INTERVIEW
 
Directeur général de la branche Carreer Services
Adecco France
Gilles Luneau
"Titre"
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Racheté 70 millions d'euros par Adecco début 2002, Jobpilot finalise maintenant son intégration dans le groupe suisse. Le site de recrutement doit rejoindre la branche Carreer Services, dirigée par Gille Luneau, du premier groupe mondial d'intérim afin de faire jouer les synergies avec les autres activités du groupe. Un paradoxe demeure cependant : Adecco concurrence désormais Monster en Europe alors qu'il a signé un partenariat avec le site d'emploi aux Etats-Unis...
04 juin 2002
 
          

JDNet. Comment se passe l'intégration de Jobpilot ?
Gilles Luneau. Très bien puisque c'était une volonté stratégique du groupe de se positionner sur un "job board" [NDLR : un site de recrutement]. Il y avait deux choix : le faire en interne ou par un rachat. Nous avons opté pour la croissance externe et nous avons donc acquis Jobpilot, une société installée internationalement. Cela correspond à un besoin de nos clients français qui ont des ramifications à l'étranger.

Que deviennent vos précédentes activités en ligne ?

Nous avions effectivement Adecco Carreer et IdealJob.fr. Nous avons décidé de capitaliser sur Jobpilot et de ne travailler qu'avec ce site. Dans ce genre de situation, il faut faire simple et Jobpilot a une image de marque, une notoriété, un nombre de pages vues et un niveau de clients qui nous incitent à mettre en place des synergies avec les différentes activités du groupe.

Quel est le niveau d'intégration des équipes de Jobpilot dans Adecco ?
Il faut tout d'abord préciser que les anciennes équipes de nos sites ont intégré les équipes de Jobpilot France et qu'il n'y a pas eu de licenciement. Au contraire, nous sommes en phase de recrutement. Jobpilot reste relativement autonome, sans que cela aille jusqu'à l'indépendance. Nous travaillons de concert pour capitaliser sur nos synergies et accentuer la démarche commerciale.

En terme de stratégie, y a-t-il eu réorientation ?
Nous voulons que Jobpilot continue à se développer et nous souhaitons développer la complémentarité entre l'existant d'Adecco et Jobpilot.Mais c'est le marché qui nous dira ce qu'il faut faire. Aujourd'hui, l'apport pour nous est évident puisqu'il nous manquait un job board. Et Jobpilot n'avait pas les réseaux physiques qui s'ouvrent aujourd'hui à lui. Jobpilot sera promu dans notre réseau physique, du moins dans notre branche Alexandre TIC.Mais Jobpilot n'est pas un site de travail temporaire et Adecco Travail Temporaire a son propre site, Adecco.fr. Il se peut que certaines annonces passent sur Jobpilot, mais l'objectif n'est pas de le noyer d'offres d'emploi temporaire.

Quelles sont les chiffres de Jobpilot  ?
Jobpilot France recense 5.000 offres d'emplois et enregistre 5,5 millions de pages vues chaque mois, pour 700 000 visiteurs. Il emploie une équipe de 45 personnes. En Europe, soit tous les pays de l''Union europénne sauf la Grèce et le Portugal mais avec la République tchèque, la Hongrie et la Pologne, Jobpilot propose 30.000 offres, enregistre 42 millions de pages vues et 6 millions de visiteurs chaque mois.

Financièrement, quelle est la situation de Jobpilot ? Est-ce une activité rentable ?
Jobpilot est rentable sur le premier trimestre et nous avons pour objectif de maintenir cela sur l'ensemble de l'année.

Comment analysez-vous le marché du recrutement en ligne ?
Le recrutement en général est assez morose ces temps-ci, que ce soit en presse, dans les agences de communication, ou sur Internet. J'estime que le marché est à moins 50%. Quant au marché du recrutement en ligne, il a moins de cinq ans mais il se défend bien. Selon moi, il a plus souffert que les cabinets de recrutement et autant que les sociétés de communications RH. Actuellement, d'une manière générale, on assiste à des prémices de reprise. Cela se voit aussi chez Jobpilot, particulièrement sur des grands comptes.

Comment situez-vous Jobpilot par rapport ses concurrents  ?
En France, c'est le troisième site cité par les entreprises et en taux de couverture. Nous sommes en concurrence plus particulièrement avec Monster et eMailJob mais un internaute cite toujours trois ou quatre sites de recrutement donc il est difficile d'établir un classement précis. Nous sommes dans les tout premiers en tout cas. En Europe, notre seul concurrent est Monster.

Justement, Adecco a signé il y a quatre ans un partenariat avec Monster aux Etats-Unis. Est-il prévu de le remettre en cause maintenant ?
Non, ce partenariat reste en place et le rachat de Jobpilot ne change rien puisque Jobpilot n'a pas d'activité aux Etats-Unis. Notre site de recrutement est uniquement centré sur l'Europe, pour l'instant. Mais nous souhaitons développer Jobpilot partout où Adecco est présent.

Pourquoi avoir opté pour un partenariat aux Etats-Unis et un rachat en Europe ?
Le partenariat avec Monster aux Etats-Unis est déjà ancien et la situation du marché était différente à l'époque. Quand nous entrons sur un nouveau marché, nous nous posons toujours la question partenariat ou achat. Lors de la première étape de notre déploiement sur Internet, nous avons pensé qu'il serait mieux d'arriver en partenariat. Dans une deuxième phase, il nous est apparu plus intéressant d'acheter car nous souhaitions développer une activité de ce genre et parce que ça répondait à un besoin client. Là-dessus, nous restons très pragmatiques.

 
Propos recueillis par Florence Santrot

PARCOURS
 
Gilles Luneau n'a pas souhaité communiquer sa biographie.

   
 
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