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Après un peu plus de deux ans d'existence, quel bilan
faites-vous de l'activité d'Accorhotels.com ?
Thierry Gaches. En 2002,
les réservations en ligne sur Accorhotels.com et sur
les sites des différentes marques européennes du groupe
ont atteint le nombre de 1,8 million de nuitées brutes,
soit 155 % de plus qu'en 2001 où nous en avions enregistré
700. 000. Parallèlement, le nombre de nuitées brutes
réservées en ligne en 2002 sur deux de nos principales
enseignes américaines, Motel 6 et Red Roof, s'est élevé
à 1,7 million. Au total, compte tenu de 15 à 25 % d'annulation,
le nombre de nuitées nettes réservées en ligne sur toutes
nos enseignes est passé de 1,7 million en 2001 à 3,35
millions en 2002. De 2 % de notre chiffre d'affaires
fin 2001 avec 104 millions d'euros, Internet est passé
à 3,6 % de nos revenus avec 202 millions d'euros.
Cette
croissance s'est elle maintenue sur le premier trimestre
2003 ?
A notre grande surprise, oui. Nous sommes
même un peu en avance sur nos prévisions. Sur le premier
trimestre, Internet a représenté 4,1 % de notre chiffre
d'affaires. Compte tenu de cette évolution, nous tablons
sur 300 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit
5 à 5,5 % de notre chiffre d'affaires annuel.
Vous
n'avez pas souffert des conséquences de la guerre en
Irak ou du SRAS ?
Bien entendu, en Asie, notre business
hôtelier a beaucoup souffert. Mais nous sommes loin
d'avoir assisté à un écroulement. A périmètre constant,
le chiffre d'affaires du groupe Accor a augmenté de
1 % sur le premier trimestre. Le Net, lui, s'est très
bien comporté. Nous avons enregistré une croissance
de 66 % des réservations en ligne par rapport à l'an
dernier. La part de marché d'Internet par rapport à
nos autres canaux de distribution augmente d'ailleurs
de manière constante. Notre objectif est qu'à terme,
Internet représente 10 à 15 % de notre chiffre d'affaires.
Les
réservations en ligne profitent-elles de la même manière
à toutes vos marques ?
Non. Les réservations en ligne sont
plus nombreuses sur des enseignes d'hôtellerie économique.
Tout simplement parce que les personnes savent ce qu'elles
achètent, les chambres étant toutes les mêmes. Par contre,
les réservations en ligne sur des marques comme Sofitel
et Mercure sont faites suite à des recherches portant
sur des villes.
Vous
venez de lancer une nouvelle version du site. En quoi
ont consisté les principales modifications ?
Notre stratégie sur Internet s'articule
autour de trois axes : la conquête, la fidélisation
et l'augmentation du taux de transformation. Pour améliorer
nos ratios, nous avons réalisé des enquêtes en ligne
et décortiqué les statistiques de fréquentation de nos
différents sites. Celles-ci ont révélé que si Accorhotels.com
a une très forte dimension loisirs, certaines fonctions
attendues par les particuliers, comme des cartes interactives,
n'existaient pas. C'est chose faite grâce à nos accords
de cartographie avec Maporama. Nous avons également
intégré une aide au choix par fourchette de prix, réduit
le nombre d'écrans pour le paiement et simplifié la
navigation. Enfin, parce que nous voulons susciter les
occasions de voyager, nous commençons à structurer nos
offres d'hôtels en fonction de thématiques comme, le
golf, le farniente, etc.
S'agit-il
d'approfondir les fonctions de l'espace voyages que
vous avez lancé en novembre dernier sur Accorhotels.com
?
Non, pas tout à fait. L'espace voyages
permet de promouvoir tous les services connexes à l'hôtellerie
qui sont disponibles sur les sites du groupe Accor,
comme Go Voyages ou encore AccorTravel.com.
Comment
va évoluer cet espace ?
Jusqu'à présent, l'intégration de cette
rubrique était assez "light", puisque l'accès à cette
option se faisait depuis la home page d'Accorhotels.com.
Nous voulons aujourd'hui aller plus loin en ajoutant
des liens plus profonds, notamment sur les pages de
réservation hôtelière.
Jusqu'où
irez vous dans cette voie ?
