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Libéralisation du .fr : les premiers litiges
Le Centre de médiation et d'arbitrage de Paris a été saisi de trois demandes d'arbitrage sur des nouveaux noms de domaine en .fr. Deux concernent des noms de communes.   (04/06/2004)
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En dépit des mesures de prévention prises par les registrars et l'Afnic elle-même, la spectaculaire libéralisation du .fr a provoqué ses premiers litiges. Trois saisines officielles ont eu lieu auprès du CMAP (Centre de médiation et d'arbitrage de Paris). Sans indiquer l'identité des personnes morales concernées, Bertrand Lasserre, consultant au CMAP indique qu'il s'agit de litiges "portant sur deux noms de communes et un nom d'entreprise, déposés entre le 28 mai et le 3 juin." Ainsi s'enclenche officiellement le système de résolution des litiges prévu par le CMAP : la "Procédure Alternative de Résolution des Litiges" (PARL) du .fr par recommandation en ligne.

"Notre système permet de régler les litiges à l'amiable par recommandation d'un tiers aviseur directement par Internet", explique Bertrand Lasserre. Dans un premier temps, la partie requérante saisit le CMAP via la plateforme électronique "AegiSolutions" du site mediationetarbitrage.com pour ouvrir une recommandation en ligne. Le Centre vérifie l'identité de la partie adverse avec laquelle s'engage le litige soulevé par la partie requérante à partir des fichiers de l'Afnic, puis lui adresse un mail en proposant un avocat "tiers aviseur" comme médiateur du litige. La partie adverse dispose alors de huit jours pour le reconnaître en tant que tel.

L'avocat "tiers aviseur" donne ensuite sa recommandation par mail aux deux parties dans un nouveau délai de huit jours. Il fournit ainsi une base de négociation pour un compromis même si la recommandation n'est pas respectée à la lettre. La procédure coûte entre 240 euros HT, comprenant les frais de recommandation du "tiers aviseur" pour des litiges sur un à cinq noms de domaine, et 480 euros HT pour plus de dix noms de domaine. Ces frais sont à régler directement en ligne.

Jean-Yves Babonneau, directeur général de l'Afnic, s'inquiète en particulier de la question des noms de domaine des communes : "Les collectivités territoriales et l'AMF (Association des maires de France) nous ont exprimé leur vive inquiétude concernant leurs noms de domaine." Les communes prétendent en effet aux modèles : nomdecommune.fr, mairie-nomdecommune.fr et nomdecommune-mairie.fr. Une inquiétude qui se voit confirmée par les deux saisines déclarées au CMAP.

"Cela étant, les communes sont quasi certaines de l'emporter dans le cadre de la procédure de médiation", avance Jean-Yves Babonneau. D'ailleurs, les choses devraient se simplifier encore pour elles. D'ici une quinzaine de jours, l'Afnic devrait inscrire directement dans sa charte de nommage que les trois modèles de noms de domaines dévolus aux communes leur reviennent automatiquement. Les deux cas de litiges actuels pourraient bien rester relativement isolés.

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"Quant aux risques liés à l'exploitation d'un nom de domaine proche d'une marque, on peut parler notamment de préjudices commerciaux", explique Bertrand Lasserre du CMAP. Ce dernier se montre optimiste sur la résolution des conflits à venir : "Dans la majorité des litiges, la solution prendra la forme d'un transfert de nom de domaine moyennant indemnisation."

En revanche, en cas d'échec de la procédure de négociation, l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) prendrait la relève dans le cadre cette fois d'une procédure juridictionnelle et la solution préconisée s'imposerait. Aucun litige en .fr n'a été déclarés à ce jour à l'OMPI. Que pourrait être la tendance 2004 : au CMAP, on n'exclut pas une centaine de litiges en .fr...

 
 
Sophie FIEVEE-BALAT, JDN
 
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