INTERVIEW
 
Directeur général adjoint
LineBourse
Arnaud des Abbayes
"Titre"
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Association Brokers On Line

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Après une année 2001 de restructurations et de désillusions, l'année 2002 s'annonce périlleuse pour les courtiers en ligne. Les résultats du premier trimestre, dont la publication devrait commencer dès la semaine prochaine, devraient permettre de se faire une première idée de la nouvelle configuration du marché. Arnaud des Abbayes, président de l'association Brokers On Line, qui regroupe les principaux courtiers français, dessine les premières tendances du marché pour l'année en cours et fait le point sur la filiale de courtage en ligne des Banques Populaires, LineBourse, dont il est le directeur général adjoint.
28 mars 2002
 
          

JDNet. Nous arrivons à la fin du premier trimestre 2002. Les courtiers membres de Brokers On Line ont-ils assisté à un regain d'activité ?
Arnaud des Abbayes. Il y a eu une légère reprise, même si nous avons enregistré un creux au mois de février, où le nombre d'ordres exécutés a baissé de 12% par rapport à janvier [ce nombre a atteint 485.000 en février, contre 590.000 en janvier et 530.000 en décembre, NDLR]. Le mois de mars sera en revanche excellent d'après les premiers chiffres dont nous disposons. L'humeur des clients en matière de transactions est très fortement corrélée à la santé des marchés financiers. Dès que la Bourse remonte, le nombre d'ordres augmente, c'est mécanique.

49.000 comptes avaient été créés au premier trimestre 2001 et seulement 9.886 au quatrième trimestre 2001. Le courtage en ligne est il toujours en croissance ?
Certainement. Nous sommes évidemment loin des prévisions de JP Morgan établies il y a deux ans pour ce marché mais le potentiel est appréciable. Actuellement, en France, le secteur enregistre 2.000 ouvertures de comptes par mois. Je n'appelle pas cela un marché en récession. Dans la mesure où le nombre d'actionnaires particuliers et le nombre d'internautes augmentent, la croissance sera forcément au rendez-vous.

En France, les courtiers ont surtout misé sur une politique de tarifs bas au départ pour attirer des clients. Cela peut-il durer au vu des difficultés actuelles du secteur ?
Au niveau des prix, les tarifs vont augmenter chez les courtiers en ligne dans les mois qui viennent. C'est une évidence. La sécurité, l'infrastructure informatique et les multiples services ont un coût qu'il est impossible de rentabiliser avec des prix discount. La concurrence est également moins vive et le marché est plus structuré, ce qui tend à ajuster les prix à la hausse.

Si le prix n'est plus un élément différenciant par rapport aux banques traditionnelles, ces dernières ne sont-elles pas les mieux placées pour récupérer les clients dans la mesure où elles ont désormais toutes des plate-formes Internet rodées ?
Non, car on ne peut pas comparer un site de banque et un site de courtage en ligne. Chez un courtier en ligne, vous disposez d'informations financières enrichies, d'un call center spécialisé ou d'une gamme de produits large et détaillée, comme les Warrants par exemple. Ce sont deux approches différentes. Avec l'expérience, l'argument de vente d'un courtier doit désormais être le service et il doit se présenter comme un spécialiste, à la différence d'une banque qui a une approche plus horizontale.

Des rumeurs de cession de Fimatex par la Société Général ont circulé, car la banque aurait estimé, entre autres, qu'elle pouvait fournir elle même le service de courtage à ses clients. Dans ce contexte, LineBourse se sent-il menacé par un éventuel changement de cap des Banques Populaires ?
Non, car à la différence de Fimatex, notre marque est intégrée totalement au groupe. Le logo des Banques Populaires figure d'ailleurs toujours à côté de la marque LineBourse. Nous considérons que nous sommes un canal complémentaire de la banque, ce que n'est pas Fimatex avec la Société Générale. Nous travaillons en parfaite osmose avec les différentes caisses qui proposent à leurs clients aussi bien LineBourse que leur propre offre de courtage simple. Nous sommes partis du constat que les clients étaient divisés en deux catégories : ceux qui veulent juste un service pour passer leurs ordres et les autres, qui souhaitent une information enrichie. C'est à cette deuxième catégorie, la plus nombreuse, que nous nous adressons.

De combien de comptes disposait LineBourse à la fin 2001 ?
Nous en avons plus de 25.000, ce qui nous classe au quatrième rang des courtiers en France. Et l'immense majorité des comptes ont été ouverts par des clients des Banques Populaires. Ces chiffres vous démontrent que nous sommes vraiment un canal complémentaire pour le groupe. Cette année, nous n'avons d'ailleurs pas de campagne publicitaire prévue pour acquérir des clients hors du réseau, hormis quelques opérations ponctuelles comme le sponsoring du trimaran Banques Populaires. Nous privilégions le groupe en terme de conquête de nouveaux clients.

Consors, Comdirect France... Les courtiers en vente ne manquent pas. Serez-vous candidats à des acquisitions ?
Cela peut faire partie des possibilités. Mais nous restons pragmatiques au niveau des coûts, car la rentabilité fait partie de nos objectifs. Nous sommes donc prêts à faire des acquisitions mais pas à n'importe quel prix. Nous avons d'ailleurs regardé le dossier Comdirect, mais il ne rentrait pas dans nos choix pour cette raison.

Les courtiers se lancent tous dans une diversification effrénée vers les OPCMV ou la gestion d'actifs. Est ce que LineBourse va suivre ce chemin ?
Dans mon esprit, le courtier en ligne est fait pour les marchés d'actions. Néanmoins, nous commercialisons aussi des OPCVM, et nous allons également travailler avec Asset Square, la filiale spécialisée en Multigestion de Natexis Banques Populaires, notre maison-mère. La gestion d'actifs, en revanche, nous n'y toucherons pas. Ce pôle est pris en charge directement par les Caisses régionales car, au risque de me répéter, nous voulons jouer la complémentarité. Nous avons également renforcé notre offre de service avec le lancement de "Service Plus", qui regroupe des tableaux de bord de gestion de portefeuille, des outils d'allocation d'actifs, des outils graphiques ou des systèmes d'alerte.

 
Propos recueillis par Jérôme Batteau

PARCOURS
 
Arnaud des Abbayes est directeur général adjoint de LineBourse. A 48 ans, ce diplômé de l'EDC et du CPA Paris, travaille au sein du Groupe Banques Populaires depuis 1980. Ancien secrétaire général de Xeod Bourse et membre du directoire d'ABS, il a pris les rênes de LineBourse, lors de la création du courtier en 2000. IL est également président de l'association des courtiers en ligne français Brokers On Line.

   
 
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