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04/05/2007

Boo.com renaît une nouvelle fois de ses cendres pour devenir un site de voyage

Symbole de la grandeur et de la décadence de la bulle Internet, le site de tous les records Boo.com vient une nouvelle fois de changer de mains. Il devient cette fois ci un site de voyage à la sauce Web 2.0.
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A l'image de la série américaine Dallas, la saga Boo.com n'a pas fini de connaître des rebondissements. Après une faillite retentissante symbole de la bulle des années 2000 puis un rachat lui aussi soldé par un échec, ce véritable épouvantail vient de trouver un nouveau repreneur. Web Reservations International vient en effet de racheter le nom de domaine à son précédent propriétaire Fashionmall.com. Boo.com change ainsi de vocation et devient un moteur de recherche de voyages adossé à un réseau social. Retour sur une destinée hors du commun.

 

Tout avait pourtant bien commencé en 1999, en plein essor de l'Internet grand public, quand trois suédois décidèrent de lancer une grande galerie marchande internationale en ligne pour vêtements et accessoires de sport. Deux des trois créateurs venaient de céder la librairie en ligne Bokus.com, devenue en 1997 le troisième plus grand vendeur de livre du monde derrière Amazon et Barnes & Noble. Boo.com n'avait alors qu'un objectif : devenir le Amazon du sport.

 

Une vision qui a motivé les investisseurs. Le premier tour de table dota la start-up de 135 millions de dollars de capital. Des investisseurs expérimentés y ont participé : Europ@web, le fonds de Bernard Arnault qui détient 8,5 % du capital, 21investimenti, le fonds de capital risque de la famille Benetton ou encore la banque JP Morgan. Le lancement est alors prévu pour le mois de mai 1999.

 

Le lancement officiel aura lieu seulement en novembre 1999. 6 mois de retard qui s'expliquent par des choix technologiques d'avant-garde : 3D, rotation à 360°, cabine d'essayage virtuelle…. Des fonctionnalités novatrices mais trop précoces pour un marché bas débit à peine mature. Les temps de chargement du site découragent beaucoup de clients potentiels. Résultat : seulement 632.000 dollars de chiffre d'affaires au quatrième trimestre 1999 contre 1,76 millions prévus par les analystes.

 

description brève de l'image
 
La page d'accueil du site Boo.com en octobre 2000 Photo © Archive.org
 

Un résultat décevant agravé par le niveau des dépenses abyssal de la société. Publicité massive, voyages en première classe et hôtels 5 étoiles pour l'équipe de direction ont bientôt fini de plonger la société dans le rouge. Le Financial Times estime alors que Boo.com mène un train de vie de 1 millions de dollars par semaine. Largement de quoi faire fondre la trésorerie comme neige au soleil. Fin janvier, 40 salariés sur un total de 300 sont remerciés et selon Libération, ont à peine 30 minutes pour faire leurs bagages.

 

En février 2000, les ventes atteignent 657.000 dollars au prix d'une baisse de 40 % des marges sur vente mais il est déjà trop tard. Les créateurs de Boo.com ont besoin de 30 millions supplémentaires pour sauver leur rêve. Mais dans un tel contexte et avec un tel passif aucun actionnaire ne veut s'y coller et la société a mauvaise presse. Boo.com annonce sa liquidation en mai 2000, c'est KPMG qui s'en chargera. Le Sunday Telegraph fera état de pertes de près de 290 millions d'euros. Les actifs de Boo.com sont évalués à 2 millions d'euros. Deux semaines après l'annonce de liquidation, la société anglaise Bright Station rachète la plate-forme technologique pour moins de 400.000 euros.

 


 
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Moins de 6 mois plus tard, le site Boo.com fait sa réapparition sous l'impulsion de l'américain Fashion Mall. Cette société cotée au Nasdaq opère déjà plusieurs sites de prêt-à-porter. Le site se transforme alors en plate-forme e-commerce traditionnelle. La société n'emploie que 10 personne pour un budget de un million de dollars. Le site continue d'attirer 35.000 visiteurs par semaine mais ce n'est semble t'il pas encore suffisant. En février 2001 la présidente quitte ses fonctions. 11 autres employés sur les 43 que comptait la société sont mis à pied dans la foulée. Le site ne vend pas assez, il doit donc fermer ses portes… encore.

 

Mais les mythes ont la peau dure. La marque Boo.com vient une nouvelle fois de renaître de ses cendres. Le voyagiste Web Reservation International vient en effet de racheter le nom de domaine qui depuis était tombé en désuétude. Le nouveau site est un réseau social dédié au voyage. Il agrège un ensemble de contenus issu des catalogues du voyagiste et des contributions d'internautes. Ces derniers sont en mesure de réserver des nuitées dans l'ensemble des hôtels du catalogue de WRI qui prélève une commission sur chaque vente. WRI a réalisé un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros en 2006. Peut-être est-ce suffisant pour que la marque Boo.com puisse voir l'avenir de façon sereine… enfin.


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