JDN.
Quel bilan faites-vous de vos activités en 2003
?
Luc Maruenda Dans la continuité de 2002,
2003 a été une année de consolidation.
Nous avons fini notre travail sur les portefeuilles
existant, un travail de refinancement d'activité,
de recadrage de business plan et d'ajustement en terme
de management. Les sociétés sont maintenant
correctement financées et bien positionnées
pour continuer. En terme d'investissements, nous avons
été assez actifs en 2003. Nous avons investi
environ 15 millions d'euros, dont 7 millions sur des
ré-investissements et 8,6 millions d'euros dans
de nouvelles sociétés. Les nouvelles sociétés
sont Kiala, une société basée en
Belgique ; BMD, Biomedical device, Spine Vision (medical
device), et Cast Software. Les ré-investissements
IT étaient destinés à GridXpert,
Everbee networks, Cril Telecom Software, Sefas innovation,
iProgress, Mediapps, OneAccess, Soamaï et Telisma.
Quelle est votre stratégie
d'investissement ? Comment choisissez-vous les projets
aujourd'hui ?
Nous investissons deux-tiers de nos
fonds dans des sociétés de technologies
de l'information (logiciels, composants télécoms,
semi-conducteurs) et un tiers en sciences de la vie
(recherche et medical device). Nous n'avons pas en ce moment de dossier
dans le domaine Internet pur. Cela s'explique par notre
volonté d'avoir un portefeuille équilibré,
avec un mix en terme de secteurs et de stades
de développement. Nous sommes finalement très
opportunistes et nous recherchons un profil de risque
aussi diversifié que possible. Ces derniers mois
nous avons davantage investi dans des sociétés
plus matures. Début 2004, nous avons fait deux
nouveaux investissements : Stepmind (composants semi-conducteurs
pour téléphone mobile) et Exonhit Therapeutics
(biotechnologies).
Plus généralement, nous ne faisons pas
d'amorçage car nous n'avons pas les ressources
pour suivre des sociétés
à ce stade. Notre savoir-faire, ce sont les premiers
tours de table, quand la société est déjà
un minimum structurée. Quant à nos choix
de projets, ils sont déterminés par trois
éléments clefs : l'équipe de management,
flexible et capable de réagir rapidement à
un environnement difficile, la technologie et le produit,
et le marché associé. Il faut que les
trois soient intimement liés.
Quels
est la performance de chacun des cinq FCPI AFG Innovation ?
Le fonds I, ouvert en 1999 est à
- 42 %, le fonds II est aux environs de - 27 %,
les fonds III et IV n'ont quasiment pas bougé depuis leur lancement.
Le fonds V a été ouvert en 2003.
Votre intervention dans
les sociétés se limite-t-elle à
un investissement purement financier ?
Nous sommes bien sûr très
impliqués. Nous essayons dans la mesure du possible
d'avoir un poste au Conseil de surveillance. Chaque
membre de notre équipe a en moyenne entre quatre
et cinq postes d'administrateur dans les sociétés
du portefeuille qu'il a en charge. C'est un engagement lourd qui représente entre un et deux jours par mois par
société. Par ailleurs nous sommes la plupart du temps
co-investisseurs, ce qui nous permet de nous reposer dans certains cas sur d'autres investisseurs.
Quel est votre ticket d'entrée
moyen ?
En premier tour, nous investissons entre 1,5 et 3 millions
d'euros, et en exposition totale sur une société,
cela peut monter jusqu'à 5 ou 6 millions d'euros.
Dans ce dernier cas, nous faisons intervenir deux FCPI,
en même temps et aux mêmes conditions de
valorisation. Cela permet de limiter le risque pour
chaque FCPI, d'avoir un poids plus important dans la
société et d'assurer une performance régulière
à nos clients. Il ne faut pas oublier que nous
faisons partie du groupe AGF et que nous avons plus de 18.000
souscripteurs à satisfaire.
Quel est le montant moyen
investi chaque année par FCPI ?
Nous avons une moyenne d'investissement
par an qui est de l'ordre de 20 millions d'euros. Au
total, nous avons collecté 180 millions d'euros,
et avons investi environ 80 millions d'euros sur quatre
ans ; sachant qu'un FCPI doit investir 60 % de
ses fonds dans les deux ans après sa création.
Par conséquent, les fonds I et II sont fermés,
et le fonds III est en train de finaliser sont dernier
investissement. Nous investissons aujourd'hui le fonds IV et le fonds V.
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Nous
avons de très belles sociétés
dont nous pourrions sortir dans les prochains
dix-huit mois." |
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Quelles sont les sorties
prévues en 2004 ?
Nous allons annoncer très prochainement
deux sorties en IT. Du fonds I, nous avons sorti la
société Fluxus et nous avons une nouvelle
sortie en cours. Dans ce fonds, nous avons également
de très belles sociétés de biotechnologies,
Exonhit, Datos et Lea sur lesquelles il ne serait pas
aberrant de prévoir une sortie dans les dix-huit
mois qui viennent. Une autre société qui
se comporte très bien et est profitable, est
l'éditeur de logiciel PS Soft. Mais je pense qu'il
faut attendre, car le fonds I a une durée de
vie de huit ans, il est donc aujourd'hui à mi-parcours,
et il serait dommage de céder certaines sociétés
prématurément.
Sur quels secteurs misez-vous
cette année ?
Nous restons assez opportunistes, nous
avons passé beaucoup de temps sur une affaire
de semi-conducteurs qui est Stepmind. Nous regardons en
ce moment les nouveaux standards dans le domaine de
la télévision interactive, dans le logiciel,
et à nouveau les modèles d'e-commerce
en BtoC. Ce dernier secteur arrive à maturité
et l'on peut maintenant s'allier avec de grands acteurs
pour développer des affaires intéressantes.
Qu'est-ce que le rachat
de Kelkoo par Yahoo vous inspire ?
C'est une excellente nouvelle et nous
en avons besoin dans le capital-risque. Je pense que
c'est le début d'une bonne année 2004,
et que nous allons revoir de belles sorties.
Dans quelle société
auriez-vous aimé investir ?
Dans les années 80, il y a eu
de très beaux succès tels que Business
Objects ou Infogrames, et qui font aujourd'hui des centaines
de millions de dollars de chiffre d'affaires, qui sont
au Nasdaq et continuent à bien se porter.
Quels sites consultez-vous
régulièrement ?
Boursorama et Altassets Private Equity Newsletter.
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