INTERVIEW
 
PDG
Infosources
Christophe Sapet
"Titre"
Infosources se trouve actuellement en phase de transition. Le rapprochement avec l'opérateur belge Belgacom, annoncé en juin dernier, va réellement devenir effectif fin 2000. Ce qui n'empêche pas le groupe d'avoir renforcé son pôle contenu en multipliant les acquisitions (les groupes de presse Pressimage et Freeway acquis au printemps dernier) et les prises de participation (90% du portail informatique ActuMicro, 50% de Wistiti, site dédié à la photo numérique, et 20% du site d'infomédiation automobile OnlyCar). Et ce n'est pas fini.22 septembre 2000
 
          

JDNet. Où en est le rapprochement entre Belgacom et Infosources ?
Christophe Sapet : Il se déroule conformément à ce qui a été annoncé. Belgacom apporte toute son activité d'accès Internet via Skynet et Swing, qui vont être amenés dans le capital d'Infosources. L'opération devrait être bouclée au cours de la troisième semaine d'octobre. Il existe un certain nombre de délais juridiques à respecter. La deuxième partie, ce sera la scission des activités d'accès Internet de celles de fournisseur de contenu.

L'assemblée générale d'Infosources a entériné le rapprochement ?

Il y a eu une assemblée générale le 17 août pour élaborer un dispositif de réorganisation juridique afin de faciliter le rapprochement. Nous avions également annoncé trois acquisitions dans le domaine du contenu. La prochaine assemblée générale, qui devrait entériner l'entrée au capital de Belgacom, est théoriquement prévue le 16 octobre.

Avez-vous déjà choisi la dénomination de la nouvelle structure qui reprendra les activités Internet ?
Nous sommes en phase d'évaluation des niveaux de notoriété des différentes marques que l'on utilise, dont Infonie. Cette étude devrait se terminer d'ici deux mois. Puis nous verrons comment cela évolue d'ici début 2001.

Une nouvelle société baptisée Ixo contiendra les activités de contenu. Quand comptez-vous l'introduire sur le Nouveau Marché ?
Nous devons attendre d'avoir officiellement le visa des autorités de marché et obtenir la procédure d'admission classique. La cotation d'Ixo ne se fera pas par appel au marché mais par la procédure d'échange d'actions que l'on a mis en place. C'est une opération un peu plus sophistiquée.

Club-Internet s'est rapproché de l'allemand
T-Online, ce qui a donné lieu à une scission entre les activités de contenu (regroupées dans Lagardère.net) et celles liées à l'accès Internet. Considérez-vous que vous suivez parallèlement le même chemin ?

Nous sommes largement plus avancés sur les activités de "e-content" que le groupe Lagardère aujourd'hui. Paradoxalement, depuis l'annonce du rapprochement
Club-Internet/T-Online [NLDR, en février 2000], on a peu entendu le groupe Lagardère sur ce sujet. Alors que de notre côté, nous avons procédé à des acquisitions (Francité, ActuMicro, etc.) et développé la notoriété de TopAchat. Mais il est vrai qu'en rachetant deux groupes de presse, PressImage et Freeway, nous nous rapprochons plus de la stratégie du groupe Lagardère. En ce qui concerne l'accès Internet, Infosources restera le deuxième actionnaire de la nouvelle entité.

Quels sont vos priorités pour le nouvel ensemble FAI ?
Belgacom s'est fixé trois territoires prioritaires : la Belgique naturellement, la France, en complétant avec de la croissance interne et externe, et la Hollande.

Infosources est souvent marqué par des pertes récurrentes. Comment comptez-vous les résorber dans la nouvelle architecture ?
Belgacom a franchi le seuil d'équilibre au début de l'année, notamment grâce à un niveau de reversement différent. On s'est aperçu qu'Infosources avait des résultats qui, certes, étaient négatifs mais très nettement plus satisfaisants que d'autres acteurs engagés sur ce type d'activité tels que Club-Internet, World Online/Tiscali ou même Terra Networks. Les niveaux de pertes sont importants. Pour le futur, nous serons très agressifs en terme de recrutement et nous mènerons une politique intense de communication. Cela va peser naturellement sur la rentabilité à court terme. Nous allons également développer une offre professionnelle, extension sur laquelle Belgacom est déjà installé. Ce mixte économique devrait donner de meilleurs résultats.

Quel est le montant de votre budget publicité actuellement, télévision comprise ?
Nous avons un budget de 35 à 40 millions de francs jusqu'à la fin de l'année.

Vous venez de lancer une nouvelle offre ADSL baptisée "Infonie Rapido". Sur quels modèles souhaitez-mettre l'accent ?
La rentrée a été marquée par le renforcement de la compétition avec les nouvelles offres d'AOL et la'rrivée de nouveaux acteurs comme M6Net, Oreka, etc. De notre côté, nous avons lancé une offre à 120 heures gratuites par an avec Carrefour. Développer une offre d'accès illimité, c'est bien pour le principe. Mais encore faut-il que les gens aient du temps libre à passer devant leurs ordinateurs... L'ADSL sera certainement une des priorités dans les mois à venir, à l'instar de Belgacom en Belgique. Nous serons agressifs sur l'ADSL. Mais tout dépend de France Télécom qui contrôle les réseaux. Ce qui me paraît important, c'est d'avoir une palette d'offres très riche : Internet haut débit, forfaits, illimité.... Nous nous rendons compte que le marché de l'Internet est en train de se segmenter. Tous les internautes n'ont pas le même degré de sensibilité.

