MARKETING
e-Mailing : le blacklistage frappe aussi les grandes entreprises
Une étude réalisée par les auteurs de "Halte au spam" montre qu'une entreprise sur deux est concernée par la mise à l'index de ses envois électroniques sur des listes anti-spam.   (19/11/2004)
  En savoir plus
Dossier e-mail marketing
  Le site
Lire l'enquête
Halte-au-spam.com

En raison du développement rapide du spam et de la mise en place de filtres basés sur des "blacklists" qui fédèrent les plaintes des internautes, de plus en plus d'e-mails légitimes n'arrivent pas à bon port (lire l'article du JDN du 12/10/04). Un phénomène qui, jusqu'ici, était difficile à quantifier faute de données chiffrées. Une étude sur le blacklistage des e-mails d'entreprises et d'administrations (Lire la méthodologie) réalisée par deux spécialistes des courriers électroniques non sollicités, Frédéric Aoun et Bruno Rasle, apporte un premier élément de réponse.

Principal constat de l'enquête : 53 % des entités suivies, soit 38 grandes entreprises ou administrations sur les 72 étudiées, ont été blacklistées au moins une fois sur la période concernée (15 mars-24 octobre 2004). Selon Frédéric Aoun, en raison de la nature du panel, ces chiffres sont certainement inférieurs à la réalité. "Notre analyse n'a porté que sur de grandes entités riches d'hommes et de moyens. Nous pouvons supposer qu'une étude sur les PME, assez grandes pour gérer leur messagerie, aurait donné des résultats encore plus alarmants," indique-t-il.

La palme de l'entité la plus blacklistée, en terme de nombre de listes anti-spam, de fréquence et de durée, revient à un fournisseur d'accès. Celui-ci a été mis à l'index par 15 des 20 listes suivies par les auteurs de l'étude. Il a totalisé plus de 2.500 heures de blacklistage. Ce qui représente plus de la moitié du temps total de blacklistage enregistré par l'ensemble de l'échantillon. Un résultat qui s'explique, selon les auteurs de l'enquête, par le fait que certains abonnés de ce FAI sont infectés par un virus qui envoie, à leur insu, des spams, ce qui provoque la mise à l'index du fournisseur d'accès. A titre de comparaison, les autres FAI du panel cumulent respectivement 139, 143 et 314 heures de blacklistage.

Dans le registre des records, la durée la plus longue de mise à l'index revient à une grande administration, sans plus de précision, avec 206 jours. Ce faisant, elle coiffe au poteau un grand nom de l'industrie pharmaceutique. Une situation que Frédéric Aoun explique par le fait que ces deux entités ont été considérées comme des relais ouverts, une pratique fréquemment utilisée par les spammeurs pour dissimuler leur identité.

Côté secteurs, aucune activité n'est vraiment épargnée. Seule exception, le BTP et les matériaux de construction. Aucune adresse IP des sept entreprises de BTP étudiées n'a en effet été signalée pendant toute la durée de l'étude dans les listes anti-spam. Le secteur de la télévision et de la radio semble lui aussi épargné. Très peu de listes anti-spam ont blacklisté les entreprises de cette branche et la durée de mise à l'index a été très courte.

  En savoir plus
Dossier e-mail marketing
  Le site
Lire l'enquête
Halte-au-spam.com

Les résultats des autres secteurs sont plus mitigés. Les banques et les assurances par exemple, qui étaient représentées dans le panel par huit entreprises ont toutes connu des mises à l'index assez longues et surtout, ont été blacklistées par des listes très populaires comme SpamCop.

Méthodologie de l'enquête
Pour réaliser cette étude, les auteurs ont suivi la mise à l'index, sur 20 blacklists anti-spam, des adresses IP de 72 entités parmi lesquelles figure des entreprises du CAC 40, des FAI, des ministères et des administrations françaises (soit 233 adresses IP au total) sur une période de 225 jours, entre le 15 mars et le 24 octobre 2004.
Pour ce faire, chaque liste du panel a été interrogée toutes les trois heures pour rechercher l'éventuelle présence des adresses des entreprises du panel. Cette étude s'est concentrée sur le suivi des serveurs de messagerie émetteurs. Elle exclut la mise à l'index d'autres machines émettrices de spam, comme les proxys HTTP, les proxys SOCKS ou encore les PC Zombis.
Par ailleurs, comme il est difficile d'obtenir toutes les adresses des serveurs SMTP des FAI, cette étude n'est pas exhaustive, les auteurs estimant même, qu'elle a tendance à sous représenter la réalité.
Les blacklists ont été sélectionnées selon quatre critères : la gratuité, l'utilisation fréquente par les entreprises, l'agrégation de plusieurs listes, l'utilisation de critères particuliers comme le respect des RFC. Pour ne pas introduire de biais, aucune des entités du panel n'a été informée de l'enquête.
 
 
Anne-Laure BERANGER, JDN
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International