JDNet.
Nous arrivons à la fin du premier trimestre 2002.
Les courtiers membres de Brokers On Line ont-ils assisté
à un regain d'activité ?
Arnaud des Abbayes.
Il y a eu une légère reprise, même
si nous avons enregistré un creux au mois de
février, où le nombre d'ordres exécutés
a baissé de 12% par rapport à janvier
[ce nombre a atteint 485.000 en février, contre
590.000 en janvier et 530.000 en décembre, NDLR].
Le mois de mars sera en revanche excellent d'après
les premiers chiffres dont nous disposons. L'humeur
des clients en matière de transactions est très
fortement corrélée à la santé
des marchés financiers. Dès que la Bourse
remonte, le nombre d'ordres augmente, c'est mécanique.
49.000
comptes avaient été créés
au premier trimestre 2001 et seulement 9.886 au quatrième
trimestre 2001. Le courtage en ligne est il toujours
en croissance ?
Certainement. Nous sommes évidemment loin des
prévisions de JP Morgan établies il y
a deux ans pour ce marché mais le potentiel est
appréciable. Actuellement, en France, le secteur
enregistre 2.000 ouvertures de comptes par mois. Je
n'appelle pas cela un marché en récession.
Dans la mesure où le nombre d'actionnaires particuliers
et le nombre d'internautes augmentent, la croissance
sera forcément au rendez-vous.
En France,
les courtiers ont surtout misé sur une politique
de tarifs bas au départ pour attirer des clients.
Cela peut-il durer au vu des difficultés actuelles
du secteur ?
Au niveau des prix, les tarifs vont augmenter chez les
courtiers en ligne dans les mois qui viennent. C'est
une évidence. La sécurité, l'infrastructure
informatique et les multiples services ont un coût
qu'il est impossible de rentabiliser avec des prix discount.
La concurrence est également moins vive et le
marché est plus structuré, ce qui tend
à ajuster les prix à la hausse.
Si le prix
n'est plus un élément différenciant
par rapport aux banques traditionnelles, ces dernières
ne sont-elles pas les mieux placées pour récupérer
les clients dans la mesure où elles ont désormais
toutes des plate-formes Internet rodées ?
Non, car on ne peut pas comparer un site de banque et
un site de courtage en ligne. Chez un courtier en ligne,
vous disposez d'informations financières enrichies,
d'un call center spécialisé ou d'une gamme
de produits large et détaillée, comme
les Warrants par exemple. Ce sont deux approches différentes.
Avec l'expérience, l'argument de vente d'un courtier
doit désormais être le service et il doit
se présenter comme un spécialiste, à
la différence d'une banque qui a une approche
plus horizontale.
Des rumeurs
de cession de Fimatex par la Société Général
ont circulé, car la banque aurait estimé,
entre autres, qu'elle pouvait fournir elle même
le service de courtage à ses clients. Dans ce
contexte, LineBourse se sent-il menacé par un
éventuel changement de cap des Banques Populaires
?
Non, car à la différence de Fimatex, notre
marque est intégrée totalement au groupe.
Le logo des Banques Populaires figure d'ailleurs toujours
à côté de la marque LineBourse.
Nous considérons que nous sommes un canal complémentaire
de la banque, ce que n'est pas Fimatex avec la Société
Générale. Nous travaillons en parfaite
osmose avec les différentes caisses qui proposent
à leurs clients aussi bien LineBourse que leur
propre offre de courtage simple. Nous sommes partis
du constat que les clients étaient divisés
en deux catégories : ceux qui veulent juste un
service pour passer leurs ordres et les autres, qui
souhaitent une information enrichie. C'est à
cette deuxième catégorie, la plus nombreuse,
que nous nous adressons.
De combien
de comptes disposait LineBourse à la fin 2001
?
Nous en avons plus de 25.000, ce qui nous classe au
quatrième rang des courtiers en France. Et l'immense
majorité des comptes ont été ouverts
par des clients des Banques Populaires. Ces chiffres
vous démontrent que nous sommes vraiment un canal
complémentaire pour le groupe. Cette année,
nous n'avons d'ailleurs pas de campagne publicitaire
prévue pour acquérir des clients hors
du réseau, hormis quelques opérations
ponctuelles comme le sponsoring du trimaran Banques
Populaires. Nous privilégions le groupe en terme
de conquête de nouveaux clients.
Consors,
Comdirect France... Les courtiers en vente ne manquent
pas. Serez-vous candidats à des acquisitions
?
Cela peut faire partie des possibilités. Mais
nous restons pragmatiques au niveau des coûts,
car la rentabilité fait partie de nos objectifs.
Nous sommes donc prêts à faire des acquisitions
mais pas à n'importe quel prix. Nous avons d'ailleurs
regardé le dossier Comdirect, mais il ne rentrait
pas dans nos choix pour cette raison.
Les courtiers
se lancent tous dans une diversification effrénée
vers les OPCMV ou la gestion d'actifs. Est ce que LineBourse
va suivre ce chemin ?
Dans mon esprit, le courtier en ligne est fait pour
les marchés d'actions. Néanmoins, nous
commercialisons aussi des OPCVM, et nous allons également
travailler avec Asset Square, la filiale spécialisée
en Multigestion de Natexis Banques Populaires, notre
maison-mère. La gestion d'actifs, en revanche,
nous n'y toucherons pas. Ce pôle est pris en charge
directement par les Caisses régionales car, au
risque de me répéter, nous voulons jouer
la complémentarité. Nous avons également
renforcé notre offre de service avec le
lancement de "Service Plus", qui regroupe des tableaux
de bord de gestion de portefeuille, des outils d'allocation
d'actifs, des outils graphiques ou des systèmes
d'alerte.
|