JDNet.
Après la rénovation récente du
quotidien papier, avez-vous apporté des modifications
sur le service en ligne ?
Neil F. Budde. L'une
des principales évolutions de l'édition papier, c'est
la création d'une quatrième section intitulée "Personal
Journal", consacrée aux finances personnelles,
à la santé, à l'automobile, etc. En cohérence avec cette
nouvelle partie, nous avons ajouté sur le site des outils
et calculatrices pour les finances personnelles, un
service qui liste et donne les prix des voitures, différents
articles sur l'électronique grand public. Tous les articles
du "Personal Journal" sont accessibles sur
WSJ.com, et disponibles dans nos archives. Nous avons
également modifié notre système de navigation
afin de mieux valoriser les nouveaux thèmes couverts.
Nous avons ajouté une page "Columnists" qui liste tous
les éditos du papier ou en ligne. Des fichiers PDF reprenant
la une de chacune des sections du journal sont également
disponibles.
Quels sont les premiers résultats de cette nouvelle
version ?
Positifs en terme d'abonnements
et de revenus publicitaires. Fin mars, nous comptions
plus de 640 000 abonnés payants à WSJ.com, contre
574 000 un an plus tôt. Et nous enregistrions 112 000
utilisateurs uniques par jour ouvrable ("business
day"). Les utilisateurs déclarent rester en
moyenne 34 minutes par jour.
Quel
est le profil d'un abonné WSJ.com ?
56 % de nos abonnés
ont un accès au service en ligne depuis leur bureau.
98 % d'entre eux gèrent un portefeuille
boursier. 50 % sont des décideurs avec un revenu
annuel moyen de 124 899 dollars par foyer. L'âge
moyen est de 45 ans. 10 % des internautes qui se
connectent à notre service ne sont pas américains,
et ce chiffre est en progression. Enfin,
68 % de nos abonnés en ligne ne sont pas abonnés
à la version papier du journal. Pour l'anecdote : la
moitié des abonnés qui avaient testé
le service en ligne dès 1996 sont encore inscrits
sur WSJ.com, six ans plus tard.
Le
Wall Street Journal Online est-il rentable ?
WSJ.com n'est pas encore à l'équilibre.
A la différence de nombreux sites qui sont à la recherche
d'un modèle économique, nous avons expérimenté dès
le départ la viabilité et la rentabilité de notre
modèle. Et c'est sciemment que nous avons choisi de
réinvestir toutes nos recettes pour soutenir notre développement
technologique quand tant d'autres aujourd'hui font des
économies drastiques. Cette nouvelle version est d'ailleurs
un signe fort de notre confiance et de notre volonté
d'investir.
Quelle
est la répartition de votre chiffre d'affaires
?
Jusqu'à récemment, la publicité
et les abonnements représentaient chacun 50% des revenus.
Aujourd'hui, la balance est plutôt 40 % de
revenus publicitaires et 60 % tirés du contenu
(les abonnements et les royalties sur Factiva, la
joint-venture avec Reuters qui propose une bibliothèque
de 6.000 publications et 20 ans d'archives du Wall Street
Journal, NDLR).
Comment
expliquez-vous les raisons du succès de votre
modèle économique en ligne ?
J'évoquerais trois raisons
principales : la richesse de notre contenu et la qualité
de l'information. C'est la condition sine qua non pour
que les utilisateurs acceptent de payer le service.
La deuxième valeur ajoutée que nous apportons,
c'est l'enrichissement éditorial en ligne : couverture
en continu de l'actualité, services de recherche d'informations,
de schémas et graphiques, mise à jour quotidienne des
éditions. Enfin, il faut souligner la profondeur de
notre documentation : accès à l'intégralité du contenu
du Wall Street Journal (toutes éditions) et de Barron's
Magazine. Et les abonnés peuvent aussi accéder aux ressources
éditoriales de Dow Jones Publications Library, soit
plus de 75 millions d'articles en provenance de quelques
6 000 sources sur plus de 15 ans.
Pourquoi
avoir choisi des formules d'abonnements en ligne dès
1996 alors que la plupart des autres sites médias
ont opté pour un modèle d'accès
gratuit, rémunéré sur la publicité
?
