAI.
En ce début d'année, le volume de transaction
de services de micro-paiement sur le portail d'AOL commence
à être intéressant : un million
par mois (700.000 en septembre 2003) à partir
d'une douzaine d'éditeurs. Trois catégories
de services premium se distinguent. Pour la téléphonie
mobile, on retrouve sans réelle surprise l'envoi
de SMS à partir du portail abonnés (5 %
des abonnés d'AOL France utilisent cette fonctionnalités)
et le téléchargement de sonneries (avec
un panier moyen de 2 euros par opération effectuée).
Pour le volet "sphère personnelle",
on trouve les jeux de mesure de quotient intellectuel
(via Anxa) mais aussi le site co-brandé de rencontre
AOL/AGL (SeRencontrer.com) et de généalogie
NotreFamille.com. Les services ludiques comme la déclinaison
Internet du jeu télévisé "Qui
veut gagner des millions ?" sont également
bien placés.
AOL France assure que le bouquet de services premium
va s'enrichir progressivement. Il servira de tremplins
de commercialisation pour une trentaine d'éditeurs
d'ici la fin de l'année. "Les liens entre
services premium et marketing interactif vont se développer",
estime Philippe Besnard. Actuellement, le FAI soumet
aux éditeurs un taux de prélèvement
situé entre 50 et 75 % en fonction de la
nature du service. Il prend en main l'aspect promotion
de ce bouquet de services premium (e-mailing, mises
en avant sur le portail...).
AOL France ne communique pas
sur la proportion du chiffre d'affaires réalisée
avec ce type de services premium proposés à
ses 1,4 million d'abonnés (dont 250.000 en haut
débit). "D'ici deux ou trois ans, nous pouvons
imaginer que la marge réalisée sur ce type de services
dépassera les dix millions d'euros", commente Philippe
Besnard [et non 1 million d'euros comme précédemment
indiqué].
De son côté, Wanadoo indiquait récemment
que "les services additionnels représenteraient
10 % du chiffre d'affaires de Wanadoo à
la fin de l'année".
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