Le temps se gâte pour
les pirates portés sur le téléchargement
musical à outrance. Ceux qui se croyaient à l'abri
des caprices de l'industrie du disque risquent d'en prendre pour leur
compte : l'IFPI (Fédération internationale
de l'industrie phonographique) lance "une première
vague" d'actions en justice contre 247 personnes dans quatre
pays (Canada, Italie, Danemark et Allemagne).
La fédération, réunissant 1 400 producteurs
et distributeurs dans pas moins de 76 pays, ne compte pas s'arrêter
pas en si bon chemin. D'ores et déjà, d'autres
opérations de ce type sont prévues.
Dans les quatre pays concernés par cette action en justice, les ventes
de CD ou de cassettes ont enregistré, selon le secrétaire de l'IFPI Allen Dixon, une chute de 30 % sur les trois dernières années. Les 247 pirates épinglés par l'IFPI téléchargeraient, toujours selon Allen Dixon, des centaines, et parfois des centaines de milliers, de
fichiers vers leur serveur. Ces pirates
chevronnés se retrouvent désormais sous la menace de dommages et
intérêts ou d'amendes de "plusieurs milliers
d'euros".
En France, l'ouverture de la "chasse
aux pirates" ne saurait également tarder. Le Snep (Syndicat national
de l'édition phonographique) annonce, dans un entretien
accordé à Reuters, des actions en justice "dans
les semaines ou les mois qui viennent". Si le Snep tarde encore, c'est pour une bonne et simple raison :
la loi sur la confiance dans l'économie numérique
(LEN) sera examinée en deuxième lecture au Sénat
les 6 et 7 avril prochains.
Or cette loi reconnaît en l'état
la responsabilité des fournisseurs d'accès sur le terrain du piratage. Le Snep pourrait alors, si le texte est approuvé, s'appuyer sur la LEN pour contraindre les FAI à mettre en place un filtrage technique
pour prévenir le téléchargement de contenus
protégés par le droit d'auteur. A défaut de mettre en place un tel filtrage, l'industrie du disque pourrait menacer d'engager des poursuites directes contre les abonnés des FAI.
En lançant cette opération, l'IFPI s'appuie sur l'exemple américain. Suite aux actions du même genre portées l'année dernière par la RIAA (Record Industry Association of America, le lobby américain du disque), le nombre de fichiers téléchargés illégalement aurait baissé de 30 % entre avril 2003 et début 2004. La peur du gendarme sera-t-elle également efficace en Europe ?
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