Nos objectifs sont très différents de
ceux d'une agence de voyages, comme Carlson WagonLit,
ou Go Voyages pour rester dans le groupe. L'espace voyages
n'a pas vocation à devenir une rubrique énorme. Nous
le proposons sur le site Accorhotels.com car il répond
à un souhait de nos clients. C'est un service supplémentaire.
Quelle place occupe Internet dans le groupe Accor actuellement
et joue-t-il un rôle spécifique ?
Internet nous a permis d'aller chercher
une clientèle nouvelle, une clientèle de loisir en particulier.
Il nous a également permis de renforcer notre notoriété,
notamment à l'étranger. Aujourd'hui, 60 % des personnes
qui se rendent sur Accorhotels.com n'avaient jamais
entendu parler d'Accor auparavant. Enfin, le site nous
permet de jouer les synergies entre marques.
Question
visibilité et augmentation du trafic sur le site, quels
sont les outils que vous privilégiés ?
Le premier en terme d'efficacité est
notre programme d'affiliation décliné actuellement en
France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Après dix-huit mois d'existence, nous totalisons 600
affiliés. Le second est notre programme de partenariats
avec des portails comme Wanadoo ou Yahoo. Nous gérons
avec eux des dispositifs assez complets comprenant des
offres spéciales et des renvois sur nos sites. Le troisième
est le référencement payant. Et le quatrième, qui a
un grand devenir, est l'e-mailing. En ce qui nous concerne,
nous travaillons sur de l'e-mailing ciblé en envoyant
des offres spéciales réservées à nos clients et en veillant
à ne pas les solliciter trop souvent.
Actuellement,
votre base d'adresses e-mails comprend combien de contacts
?
300 000. Mais ce sont tous des clients
actifs et elle se développe très rapidement. Nous travaillons
d'ailleurs à fédérer l'ensemble de nos bases de données
pour pouvoir mieux suivre nos clients et déclencher
des actions par e-mailing, mais pas seulement.
En
octobre 2002, vous lanciez avec Total, un programme
de fidélité dans l'univers des déplacements, baptisé
Mouvango. Sept mois plus tard, quel bilan faites vous
de ce programme ?
Le programme étant trop récent, il est
difficile de faire un bilan de cette carte de fidélité
gratuite, qui en ce qui concerne Accor, est complètement
géré sur le Web. Je peux simplement vous dire que nous
réfléchissons à élargir le nombre de nos partenaires.
Qu'est
devenue la plate-forme de réservations hôtelières Andbook,
dont une partie du capital appartient au groupe Accor
?
Il y a six à huit mois, Andbook et WorldRes,
une autre plate-forme dans laquelle nous avons investi,
se sont rapprochés. Le site d'Andbook n'existe plus.
Que
devient WorldRes et quel est son rôle dans votre stratégie
Internet ?
L'offre hôtelière de WorldRes étant
plus large que celle d'Accorhotels.com (15 000 hôtels
contre 4 000 pour nous), cette plate-forme nous permet
d'attaquer le marché des distributeurs, comme Opodo
par exemple, et d'être mieux placés sur des marchés
sur lesquels nous sommes plus faiblement implantés,
comme les Etats-Unis. Ce qui n'est pas le cas de WorldRes
via son site Placetostay.com.
Comment
réagissez vous par rapport à la concurrence de nouvelles
plate-formes de réservations hôtelières souvent internationales
?
Pour permettre à nos hôteliers de mieux
remplir leurs hôtels et être plus compétitifs, nous
allons ouvrir le 22 mai sur Accorhotels.com une rubrique
intitulée "Promotions de dernières minutes". Celle-ci
proposera une sélection d'hôtels à prix très intéressants,
mais avec des conditions de vente plus restrictives.
A titre personnel, préparez-vous vos vacances en ligne
?
Oui absolument
Quels
sont vos sites préférés ?
Air France et Accorhotels sont ceux
que j'utilise le plus. J'utilise également beaucoup
des sites de météo spécialisés en météo marine, comme
météoconsult ou le site de l'université de Barcelone,
tous les deux très bons dans ce domaine précis. Pour
mes achats, j'aime bien le site de la Fnac et celui
d'Alapage.
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