JDNet.
On considère aujourd'hui tf1.fr comme le premier site
média sur le marché français. Quels sont
vos derniers chiffres ?
Emmanuel Florent.
Nous sommes actuellement autour
de 50 millions de pages vues mensuelles pour 5 millions de
visiteurs ce qui fait une moyenne de plus de 9 pages par visiteur,
bien au delà des moyennes enregistrées par les
autres sites. En terme de chiffre d'affaires celui-ci devrait
s'élever pour 2000 à 20 millions de francs dont
80% générés par les revenus publicitaires.
Mais la part des autres sources de revenus devrait augmenter
cette année avec la montée en puissance des
revenus générés par les services ou le
commerce électronique.
Quel est
l'objectif en terme d'audience pour 2001?
Nous n'avons pas encore d'objectif
précis, mais à titre personnel, j'ai plutôt
un rêve : j'aimerais que nous puissions faire autour
de 100 millions de pages vues par mois.
Quelles
sont les innovations de cette nouvelle version de tf1.fr?
En fait elles sont nombreuses
même si tout n'est pas visible pour l'internaute. Les
équipes eTF1 ont commencé à travailler
sur ce projet il y a un an, c'est à dire bien avant
mon arrivée en mai dernier. Une des grandes évolutions
a été technologique avec le choix de la plate-forme
Vignette pour le site, mise en oeuvre directement par l'éditeur.
Cette mise en place conduite avec les équipes de Stéphane
Allaire, notre directeur des technologies, permet une mise
à jour en continu du site.
Et sur
la forme ?
La structure du site a changé,
les chaînes de contenu auparavant cachées dans
les profondeurs du site sont désormais accessibles
dès la page d'accueil. Nous sommes aujourd'hui plus
proches d'une structure de portail. Le site va être
aujourd'hui rythmé en permanence par des événements.
Nous avons aujourd'hui par exemple un contenu évenementiel
lié à la comédie musicale "Roméo
& Juliette", mais il peut également s'agir
de dossiers d'actualité. Nous avons enrichi notre contenu
vidéo qui propose plus de 14.000 vidéos en ligne
dont une cinquantaine de vidéos streaming pour le très
haut-débit.
Ces choix
pour des formats lourds ne risquent-t-il pas de vous couper
de la majorité des internautes connectés via
un modem traditionnel?
D'abord nous proposons toujours
une pluralité d'encodage en fonction du débit
dont bénéficie l'Internet. L'idée est
au contraire de satisfaire un maximum de nos internautes depuis
l'utilisateur du modem jusqu'à l'abonné ADSL
en passant par l'internaute connecté via une ligne
spécialisée sur son lieu de travail. Il faut
d'ailleurs noter qu'une majorité de nos visiteurs se
connectent depuis leur lieu de travail et les week-end correspondent
plutôt pour notre site à des creux d'audience.
Nous avons également mis en ligne des vidéos
rich média qui nous permettent d'accompagner le contenu
vidéo d'informations et de commentaires consultables
sur un mode interactif.
La vidéo
en ligne est pour vous une priorité absolue, pourtant
votre groupe vient de repousser son projet de lancement d'un
service de fourniture d'accès ADSL ?
Les choses sont devenues aujourd'hui
beaucoup plus compliquées que ce que nous pouvions
prévoir dans ce domaine de l'accès à
domicile. Ce marché est aujourd'hui totalement contrôlé
par France Télécom et n'est pas suffisamment
ouvert pour que nous puissions mettre en place une offre.
Les conditions de ce marché doivent nous permettre
de proposer une offre économiquement viable, ce n'est
pas le cas aujourd'hui. Pour l'heure, nous souhaitons à
la fois nous adapter aux conditions d'accès de nos
internautes, mais également préfigurer les fonctionnalités
offertes par le haut débit. Dès le mois de février
nous proposerons des accès au site spécifiques
en fonction de la connexion de l'internaute.
Où
en sont pour les services Wap et PDA que vous avez récemment
lancés ?
