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Dossier Spam

Près de 1 934 dollars par employé, soit 12 686 euros. C'est ce que coûte chaque année aux sociétés américaines, les spams reçus dans les boîtes e-mail de leurs salariés. Le cabinet de conseil et de recherche Nucleus Research a établi ce constat après une série d'interviews de salariés de 82 des 500 plus grandes entreprises des Etats-Unis, menées courant mai 2004.

De 19 en moyenne en juillet 2003, le nombre d'e-mails non désirés reçus par chaque salarié est passé à 29 par jour en mai 2004. Partant du principe qu'une personne passe en moyenne trente secondes sur un e-mail, qu'il y a 2 080 heures travaillées par an, et qu'une heure coûte 30 dollars à l'entreprise, Nucleus Research a calculé la perte moyenne de productivité annuelle par employé : elle serait de 3,1 % en mai 2004, soit de 1 934 dollars, contre 1,4 % et 874 dollars en juillet 2003. Un coût qui ne comprend pas les dépenses de personnel et d'équipement en matériel, logiciels et connexion Internet.

Du côté des employés interrogés, ce coût est largement sous-estimé puisque lorsqu'on leur demande à combien ils estiment ce coût par personne, les évaluations varient de 25 à 1 000 dollars, loin donc des 1934 dollars calculés par Nucleus.

Au-delà de ce coût, doit-on en déduire que les filtres anti-spam sont inutiles ? Pour expliquer cette multiplication du spam et de ses effets indésirables, Nucleus Research désigne les limites de la législation et celles de l'efficacité même des technologies de filtrage. D'après le cabinet, seuls 20 % des spams seraient réellement interceptés par les outils anti-spam, contre 26 % en 2003.

Le cabinet de recherche explique cette chute d'efficacité par le fait que, d'une part, la plupart des administrateurs de systèmes n'ont pas voulu augmenter le niveau de filtrage par peur de bloquer des mails légitimes ; et d'autre part l'augmentation du nombre de spams a été si fulgurante qu'elle a surpris les fournisseurs de solutions, qui n'ont pas su adapter assez rapidement leurs outils.

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Cependant, malgré les résultats médiocres de ces barrages contre le courrier indésirable, Nucleus recommande tout de même aux entreprises de s'équiper plutôt que de ne rien faire, car la perte n'en serait que plus grande. Un conseil qui ne résout pas la faible efficacité des outils en question.