Les Jeux Olympiques d'Athènes devraient être les plus suivis de l'histoire. Les organisateurs attendent 4 milliards de téléspectateurs devant leurs postes de télévision. Et l'effet JO se prolongera sur Internet. Les sites sportifs se sont tous préparés à couvrir l'événement, sachant d'avance que la période sera propice en audience et
en annonceurs. Si ces derniers sont généralement peu actifs en cette période de l'année, la saison des JO est l'occasion de faire une exception.
Pour mettre en valeur l'événement et les espaces publicitaires associés, les sites de sports ont pris l'habitude de créer des chaînes spéciales, véritables sites dans le site. L'Equipe.fr, premier site sportif français avec près d'un million de visiteurs uniques en juin dernier (chiffres Nielsen NetRatings), mobilise une douzaine de journaliste sur les vingt composant la rédaction Web. "Rien de ce qui sera proposé sur le site ne proviendra du journal papier", affirme Clément Guillot, responsable marketing du pôle Internet.
Sur Sporever, une chaîne spéciale JO mise en avant sur la page d'accueil du site couvrira l'événement de 8:30 à 23:30. Selon Jacques-Henri Eyraud, directeur général d'Onlysport société éditrice du site, "l'intérêt des Jeux Olympiques est la longueur et l'amplitude de l'événement. Les internautes pourront suivre les compétitions en direct la journée, notamment depuis leur lieu de travail. Durant l'Euro 2004, nous étions en concurrence frontale avec la télévision puisque les matchs avaient principalement lieu en prime time. Là, comme pendant le Tour de France, l'événement aura lieu durant toute la journée, et les internautes pourront rester informés des résultats minute par minute."
Pour les sites de sports, les Jeux Olympiques permettront aussi de transformer un mois traditionnellement pauvre en publicité en un des mois les plus rémunérateurs de l'année. "La période n'est pas idéale pour commercialiser des espaces publicitaires, rappelle Michael Amand, directeur commercial de Sports.fr. En temps normal, nous n'avons pas d'annonceur à cette époque. Les Jeux Olympiques sont un plus évident pour nous. Nous avons d'ores et déjà vendu 90 % de nos espaces sur la période des Jeux alors que nous n'en vendons que 70 % en moyenne. De 3,5 millions de PAP (pages vues à publicités), nous passerons sans doute à près de 8 millions. Sur le même temps, notre audience devrait tripler alors qu'elle baisse habituellement de plus de 20 % en cette saison."
Seulement, même si l'événement est mondial, il ne devrait pas générer plus de recettes publicitaires que l'Euro 2004. "De ce point de vue, juin a été notre meilleur mois de l'histoire de L'Equipe.fr, souligne Clément Guillot. Les JO seront certainement moins intéressants sur le plan publicitaire. Par contre, en termes d'audience, nous devrions faire aussi bien. Au 12 août, nous sommes déjà à 27 millions de pages vues, ce qui devrait nous amener près du score de juin de 85 millions de pages vues". Audience aussi forte que pour l'Euro 2004 mais revenus publicitaires en-deçà donc.
Une analyse partagée par Jacques-Henri Eyraud : "Mai et juin ont été exceptionnels. Nous avons réalisés 60 % d'audience supplémentaire par rapport au mois précédent et nos ressources publicitaires ont crû encore plus fortement. Nous aurons du mal à faire mieux avec les JO."
Ainsi, le football reste le produit sportif phare en France comme en Europe. D'ailleurs, les audiences télévisuelles des JO ne devraient pas dépasser celles de l'Euro dernier.
L'événement est aussi l'occasion de voir apparaître de nouveaux annonceurs, dont Mennen, partenaire du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), Arte qui promeut un documentaire sur l'histoire des JO, ou Speedo, un fabricant de maillots de bain. D'autres annonceurs plus coutumiers de l'achat d'espace sur le web comme EDF, Carrefour ou Nissan reviennent en campagne pour l'occasion.
Roland Garros, Euro 2004, Tour de France, Jeux Olympiques, l'année aura été exceptionnelle pour les sites de sport. Sporever, par exemple, prévoit un chiffre d'affaires annuel compris entre 9 et 10 millions d'euros, au lieu de 4 millions en 2003. Tous les sites confirment que 2004 sera, quoiqu'il arrive, une très bonne année. Feront-ils moins bien l'année prochaine ? La pauvreté en événements sportifs internationaux en 2005, comparée à cette année, peut le faire craindre. "je ne crois pas, assure cependant Clément Guillot de L'Equipe.fr. Le marché de la publicité montre des signes de reprises, et ce que ces événements nous ont rapportés cette année, nous le gagnerons par des revenus publiciaires mensuels plus important tout au long de l'année prochaine. Au pire, nous observerons une stagnation de nos revenus, mais ils ne baisseront pas."
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