JDNet.
Comment se passe l'intégration de Jobpilot ?
Gilles Luneau.
Très bien puisque c'était une volonté
stratégique du groupe de se positionner sur un
"job board" [NDLR : un site de recrutement].
Il y avait deux choix : le faire en interne ou
par un rachat. Nous avons opté pour la croissance
externe et nous avons donc acquis Jobpilot, une société
installée internationalement. Cela correspond
à un besoin de nos clients français qui
ont des ramifications à l'étranger.
Que
deviennent vos précédentes activités
en ligne ?
Nous avions effectivement Adecco
Carreer et IdealJob.fr. Nous avons décidé
de capitaliser sur Jobpilot et de ne travailler qu'avec
ce site. Dans ce genre de situation, il faut faire simple
et Jobpilot a une image de marque, une notoriété,
un nombre de pages vues et un niveau de clients qui
nous incitent à mettre en place des synergies
avec les différentes activités du groupe.
Quel
est le niveau d'intégration des équipes
de Jobpilot dans Adecco ?
Il
faut tout d'abord préciser que les anciennes
équipes de nos sites ont intégré
les équipes de Jobpilot France et qu'il n'y a
pas eu de licenciement. Au contraire, nous sommes en
phase de recrutement. Jobpilot reste relativement autonome,
sans que cela aille jusqu'à l'indépendance.
Nous travaillons de concert pour capitaliser sur nos
synergies et accentuer la démarche commerciale.
En
terme de stratégie, y a-t-il eu réorientation ?
Nous
voulons que Jobpilot continue à se développer
et nous souhaitons développer la complémentarité
entre l'existant d'Adecco et Jobpilot.Mais c'est le
marché qui nous dira ce qu'il faut faire. Aujourd'hui,
l'apport pour nous est évident puisqu'il nous
manquait un job board. Et Jobpilot n'avait pas les réseaux
physiques qui s'ouvrent aujourd'hui à lui. Jobpilot
sera promu dans notre réseau physique, du moins
dans notre branche Alexandre TIC.Mais Jobpilot n'est
pas un site de travail temporaire et Adecco Travail
Temporaire a son propre site, Adecco.fr. Il se peut
que certaines annonces passent sur Jobpilot, mais l'objectif
n'est pas de le noyer d'offres d'emploi temporaire.
Quelles
sont les chiffres de Jobpilot ?
Jobpilot
France recense 5.000 offres d'emplois et enregistre
5,5 millions de pages vues chaque mois, pour 700 000
visiteurs. Il emploie une équipe de 45 personnes.
En Europe, soit tous les pays de l''Union europénne
sauf la Grèce et le Portugal mais avec la République
tchèque, la Hongrie et la Pologne, Jobpilot propose
30.000 offres, enregistre 42 millions de pages vues
et 6 millions de visiteurs chaque mois.
Financièrement,
quelle est la situation de Jobpilot ? Est-ce une activité
rentable ?
Jobpilot
est rentable sur le premier trimestre et nous avons
pour objectif de maintenir cela sur l'ensemble de l'année.
Comment
analysez-vous le marché du recrutement en ligne ?
Le
recrutement en général est assez morose
ces temps-ci, que ce soit en presse, dans les agences
de communication, ou sur Internet. J'estime que le marché
est à moins 50%. Quant au marché du recrutement
en ligne, il a moins de cinq ans mais il se défend
bien. Selon moi, il a plus souffert que les cabinets
de recrutement et autant que les sociétés
de communications RH. Actuellement, d'une manière
générale, on assiste à des prémices
de reprise. Cela se voit aussi chez Jobpilot, particulièrement
sur des grands comptes.
Comment
situez-vous Jobpilot par rapport ses concurrents ?
En
France, c'est le troisième site cité par
les entreprises et en taux de couverture. Nous sommes
en concurrence plus particulièrement avec Monster
et eMailJob mais un internaute cite toujours trois ou
quatre sites de recrutement donc il est difficile d'établir
un classement précis. Nous sommes dans les tout
premiers en tout cas. En Europe, notre seul concurrent
est Monster.
Justement,
Adecco a signé il y a quatre ans un partenariat
avec Monster aux Etats-Unis. Est-il prévu de
le remettre en cause maintenant ?
Non,
ce partenariat reste en place et le rachat de Jobpilot
ne change rien puisque Jobpilot n'a pas d'activité
aux Etats-Unis. Notre site de recrutement est uniquement
centré sur l'Europe, pour l'instant. Mais nous
souhaitons développer Jobpilot partout où
Adecco est présent.
Pourquoi
avoir opté pour un partenariat aux Etats-Unis
et un rachat en Europe ?
Le partenariat avec Monster aux Etats-Unis est déjà
ancien et la situation du marché était
différente à l'époque. Quand nous
entrons sur un nouveau marché, nous nous posons
toujours la question partenariat ou achat. Lors de la
première étape de notre déploiement
sur Internet, nous avons pensé qu'il serait mieux
d'arriver en partenariat. Dans une deuxième phase,
il nous est apparu plus intéressant d'acheter
car nous souhaitions développer une activité
de ce genre et parce que ça répondait
à un besoin client. Là-dessus, nous restons
très pragmatiques.
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