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Directeur
général
RESpublica |
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Christian
Conti
"Titre"
RESpublica,
le service de communauté sur Internet de LibertySurf
Group, vient d'ouvrir la nouvelle version de son site, qui tourne
autour du "contenu participatif". A côté
du développement de contenu (en collaboration avec des
sites éditeurs), chaque thématique (une vingtaine
au total) disposera de services contextuels (chat, forums, pages
perso, contenus). Ce projet a été mené
par Christian Conti, le bras droit du
PDG-fondateur de RESpublica, Christophe Dupont. En s'appuyant
également sur l'autre portail communautaire Chez.com,
le manager a pour mission de développer le "pôle
communauté" de LibertySurf afin d'atteindre rapidement
le seuil de la rentabilité.13
février 2001 |
JDNet.
Quel bilan tirez-vous de l'année 2000 ?
Christian Conti.
Elle correspond à une année de
forte croissance en terme d'audience et de chiffres d'affaires.
Pour le premier point, nous sommes passés de 5 millions de
pages vues par mois à 40 millions (source Cybermétrie). Nous
recensons actuellement 9,2 millions de visites mensuelles.
Nous enregistrons 500.000 membres inscrits (nombre quintuplé
depuis le début de l'année). Pour le second, je laisse au
Groupe LibertySurf le soin de commmuniquer à ce sujet. J'ai
élaboré un "business plan" fin 1999
que je n'ai pas eu besoin de modifier au cours de l'année
2000. Fin juin, nous avons réalisé un premier bilan, qui indiquait
que nous étions conformes aux objectifs. Le réel départ de
RESpublica a eu lieu en janvier 2000, après la prise de participation
financière de LibertySurf . Nous avons pu réaliser deux campagnes
de communication en 2000. Selon une étude Sofres de décembre
2000, nous arrivons troisième en terme de notoriété, derrière
Multimania et Caramail, dans le secteur des sites de communauté.
Comment
voyez-vous l'intégration de RESpublica/LibertySurf dans le
groupe Tiscali en 2001 ?
Nous
sommes en pleine opération d'offre publique d'échanges
(OPE). L'acquisition n'est pas encore achevée. Il n'y a rien
d'opérationel pour le moment avec le groupe Tiscali. L'année
2001 sera celle de la consolidation et de la rentabilisation.
L'arrivée de Tiscali va accélérer ce processus, que nous avions
commencé à mettre en application au sein de LibertySurf. Je
fais un constat toutefois sur la complémentarité des deux
entités : le groupe Tiscali a peu de contenu alors que LibertySurf
en a fait une activité conséquente. Le groupe constitue l'entité
qui génére le plus de chiffre d'affaires sur
le média. Chez RESpublica, nous avons une expertise
technologique, notamment en terme d'outils de chat, que nous
avons déployée sur le portail LibertySurf, sur
le guide de recherche Nomade et bientôt sur MonsieurCinema.com.
Sur quels projets travaillez-vous dans le cadre du "pôle
Communauté" de LibertySurf Group ?
Nous
avons acquis Chez.com, un des acteurs historiques en terme
de pages personnelles, en juillet 2000. C'est un peu notre
cousin. Nous avons cherché à mettre en commun
nos compétences pour nous développer en bonne
intelligence. Nous avons mis en place une direction unique.
Les deux marques vont vivre. Le portail Chez.com, c'est 130
millions de pages vues par mois. Mais il va devenir le pôle
d'expertise en terme de pages personnelles. Sa technologie
sera déployée sur d'autres sites comme MonsieurCinema.com.
Il va connaître un développement mono-produits
tandis que RESpublica sera un portail vertical sur lequel
nous voulons développer le mécanisme de contenu
participatif, que l'on va chercher chez des partenaires. Nous
voulons apporter plus de logique autour des services proposés.
Vous
souhaitez diversifier vos revenus. Comment comptez-vous procéder
?
La publicité est notre
source principale mais nous entamons une phase de diversification.
Par exemple, nous voudrions commercialiser la technologie
de pages personnelles de Chez.com, que l'on pourrait proposer
en marque blanche. Nous pouvons apporter de la valeur ajoutée
en terme de qualification des pages personnelles. LibertySurf
a pris une part majoritaire dans la société
CentPourCent en février 2000 (Lire l'article
du JDNet du 16/02/00), qui proposait NetRadio mais aussi met
en place des radios en ligne et détient RégieClick,
la régie au click que l'on avait laissé se développer.
