"Nous recherchons un partenaire industriel pour dynamiser notre force commerciale et marketing"

Des rumeurs donnent Ten à vendre. Qu'en est-il exactement ?

Jean-Louis Constanza Pas du tout. Nous recherchons effectivement un partenaire industriel, mais il n'est pas question de vendre la société, ni même d'ouvrir son capital. Nous n'avons pas besoin d'argent, ni pour tout de suite, ni pour dans les prochains mois. Si nous cherchons un partenaire industriel, c'est uniquement pour relancer notre dynamique commerciale et marketing qui était en veille ces derniers mois. Déjà, nous avons signé avec la société de distribution Telecom1 pour distribuer nos offres dans ses 80 boutiques. Mais il nous faut un grand frère industriel. Je vous laisse ensuite imaginer quel profil pourrait nous intéresser.

Les MVNO n'ont pas encore montré qu'ils apportent quelque chose de différent par rapport aux opérateurs. Tous cherchent à se distinguer par des prix bas, à part Ten, qui cherche à se démarquer grâce à l'Internet mobile. Peut-être les consommateurs ne sont pas si réceptifs que ça à l'argument du low price. Peut-être craignent-ils que l'offre ne sera finalement pas si avantageuse durant les deux années où ils seront liés au MVNO. Et puis les opérateurs restent aussi concurrentiels. Comme Bouygues Telecom avec son offre Neo, qui même si elle est plus chère, propose de l'illimité vers les numéros fixes et portables.

Mais c'est tout à fait normal, le marché est encore jeune. Le vrai démarrage des MVNO a eu lieu il y a deux ans. Et vous savez, deux ans après son ouverture à la concurrence le marché de l'ADSL n'était pas beaucoup plus développé.

Comment voyez-vous ce marché évoluer ?

80 % des abonnés à des MVNO sont concentrés chez deux acteurs : Tele2 Mobile et Virgin Mobile. Quand on parle des MVNO en France, on parle d'eux et pas des autres. Je pense qu'il y aura de la place pour trois gros, et deux acteurs de niche. Auchan qui se montre très dynamique pourrait être le troisième acteur important. J'espère et je pense que nous ferons parti des acteurs de niche qui resteront grâce à notre positionnement sur le marché des internautes et à nos services à valeur ajoutée. Mais il va falloir encore attendre deux ans avant de pouvoir démontrer qu'il y a un marché pour les MVNO en France. Quand cela sera fait, il sera alors temps pour le régulateur de créer un environnement concurrentiel équilibré.