L'offre Infonie/Carrefour marche bien ?

A priori, c'est satisfaisant. Nous confirmons que nous voulons acquérir 100.000 utilisateurs à partir de cette offre.

AOL est le partenaire exclusif d'Auchan. Vous êtes dans le même cas avec Carrefour ?
Nous discutons avec eux. Nous avons pour l'instant un accord cadre qui va jusqu'à la fin de l'année.

Que devient votre offre d'accès Lokace ?
Cela nous sert un peu de marque blanche avec laquelle nous avons signé des partenariats. Elle continue d'exister mais ce n'est pas celle dont on parle le plus.

Combien d'abonnés avez-vous pour l'instant ?
Nous allons publier nos nouveaux chiffres début octobre. Les dernières statistiques recensaient 250.000 comptes ouverts. Avec le rapprochement avec Belgacom, nous avons plus de 500.000 utilisateurs actifs aujourd'hui. C'est-à-dire quasiment le même niveau que LibertySurf en France.

Quels chiffre d'affaires générez-vous autour du
e-commerce ?

Au premier semestre 2000, nous avons réalisé 12 millions de francs de chiffres d'affaires entre TopAchat.com (85%) et la boutique Infonie. Nous devrions dépasser les 30 millions de francs d'ici la fin de l'année.

Entre l'acquisition de deux groupes de presse et les prises de participation dans des sites thématiques, comment comptez-vous coordonner l'ensemble ?

Nous avons cherché à nous rapprocher d'un certain nombre de sites qui se abordent des thématiques développés par les titres magazines. Nous avons ainsi pris 90% d'ActuMicro car le site est très complémentaire avec ce que fait PressImage. Idem pour Wistiti en complément du magazine Vidéo Photo Numérique. Dans FreeWay, il y a deux titres automobiles. D'où le rapprochement avec OnlyCar.com. Ces prises de participation nous ont permis d'aller plus vite. Nous aurions perdu du temps en partant de zéro.

Vous êtes satisfait de votre service de "free broker" Mesactions.com lancé en mars avec la banque Wargny ?
Oui. Nous avons 12.000 comptes ouverts. Pour être tout à faut honnête, il y en avait 5.000 qui pré-existaient à notre accord. Ce qui veut dire que nous avons enregistré 7.000 comptes ouverts en moins de six mois. On a fait mieux que BourseDirect en deux ans...

Vous êtes d'une part PDG d'Infosources, qui a initié ZoneJeux.com, et de l'autre fondateur d'Infogrames, qui a lancé récemment lancé GameCitizen.com au Québec. Comment comptez-vous concilier ces deux projets de jeux en ligne qui s'ouvrent à l'Europe ?
Infogrames et d'Infosources ont une structure commune qui s'appelle Interactive Partners, qui est la maison-mère de l'entité. Zonejeux.com est une plate-forme dédiée au marché francophone mais qui n'a pas de stratégie de contenu. C'est un site de communauté destiné à mettre en relation les joueurs. Dans le même temsp, Infogrames mène des études expérimentales qui semblent plus ou moins abouties. On laisse co-exister ces différentes initiatives, ce qui permettra à Infogrames de lancer quelque chose de plus grande envergure.

Vous avez l'intention de procéder à de nouvelles prises de participation ?
Oui, car nous ne sommes pas encore présents sur un certain nombre de segments de croissance potentielle sur Internet : les activités marchandes, mais aussi le communautés, même si nous avons déjà Francité. Dans le domaine de la musique, nous allons lancer un projet en interne qui est déjà identifié.

A contrario, vous ne seriez pas tenté de céder certaines activités ?
Il n'est pas interdit d'y penser.

Avez-vous été contacté par eBay, qui serait susceptible d'être intéressé par votre site de ventes aux enchères Onatoo pour s'implanter en France ?
(Moment d'hésitation) On ne commente pas ce genre de rumeur.

 
Propos recueillis par Philippe Guerrier

PARCOURS
 
Christophe Sapet a une formation d’ingénieur chimiste et est diplômé du CESMA (groupe ESC Lyon). Il a participé au lancement de l’ordinateur familial Texas Instrument TI 99/4A, et a fondé en 1984 avec Bruno Bonnell le groupe Infogrames Entertainment où il exerce les fonctions de Directeur Général. En 1995, il fonde le service en ligne francophone Infonie. La création et l’acquisition de nouveaux sites Web débouchent sur la réorganisation du groupe en deux pôles : un pôle FAI (Infonie) et un pôle Editeur de sites. En mai 1999, le groupe change de dénomination sociale et devient Infosources.

   
 
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