JDNet.
Comment Webhelp est-il arrivé en France ?
Olivier Duha.
Webhelp SA est née d'un accord de joint venture avec
une société canadienne qui s'appelle aussi Webhelp
et qui avait débuté ses activités en
1999. Nous sommes pour l'instant présents en France
et nous allons ouvrir en Allemagne dans le courant du mois
de mars. Webhelp SA a été créée
en juin 2000 et l'activité a démarré
au mois de septembre.
Quel
est le principe de Webhelp ?
La vocation de la société est d'humaniser l'Internet
en proposant des recherches effectuées sur le Web par
des personnes, les "webwizards". Cela permet d'améliorer
les performances, notamment dans le processus de recherche
d'informations. Avec Webhelp, il n'est plus nécessaire
de taper les requêtes en langage booléen ou de
chercher des mots-clés appropriés. Notre système
nous permet aussi de supprimer les listes infinies de liens
où il faut cliquer pour voir quelle est la qualité
de la réponse. Le positionnement de Webhelp était
de proposer à l'internaute le service d'un spécialiste
de l'Internet doté des meilleurs outils de recherche.
Concrètement,
comment se passe une recherche ?
Ces chercheurs, les webwizards, disposent d'un outil technologique
que nous avons développé en interne. L'internaute
pose une question simplement, en utilisant son langage, sur
une interface de chat. De l'autre côté, le webwizard
utilise différents outils de recherche qu'il maîtrise
parfaitement et propose ensuite les réponses les mieux
adaptées en renvoyant un lien qui pointe directement
vers la réponse à la question. L'internaute
peut ensuite signaler si les liens proposés correspondent
à sa demande ou affiner la recherche. Un véritable
dialogue s'instaure en temps réel, ce qui permet de
préciser les questions et de trouver des réponses
parfaitement adaptées. Aujourd'hui, notre technologie
nous permet de supporter de très nombreux appels en
simultané, elle est totalement évolutive. Aux
Etats-Unis, Webhelp a reçu jusqu'à 30.000 appels
par jour. En plus, nous sommes en train de développer
un "self-service" à partir de notre base
de connaissances. Toutes les questions qui sont posées
sont gardées et d'ici quelques semaines, cette base
de données sera disponible. Les webwizards n'interviendront
alors qu'en deuxième étape, si aucune réponse
n'est disponible ou ne satisfait l'internaute.
Quel
est votre modèle économique ?
Il y a trois sources de revenus. Tout d'abord la visite classique,
qui donne des pages vues avec publicité, et qui est
renforcée par la newsletter. La vente de l'espace billboard
est notre seconde source de revenus. Le billboard est l'espace
situé à gauche de l'interface du chat, où
l'on voit apparaître la page d'accueil d'un site que
l'on peut visiter en attendant une réponse. Sur ce
concept, nous travaillons notamment avec AOL et LibertySurf.
Il faut savoir que 52% des internautes se baladent sur
le site du billboard en général. C'est un taux
très important. Et bientôt, nous pourrons proposer
de la vidéo avec de véritables spots TV. Enfin,
la troisième source de revenu, ce sont les informations
que nous avons enregistrées sur les utilisateurs de
Webhelp. Pour dialoguer avec un webwizard, il faut donner
son adresse e-mail, accepter de recevoir ou non de la publicité,
etc. La vente de nos fichiers est donc une autre source de
notre business model.
Réfléchissez-vous à d'autres sources
de revenus, la publicité classique étant de
moins en moins rémunératrice ?
Effectivement, on envisage de distribuer notre technologie
avec notre infrastructure pour éviter aux sociétés
d'investir énormément dans des web-center alors
que nous pouvons leur proposer une solution moins onéreuse
en marque blanche. Mondus
sera notre premier partenaire dans ce domaine. Nous sommes
en cours de négociation avec d'autres, mais rien n'est
encore finalisé.
Quels
sont vos objectifs de résultats ?
Nous prévoyons 4 millions de francs en BtoC, sans compter
la distribution. Nous serons rentables avant la fin de l'année
car nos coûts en BtoC sont très réduits
et nous allons développer une technologie pour cibler
la publicité selon la question posée. Le portail
ne nécessite qu'une personne pour la maintenance et
l'intégration du contenu.
Qui
sont exactement les webwizards ?
Ce sont des personnes qui ont en général un
niveau Bac+4. Aujourd'hui, nous avons 150 personnes qui travaillent
pour nos différents services de recherche sur Internet.
Nous recrutons principalement en Roumanie et à l'Ile
Maurice parce qu'il y a une importante communauté francophone
dans ces pays. C'est aussi en Roumanie que l'on va recruter
pour l'Allemagne. Et puis, il ne faut pas se le cacher, c'est
aussi pour une question de coûts. Nous donnons une formation
de trois semaines aux webwizards. Ils travaillent ensuite
par période de huit heures (3x8 sur 24 heures, NDLR).
Vous
développez également une solution en BtoB...
Oui, nous proposons aux sites de faire leur centre d'appel
Web. C'est une sorte d'assistance technique en chat. Un bouton
sur le site du client permet de lancer une assistance technique.
Cela lance alors une interface de type Webhelp. Le webwizard
est spécialement formé selon le site ou l'assistance
technique à délivrer (aide à l'achat,
call center d'un FAI, etc...). Pour l'aide à la vente,
par exemple, une assistance permet d'améliorer sensiblement
les taux de conversion. Notre système de chat est nettement
moins cher qu'un Web call center. Ce système fonctionne
en marque blanche ou avec l'interface du portail.
Vous
proposez d'autres services aux entreprises...
Nous pouvons également proposer une assistance technique
en temps différé. Nos webwizards peuvent tout
aussi bien donner des réponses par mail sous 24 heures.
Par exemple, pour Oreka, nous assurons la gestion de leur
service de mail et ouvrons un service de chat début
février. Enfin, nous pouvons également fournir
à nos clients un base de connaissances sur le type
de notre "self-service". Ces FAQ dynamiques sont
réalisées à partir des chats et nous
constituons ainsi une base de données propriétaire
des clients que nous fournissons en BtoB. Nous réfléchissons
également à la location de notre technologie
en mode ASP, mais cela reste un projet pour l'instant.
Quels
sont vos objectifs de résultats en BtoB ?
Nous comptons faire 32 millions de francs de chiffre d'affaires
en 2001 et être rentables en 2002. Nos clients sont
Kuoni, Mondus, Immostreet, Oreka, Comfm ou encore Domainoo
(dont le PDG est Antoine Arnault, NDLR). Nous espérons
réaliser une seconde levée de fonds de 15 millions
de dollars fin mars et projetons de rentrer en bourse fin
2002, début 2003.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
L'instantanéité de l'information. L'actualité
défile en temps réel.
Que
détestez-vous a contrario ?
Le trop plein de sites. Les contenus sans grand intérêt.
je n'aime pas être perdu et, sur la plupart des sites,
il est difficile de discerner ce qui a de l'intérêt
de ce qui n'en a pas. Mais il y a un mouvement de concentration
actuellement, et ce n'est pas plus mal.
Quels sont vos sites préférés ?
Je vais tous les jours sur LibertySurf et Yahoo.
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