JDNet.
Où en est le rapprochement entre Belgacom et Infosources
?
Christophe Sapet :
Il se déroule conformément
à ce qui a été annoncé. Belgacom
apporte toute son activité d'accès Internet
via Skynet et Swing, qui vont être amenés dans
le capital d'Infosources. L'opération devrait être
bouclée au cours de la troisième semaine d'octobre.
Il existe un certain nombre de délais juridiques à
respecter. La deuxième partie, ce sera la scission
des activités d'accès Internet de celles de
fournisseur de contenu.
L'assemblée
générale d'Infosources a entériné
le rapprochement ?
Il y a eu une assemblée
générale le 17 août pour élaborer
un dispositif de réorganisation juridique afin de faciliter
le rapprochement. Nous avions également annoncé
trois acquisitions dans le domaine du contenu. La prochaine
assemblée générale, qui devrait entériner
l'entrée au capital de Belgacom, est théoriquement
prévue le 16 octobre.
Avez-vous
déjà choisi la dénomination de la nouvelle
structure qui reprendra les activités Internet ?
Nous sommes en phase d'évaluation
des niveaux de notoriété des différentes
marques que l'on utilise, dont Infonie. Cette étude
devrait se terminer d'ici deux mois. Puis nous verrons comment
cela évolue d'ici début 2001.
Une
nouvelle société baptisée Ixo contiendra
les activités de contenu. Quand comptez-vous l'introduire
sur le Nouveau Marché ?
Nous devons attendre d'avoir officiellement
le visa des autorités de marché et obtenir la
procédure d'admission classique. La cotation d'Ixo
ne se fera pas par appel au marché mais par la procédure
d'échange d'actions que l'on a mis en place. C'est
une opération un peu plus sophistiquée.
Club-Internet
s'est rapproché de l'allemand
T-Online, ce qui a donné lieu à une scission
entre les activités de contenu (regroupées dans
Lagardère.net) et celles liées à l'accès
Internet. Considérez-vous que vous suivez parallèlement
le même chemin ?
Nous sommes largement plus avancés
sur les activités de "e-content" que le groupe
Lagardère aujourd'hui. Paradoxalement, depuis l'annonce
du rapprochement
Club-Internet/T-Online [NLDR, en février 2000], on
a peu entendu le groupe Lagardère sur ce sujet. Alors
que de notre côté, nous avons procédé
à des acquisitions (Francité, ActuMicro, etc.)
et développé la notoriété de TopAchat.
Mais il est vrai qu'en rachetant deux groupes de presse, PressImage
et Freeway, nous nous rapprochons plus de la stratégie
du groupe Lagardère. En ce qui concerne l'accès
Internet, Infosources restera le deuxième actionnaire
de la nouvelle entité.
Quels
sont vos priorités pour le nouvel ensemble FAI ?
Belgacom s'est fixé trois
territoires prioritaires : la Belgique naturellement, la France,
en complétant avec de la croissance interne et externe,
et la Hollande.
Infosources
est souvent marqué par des pertes récurrentes.
Comment comptez-vous les résorber dans la nouvelle
architecture ?
Belgacom a franchi le seuil d'équilibre
au début de l'année, notamment grâce à
un niveau de reversement différent. On s'est aperçu
qu'Infosources avait des résultats qui, certes, étaient
négatifs mais très nettement plus satisfaisants
que d'autres acteurs engagés sur ce type d'activité
tels que Club-Internet, World Online/Tiscali ou même
Terra Networks. Les niveaux de pertes sont importants. Pour
le futur, nous serons très agressifs en terme de recrutement
et nous mènerons une politique intense de communication.
Cela va peser naturellement sur la rentabilité à
court terme. Nous allons également développer
une offre professionnelle, extension sur laquelle Belgacom
est déjà installé. Ce mixte économique
devrait donner de meilleurs résultats.
Quel
est le montant de votre budget publicité actuellement,
télévision comprise ?
Nous avons un budget de 35 à
40 millions de francs jusqu'à la fin de l'année.
Vous venez
de lancer une nouvelle offre ADSL baptisée "Infonie
Rapido". Sur quels modèles souhaitez-mettre l'accent
?
La rentrée a été
marquée par le renforcement de la compétition
avec les nouvelles offres d'AOL et la'rrivée de nouveaux
acteurs comme M6Net, Oreka, etc. De notre côté,
nous avons lancé une offre à 120 heures gratuites
par an avec Carrefour. Développer une offre d'accès
illimité, c'est bien pour le principe. Mais encore
faut-il que les gens aient du temps libre à passer
devant leurs ordinateurs... L'ADSL sera certainement une des
priorités dans les mois à venir, à l'instar
de Belgacom en Belgique. Nous serons agressifs sur l'ADSL.
