JDNet. Vous venez de lancez votre site Internet. Quel est l'objectif pour American Express France avec cette réalisation ?
Nicolas Sireyjol. Nous nous adressons d'abord aux porteurs de cartes American Express auxquels nous offrons trois fonctionnalités principales : la possibilité de consulter leur compte carte, la consultation du cumul de points sur notre programme de fidélité Membership Rewards et la consultation des primes accessibles grâce à ce programme de fidélisation. Nous présentons également bien évidemment nos différentes cartes, les cartes verte, Gold, Premium, Corporate etc. Il s'agit donc pour nous avant tout d'un site d'information.

Prévoyez-vous des offres de primes spéciales sur le Web ?
Le principe de notre programme Membership Rewards, qui existe depuis 1993, est d'offrir 10 points pour chaque tranche de 100 francs payés avec la carte American Express. L'ensemble de nos clients porteurs disposent donc d'un capital de points qu'ils peuvent convertir en cadeaux ou par exemple en miles via des programmes de fidélisation de compagnies aériennes. Nous voulons encourager nos porteurs à commander en ligne et nous venons pour cette raison de conclure un premier partenariat Web avec le site Wine&Co permettant aux porteurs de nos cartes de convertir leurs points en commandes de vin sur ce site. Ce type de programme ludique par nature s'adapte très bien à l'Internet.

Avez-vous des informations sur le nombre de vos porteurs utilisateurs d'Internet ?
Cela évolue vite, mais nous avons fait une enquête il y a un an qui montrait que les titulaires de cartes American Express en France étaient très équipés. 61% de nos clients déclaraient disposer chez eux d'un accès Internet, contre 30% pour les porteurs d'autres cartes.
A la même époque, c'est-à-dire en 1999, 14% des porteurs de carte American Express déclaraient utiliser régulièrement Internet pour effectuer leurs achats contre 4% pour les titulaires de cartes concurrentes.
Nos clients étaient donc déjà à l'époque beaucoup mieux équipés que la moyenne et également sur-acheteurs via Internet. Ils ont beaucoup moins de réticences à faire leurs achats en ligne.

En tant que société émettrice de cartes de paiement, quel rôle entendez-vous jouer pour encourager le paiement en ligne ?
Les sites sont aujourd'hui très nombreux à accepter les paiements par carte American Express. En France nous n'avons pas mis en place d'innovations technologiques particulières car notre "standard" de sécurité est particulièrement élevé. La première raison pour laquelle nos clients utilisent beaucoup nos cartes sur le Web est notre politique de remboursement immédiat dès que l'un de nos porteurs conteste une transaction figurant sur son relevé. Pour nous, le challenge que représente Internet en terme de sécurisation des paiements n'est pas quelque chose de nouveau contrairement à ce qui vivent aujourd'hui les émetteurs de cartes hexagonaux qui avaient mis en place des systèmes très franco-français. Notre système a été conçu dès son origine pour des échanges à l'échelle internationale et sans contact physique.

Pourtant aux Etats-Unis vous avez mis en place votre propre technologie de paiements sécurisés...
Nous sommes très bons dans la protection du consommateur, mais nous voulons cependant développer des techniques plus innovantes de lutte contre la fraude. Ainsi aux Etats-Unis nous avons lancé un système de lecteur connecté au PC permettant à nos porteurs de cartes de payer leurs achats. C'est un système assez similaire à ce que certains essayent de développer en France.

Vous pensez à Cybercom ?
Nous avons cette pudeur de jeune fille de ne pas citer nos concurrents, je vous laisse donc deviner de qui il s'agit. Ce n'est pas forcément pour nous la solution miracle. Nous avons donc lancé un système de Private payment basé sur le concept d'un numéro unique propre à chaque transaction.

Souhaitez-vous importer ces nouveaux systèmes de paiement en France ?
Non, pas à court terme. Il faut bien avoir à l'esprit que sur le sujet de la fraude il y a d'un côté la technologie et de l'autre la protection du consommateur. Ce qui compte pour ce dernier, c'est la garantie que nous lui offrons et qui doit rester indépendante de la technologie choisie par l'émetteur de la carte. Le consommateur est dores et déjà totalement protégé contre la fraude. La question de la lutte contre ce risque concerne donc à la fois l'émetteur de la carte et le commerçant. Nous sommes aujourd'hui dans des phases d'expérimentation avancées dans plusieurs pays pour différentes technologies. Nous n'avons pas prévu à court terme de mettre en place une de ces technologies sur le marché français.

Votre site français est-il un développement propre de la filiale française American Express ou s'agit-il de l'adaptation de votre plate-forme américaine ?
Nous avons développé notre site en collaboration avec Ogilvy Interactive qui travaille sur l'ensemble des sites du groupe dans le monde. Il est très important que nos sites soient homogènes dans tous les pays. Les sites sont porteurs de notre marque, or nos développements Internet sont un enjeu stratégique pour American Express d'où notre volonté de cohérence et d'uniformisation de la conception de ces derniers

American Express France possède un réseau d'agences de voyage. Prévoyez-vous de décliner cette activité sur le Web ?
Avec le rachat du réseau Havas Voyage, nous sommes devenus leader sur le marché du voyage d'affaire. Nous travaillons à la mise en place de sites permettant aux entreprises et à leurs voyageurs dans les entreprises de préparer directement leurs déplacements sur Internet. Nous avons déjà mis en place ce type de services dans d'autres pays. Pour la France nous ne sommes pas encore prêts et il s'agira vraisemblablement d'un site propre à l'enseigne Havas Voyages American Express.

Personnellement quel usage faites-vous de l'Internet ?
J'ai découvert Internet il y a environ deux ans. A titre professionnel je l'utilise souvent pour avoir des informations sur les entreprises avec lesquelles nous travaillons. Avant de rencontrer un partenaire dirigeant d'une grande entreprise, j'aime bien visiter son site corporate afin de recueillir des informations sur la stratégie de sa société.

Vous achetez souvent en ligne ?
J'achète assez régulièrement, mais je tiens à garder de bonnes relations avec tous les commerçants qui acceptent nos cartes. Je préfère donc ne citer personne ! (rires). Sinon en général j'achète d'abord des bouquins, des CD et du vin, dont je suis très amateur. Je trouve le Web formidable pour ce type de consommation. J'apprécie à la fois la liberté de choix du moment pour acheter et la rapidité de la livraison, dès lors qu'il s'agit de commandes de faible volume.