Le Wap fonctionne plutôt
bien au regard du parc de téléphones actuellement
en circulation. Sur notre opération de vote via un
terminal Wap lors de l'élection de Miss France, nous
avons enregistré entre 2.500 et 3.000 votes, ce qui
est une bonne performance quand certains grands éditeurs
de sites Web n'enregistrent qu'une ou deux connexions par
jour sur leur service Wap. Notre service PDA marche lui remarquablement
bien et nous estimons avoir aujourd'hui un quart des possesseurs
de PDA en France qui utilisent notre service. Nous venons
également de lancer Mobilipop, un service de téléchargement
de sonneries pour téléphone mobile avec 100
à 200 utilisateurs par jour via un appel téléphonique
surtaxé.
Quelles
sont les synergies avec les autres marques du groupe, LCI
ou la future chaîne Finance?
LCI possède maintenant
son propre site et dispose d'un lien sur TF1.fr. Le site dispose
de certaines spécificités comme la possibilité
de voir les programmes de la chaîne en direct sur son
site Web. Mais il y a une complémentarité à
la fois évidente et naturelle entre leur site et le
portail TF1.fr. Pour la future LCF, la chaîne financière
que nous allons lancer à la fin du premier semestre,
nous travaillons déjà sur un prolongement Web
de la chaîne. En attendant nous disposons d'un contenu
bourse sur TF1.fr exploité en partenariat avec les
Echos.fr
Vous êtes
actionnaire du site Explorimmo lancé par Le Figaro.
Quels liens avec votre portail?
Nous possédons effectivement
28% de ce site et nous allons lancer en février une
version co-brandé avec TF1.fr. Il s'agira du futur
service immobilier de TF1.fr.
Quelle
est la forme du partenariat annoncé hier avec le site
de loterie en ligne Koodpo?
C'est un partenariat qui fait
de Koodpo la loterie du site TF1.fr et ça marche très
très bien avec plus de 1.000 nouveaux inscrits par
jour depuis TF1.fr. L'exploitation se fait là encore
sous forme de co-branding.
Aux Etats-Unis,
CNN et le New York Times qui ont constitué eux aussi
de véritables
rédactions dédiées à leur portail
Web commencent à réduire la voilure. Quelles
conséquences en tirez-vous ?
Aux Etats-Unis, les entreprises
ont une culture d'embauche et de débauche de leurs
salariés très différente de la nôtre.
Ils sont à la fois un peu excessifs pour décider
ce type d'orientation Internet et tout aussi excessifs dans
leur ralentissement. Nous avons eu pour notre part une politique
beaucoup plus raisonnable dans la constitution de nos équipes.
Nous devons être aujourd'hui une petite centaine de
personnes dans la société et nous embaucherons
probablement 25 personnes cette année. Nos stratégies
n'ont rien à voir. Nous avons entrepris un énorme
projet web qui s'inscrit depuis l'origine dans la durée.
Sur un
plan personnel, quels sont vos sites préférés?
J'aime énormément
le sport et je suis fan d'Eurosport qui est mon site sportif
de référence. Je vais aussi de temps en temps
sur Yahoo qui est un excellent site sur le plan technologique,
très rapide. Je vais aussi souvent sur le site du Nasdaq
et bien-sûr j'utilise aussi très régulièrement
Boursorama un site rapide et fluide. J'aime bien à
l'étranger rtl.de ou nbc.com
Vous achetez
souvent en ligne ?
Souvent non. Quelque fois du vin
sur Chateauonline, mais en règle générale
je vais voir sur le Web et j'achète dans les magasins.
J'ai besoin de toucher avant d'acheter, le vin ne pose pas
de problèmes même si j'aimerais bien le goûter
avant (rires). J'ai un bijou à acheter à
ma femme actuellement mais je ne me risque pas encore à
l'acheter en ligne.
Il y a
des choses que vous n'aimez pas sur Internet?
Avec Internet, on a fait beaucoup
de promesses aux gens.Or tout ne marche pas encore parfaitement
sur le Web. Je n'aime pas les plantages et je pense que ces
derniers devraient pouvoir finir par disparaître.
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