Mais tout dépend de France Télécom qui
contrôle les réseaux. Ce qui me paraît
important, c'est d'avoir une palette d'offres très
riche : Internet haut débit, forfaits, illimité....
Nous nous rendons compte que le marché de l'Internet
est en train de se segmenter. Tous les internautes n'ont pas
le même degré de sensibilité.
L'offre Infonie/Carrefour marche bien ?
A priori, c'est satisfaisant.
Nous confirmons que nous voulons acquérir 100.000 utilisateurs
à partir de cette offre.
AOL est
le partenaire exclusif d'Auchan. Vous êtes dans le même
cas avec Carrefour ?
Nous discutons avec eux. Nous
avons pour l'instant un accord cadre qui va jusqu'à
la fin de l'année.
Que
devient votre offre d'accès Lokace ?
Cela nous sert un peu de marque
blanche avec laquelle nous avons signé des partenariats.
Elle continue d'exister mais ce n'est pas celle dont on parle
le plus.
Combien
d'abonnés avez-vous pour l'instant ?
Nous allons publier nos nouveaux
chiffres début octobre. Les dernières statistiques
recensaient 250.000 comptes ouverts. Avec le rapprochement
avec Belgacom, nous avons plus de 500.000 utilisateurs actifs
aujourd'hui. C'est-à-dire quasiment le même niveau
que LibertySurf en France.
Quels
chiffre d'affaires générez-vous autour du
e-commerce ?
Au premier semestre 2000, nous
avons réalisé 12 millions de francs de chiffres
d'affaires entre TopAchat.com (85%) et la boutique Infonie.
Nous devrions dépasser les 30 millions de francs d'ici
la fin de l'année.
Entre l'acquisition de deux groupes de presse et les prises
de participation dans des sites thématiques, comment
comptez-vous coordonner l'ensemble ?
Nous avons cherché à
nous rapprocher d'un certain nombre de sites qui se abordent
des thématiques développés par les titres
magazines. Nous avons ainsi pris 90% d'ActuMicro car le site
est très complémentaire avec ce que fait PressImage.
Idem pour Wistiti en complément du magazine Vidéo
Photo Numérique. Dans FreeWay, il y a deux titres automobiles.
D'où le rapprochement avec OnlyCar.com. Ces prises
de participation nous ont permis d'aller plus vite. Nous aurions
perdu du temps en partant de zéro.
Vous
êtes satisfait de votre service de "free broker"
Mesactions.com lancé en mars avec la banque Wargny
?
Oui. Nous avons
12.000 comptes ouverts. Pour être tout à faut
honnête, il y en avait 5.000 qui pré-existaient
à notre accord. Ce qui veut dire que nous avons enregistré
7.000 comptes ouverts en moins de six mois. On a fait mieux
que BourseDirect en deux ans...
Vous
êtes d'une part PDG d'Infosources, qui a initié
ZoneJeux.com, et de l'autre fondateur d'Infogrames, qui a
lancé récemment lancé GameCitizen.com
au Québec. Comment comptez-vous concilier ces deux
projets de jeux en ligne qui s'ouvrent à l'Europe ?
Infogrames et d'Infosources
ont une structure commune qui s'appelle Interactive Partners,
qui est la maison-mère de l'entité. Zonejeux.com
est une plate-forme dédiée au marché
francophone mais qui n'a pas de stratégie de contenu.
C'est un site de communauté destiné à
mettre en relation les joueurs. Dans le même temsp,
Infogrames mène des études expérimentales
qui semblent plus ou moins abouties. On laisse co-exister
ces différentes initiatives, ce qui permettra à
Infogrames de lancer quelque chose de plus grande envergure.
Vous
avez l'intention de procéder à de nouvelles
prises de participation ?
Oui, car nous ne sommes pas encore présents sur un
certain nombre de segments de croissance potentielle sur Internet
: les activités marchandes, mais aussi le communautés,
même si nous avons déjà Francité.
Dans le domaine de la musique, nous allons lancer un projet
en interne qui est déjà identifié.
A contrario,
vous ne seriez pas tenté de céder certaines
activités ?
Il n'est pas interdit
d'y penser.
Avez-vous été contacté par eBay, qui
serait susceptible d'être intéressé par
votre site de ventes aux enchères Onatoo pour s'implanter
en France ?
(Moment d'hésitation)
On ne commente pas ce genre de rumeur.
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