INTERVIEW 
 
Luc Maruenda
Membre du directoire
AGF Private Equity
Luc Maruenda
"En 2004, nous regardons à nouveau, les modèles d'e-commerce BtoC"
A la tête d'un portefeuille deux-tiers high-tech, un tiers science de la vie, AGF Private Equity et ses cinq FCPI parient sur l'opportunisme et la diversification des risques. Après une année de consolidation, sorties et nouveaux dossiers reviennent en force dans la TV interactive ou le logiciel notamment.
(13/04/2004)
 
JDN. Quel bilan faites-vous de vos activités en 2003 ?
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Luc Maruenda
AGF Private Equity
Dossier Capital risque IT

Luc Maruenda Dans la continuité de 2002, 2003 a été une année de consolidation. Nous avons fini notre travail sur les portefeuilles existant, un travail de refinancement d'activité, de recadrage de business plan et d'ajustement en terme de management. Les sociétés sont maintenant correctement financées et bien positionnées pour continuer. En terme d'investissements, nous avons été assez actifs en 2003. Nous avons investi environ 15 millions d'euros, dont 7 millions sur des ré-investissements et 8,6 millions d'euros dans de nouvelles sociétés. Les nouvelles sociétés sont Kiala, une société basée en Belgique ; BMD, Biomedical device, Spine Vision (medical device), et Cast Software. Les ré-investissements IT étaient destinés à GridXpert, Everbee networks, Cril Telecom Software, Sefas innovation, iProgress, Mediapps, OneAccess, Soamaï et Telisma.

Quelle est votre stratégie d'investissement ? Comment choisissez-vous les projets aujourd'hui ?
Nous investissons deux-tiers de nos fonds dans des sociétés de technologies de l'information (logiciels, composants télécoms, semi-conducteurs) et un tiers en sciences de la vie (recherche et medical device). Nous n'avons pas en ce moment de dossier dans le domaine Internet pur. Cela s'explique par notre volonté d'avoir un portefeuille équilibré, avec un mix en terme de secteurs et de stades de développement. Nous sommes finalement très opportunistes et nous recherchons un profil de risque aussi diversifié que possible. Ces derniers mois nous avons davantage investi dans des sociétés plus matures. Début 2004, nous avons fait deux nouveaux investissements : Stepmind (composants semi-conducteurs pour téléphone mobile) et Exonhit Therapeutics (biotechnologies).

Plus généralement, nous ne faisons pas d'amorçage car nous n'avons pas les ressources pour suivre des sociétés à ce stade. Notre savoir-faire, ce sont les premiers tours de table, quand la société est déjà un minimum structurée. Quant à nos choix de projets, ils sont déterminés par trois éléments clefs : l'équipe de management, flexible et capable de réagir rapidement à un environnement difficile, la technologie et le produit, et le marché associé. Il faut que les trois soient intimement liés.

Quels est la performance de chacun des cinq FCPI AFG Innovation ?
Le fonds I, ouvert en 1999 est à - 42 %, le fonds II est aux environs de - 27 %, les fonds III et IV n'ont quasiment pas bougé depuis leur lancement. Le fonds V a été ouvert en 2003.

Votre intervention dans les sociétés se limite-t-elle à un investissement purement financier ?
Nous sommes bien sûr très impliqués. Nous essayons dans la mesure du possible d'avoir un poste au Conseil de surveillance. Chaque membre de notre équipe a en moyenne entre quatre et cinq postes d'administrateur dans les sociétés du portefeuille qu'il a en charge. C'est un engagement lourd qui représente entre un et deux jours par mois par société. Par ailleurs nous sommes la plupart du temps co-investisseurs, ce qui nous permet de nous reposer dans certains cas sur d'autres investisseurs.

Quel est votre ticket d'entrée moyen ?
En premier tour, nous investissons entre 1,5 et 3 millions d'euros, et en exposition totale sur une société, cela peut monter jusqu'à 5 ou 6 millions d'euros. Dans ce dernier cas, nous faisons intervenir deux FCPI, en même temps et aux mêmes conditions de valorisation. Cela permet de limiter le risque pour chaque FCPI, d'avoir un poids plus important dans la société et d'assurer une performance régulière à nos clients. Il ne faut pas oublier que nous faisons partie du groupe AGF et que nous avons plus de 18.000 souscripteurs à satisfaire.

Quel est le montant moyen investi chaque année par FCPI ?
Nous avons une moyenne d'investissement par an qui est de l'ordre de 20 millions d'euros. Au total, nous avons collecté 180 millions d'euros, et avons investi environ 80 millions d'euros sur quatre ans ; sachant qu'un FCPI doit investir 60 % de ses fonds dans les deux ans après sa création. Par conséquent, les fonds I et II sont fermés, et le fonds III est en train de finaliser sont dernier investissement. Nous investissons aujourd'hui le fonds IV et le fonds V.

Nous avons de très belles sociétés dont nous pourrions sortir dans les prochains dix-huit mois."

Quelles sont les sorties prévues en 2004 ?
Nous allons annoncer très prochainement deux sorties en IT. Du fonds I, nous avons sorti la société Fluxus et nous avons une nouvelle sortie en cours. Dans ce fonds, nous avons également de très belles sociétés de biotechnologies, Exonhit, Datos et Lea sur lesquelles il ne serait pas aberrant de prévoir une sortie dans les dix-huit mois qui viennent. Une autre société qui se comporte très bien et est profitable, est l'éditeur de logiciel PS Soft. Mais je pense qu'il faut attendre, car le fonds I a une durée de vie de huit ans, il est donc aujourd'hui à mi-parcours, et il serait dommage de céder certaines sociétés prématurément.

Sur quels secteurs misez-vous cette année ?
Nous restons assez opportunistes, nous avons passé beaucoup de temps sur une affaire de semi-conducteurs qui est Stepmind. Nous regardons en ce moment les nouveaux standards dans le domaine de la télévision interactive, dans le logiciel, et à nouveau les modèles d'e-commerce en BtoC. Ce dernier secteur arrive à maturité et l'on peut maintenant s'allier avec de grands acteurs pour développer des affaires intéressantes.

Qu'est-ce que le rachat de Kelkoo par Yahoo vous inspire ?
C'est une excellente nouvelle et nous en avons besoin dans le capital-risque. Je pense que c'est le début d'une bonne année 2004, et que nous allons revoir de belles sorties.

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Luc Maruenda
AGF Private Equity
Dossier Capital risque IT

Dans quelle société auriez-vous aimé investir ?
Dans les années 80, il y a eu de très beaux succès tels que Business Objects ou Infogrames, et qui font aujourd'hui des centaines de millions de dollars de chiffre d'affaires, qui sont au Nasdaq et continuent à bien se porter.

Quels sites consultez-vous régulièrement ?
Boursorama et Altassets Private Equity Newsletter.

 
 
Propos recueillis par Philippine ARNAL, JDN

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