Par expérience, nous
savons que les utilisateurs de nos services sont prêts
à payer pour une information économique et financière
de qualité. Si les produits sont riches et de qualité,
iIls acceptent de payer un prix raisonnable : 59 dollars
par an pour les non abonnés au papier, 29 dollars pour
les abonnés au papier. En fait, la décision d'adopter
ou non un modèle payant dépend de la nature du produit
et de son audience potentielle. Nous avons d'autres
sites en accès gratuit sur des segments verticaux comme
notre site "Carrière et emploi" ou notre site sur le
vin. Tous deux offrent un contenu de qualité pour leurs
publics respectifs, mais aucun n'aurait le potentiel
d'attirer une audience suffisante s'ils devaient fonctionner
sur abonnements.
Quel
type d'organisation en interne avez-vous mise en place
?
C'est un système souple, qui
nous permet de fonctionner en continu, au rythme des
différents fuseaux horaires, et qui nous permet de nous
coordonner avec le quotidien papier. Le matin, nous
assistons à la conférence de rédaction du quotidien
papier. Nous faisons un point à cette occasion
sur l'enrichissement en ligne. A 16h00 (heure de
New York), on fait le point pour déterminer comment
reprendre le contenu du papier. Quasiment au même moment,
l'"Asian Wall Street Journal" est presque
imprimé et le "Wall Street Journal Europe"
est en fin de bouclage. Le soir, nous traitons les informations
envoyées par la rédaction papier, ainsi
que l'actualité chaude à partir des fils d'agences
(y compris le fil de Dow Jones Newswires). Alors que
l'édition papier américaine part à l'impression,
nos journalistes à Hong Kong sont sur les rangs pour
couvrir les marchés asiatiques et les premiers événements
de la journée. Quand la nuit tombe sur New York, Hong
Kong puis Bruxelles, on reprend le fil de l'actualité
en attendant le "réveil" de la rédaction américaine
qui, dès 6h00 du matin, se prépare à la réouverture
des marchés. En termes de technologie d'e-publishing,
nous utilisons Vignette.
Songez-vous
à une version francophone de WSJ.com ?
A l'heure actuelle, nous n'envisageons
pas de lancer une version française. Pourtant, il ne
faut jamais dire jamais. Idem pour une version papier.
Nous avons déjà développé un certain nombre d'accords
ou de partenariats appelés "Special Editions" en Europe.
Ces accords stipulent que notre contenu rédactionnel
est repris dans le respect de notre identité et de notre
ligne éditoriale.Nous n'avons pas d'accord de partenariat
de ce type en France.
Quel
est votre site média favori ?
Je surfe beaucoup et je visite
donc plein de sites en permanence. J'utilise aussi souvent
Factiva.com
[NDLR, service de veille média, exploité
en co-entreprise Dow Jones Group & Company avec
le groupe Reuters] pour repérer ce qui se passe
sur les sites qui ne sont pas en accès libre.
En
fonction de vos centres d'intérêts personnels,
quels sites consultez-vous régulièrement
?
J'adore le golf, alors je vais
souvent sur PGATour.com.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
Trouver une information fraîche
facilement et rapidement.
A
contrario, qu'est-ce qui vous irrite ?
La réponse à cette
question découle de la précédente
interrogation : je déteste ne pas trouver une information
en ligne que je juge importante.
La
galaxie impressionnante de la maison-mère
du Wall Street Journal
Spécialisé dans la publication de
contenue et de services liés à l'économie
et à la finance, Dow Jones & Company est
un groupe mondial, côté au Nasdaq.
Il regroupe plus de 1 600 rédacteurs et journalistes
dans le monde.
Dow Jones publie The Wall Street Journal, The Wall
Street Journal Europe et The Asian Wall Street Journal.
Il publie également The Wall Street Journal Online
(WSJ.com).
Parmi les autres publications de Dow Jones, on peut
citer les magazines Far Eastern Economic Review,
SmartMoney et Barron¹s.
Les services d'information électronique de Dow Jones
comprennent, en plus du Journal Online, Dow Jones
Newswires (agence de presse spécialisée
dans le monde de la finance), et les Dow Jones Indexes,
notamment les indices Dow Jones STOXX (une série
d'indices de référence européens).
Dow Jones détient également Factiva, un service
de veille économique en ligne exploité
en co-entreprise avec le groupe Reuters. Le groupe
est aussi co-propriétaire avec NBC de CNBC en Asie
et en Europe. |
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