RégieClick travaillait avec 1.700 webmasters affiliés
qui n'étaient pas rattachés au réseau
Chez.com/Respublica. Toutes les pages personnelles de RESpublica.fr
et de Chez.com vont être commercialisées au click.
50% d'entre elles vont être qualifiées. On a
choisi la publicité au click car le CPM (coût
pour mille) ne convient pas aux pages personnelles. On espère
générer un chiffre d'affaires important avec
ce nouveau système. Nous avons d'autres projets en
terme de "permission marketing" [NDLR : qui consiste
à demander aux clients potentiels l'autorisation de
leur envoyer des messages publicitaires]. Nous avons signé
en décembre dernier un accord dans ce sens avec Consodata
et son programme Yoptin et nous
avons un excellent retour des internautes.
Comment
expliquez-vous la forte audience de RESpublica ?
Nous
avons beaucoup investi en terme de communication et de publicité.
Nous communiquons beaucoup en ligne, sur tous les réseaux
de sites au clic, pour faire connaître la marque.
Lorsqu'un
internaute surfe sur votre sélection de sites, il reste
dans un environnement RESpublica. Cela booste l'audience ?
Non,
ça ne gonfle pas artificiellement l'audience. Quelques
sites éditoriaux n'appréciaient pas ce procédé.
Un collectif d'organes de presse s'était élevé
contre le procédé.
Pour la nouvelle version
du site, on a stoppé ce système.
L'audience
que vous annoncez inclut-elle tous les canaux de chat (dont
ceux de Nomade et de LibertySurf), qui sont mutualisés
?
Non,
chaque entité mesure l'audience à partir de
ses propres canaux de chat. L'audience du chat à partir
de Nomade est comptabilisée par Nomade, etc. Nous sommes
dans des "business units" différentes et
nous avons chacun des objectifs à atteindre. Aujourd'hui,
nous avons en moyenne 20.000 personnes par jour qui se connectent
sur le chat. C'est le deuxième service en terme de
trafic.
Les pages
perso "adultes" représentent-elles une audience
importante ?
Ni
plus ni moins que ce que représente le poids du contenu
X sur Internet. C'est déjà important. Je ne
le cache pas : nous avons une communauté adulte "charme".
Proposer, c'est mieux contrôler. Il y a une audience
pour ce type de sites sur RESpublica, comme partout ailleurs
sur Internet. Même constat pour Chez.com. Mais je pense
que le X sur Internet sera de plus en plus canalisé
au niveau juridique.
Qu'est devenu
l'opération de l'élection d'un Président
Internaute pour RESpublica, initiée l'année
dernière ?
Nous
n'avons pas souhaité exploiter davantage le concept.
Nos conseils en publicité ont estimé que l'impact
serait moindre dorénavant. Ils craignaient que l'on
se confine dans une image trop restrictive. Nous avons eu
également des directives du groupe pour faire de la
communication plus "mass market". Il est clair que
nous avions démarré une publicité décalée.
L'arrêt de l'opération ne semble pas avoir dérangé
nos membres.
Pourquoi avez-vous délaissé le programme NetRadio
?
Nous
avons mis profil bas sur l'activité radio en ligne,
dont le modèle économique repose sur la publicité.
NetRadio était devenu LibertySurf Music. Après
six mois d'activité, on s'est aperçu que le
marché publicitaire n'était pas mûr et
on a fait marche arrière. Il est difficile d'imaginer
un retour à l'équilibre rapide avec ce type
d'activité. Toutefois, on devrait assister à
une renaissance de la radio. Nous allons la développer
de manière différente mais avec des investissements
largement revus à la baisse.
C'est
quoi une communauté en ligne pour vous ?
C'est
un terme qui est maintenant galvaudé. Nous sommes persuadés
que les liens entre internautes existent, via le chat notamment.
Nous ne sommes pas allés au bout de nos idée,
celles de monter des "RESpublicafés". A la
rentrée 2000, nous devions lancer des ponts entre Internet
et des lieux physiques. Des rencontres devaient être
organisées dans des cafés parisiens mais le
prestataire nous a lâchés juste avant l'été.
Nous allons relancer ce principe prochainement, en montant
des journées en comité de vingt ou trente internautes.
L'idée est de relayer cet esprit "rencontres"
dans la vie réelle autour de thèmes particuliers
: le sport ou le cinéma par exemple.
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