JDNet.
Quel est le mode de fonctionnement de Maporama ?
Laurent Vermot-Gauchy.
Maporama s'est engagé à avoir une couverture
mondiale la plus précise possible. Dans notre métier,
c'est ce qui est le plus important. Nous avons commencé
par travailler avec NavTech
tout en mettant au point des cartes d'une très grande
qualité pour tout ce qui est Europe et Amérique
du Nord. Nous avons ensuite complété par AND
pour avoir une vision mondiale et maintenant nous passons
des partenariats locaux pour compléter ces couvertures.
Nous avons désormais toutes les villes de plus de 10 000
habitants en France avec la société GéoSignal.
Nous sommes le seul site au monde à avoir les cartes
de la Norvège avec Telematikk,
à avoir les cartes de l'Irlande avec Iris.
Et on va progressivement ajouter les cartes de la Finlande,
de la Grèce, de l'Afrique du Sud, de l'Australie, etc.
pour avoir une couverture de 100 %. C'est un de nos objectifs
2001.
En
Europe, quel est votre niveau précis de couverture ?
Cela dépend des pays. On est à 100 % en
Angleterre, 100 % en Allemagne, on doit être à
peu près à 70 % en France... Sur l'ensemble
de la planète, on positionne 635 000 villes à
un niveau global et on a plus de 47 000 villes en plan
détaillé. Cela correspond à pratiquement
toutes les villes en Europe et Amérique du Nord. Le
but c'est d'avoir 635 000 villes détaillées.
La rapidité de notre déploiement dans le monde
dépend surtout de l'existence de cartes détaillées
puisque nous sommes tributaires de prestataires qui nous fournissent
les données cartographiques. Notre métier n'est
pas d'aller sur le terrain et de faire des cartes.
Comment
se passe exactement la mise en ligne de ces données ?
Dans les faits, nous achetons des bases de données
sous la forme de chiffres et des champs qui positionnent les
villes, les rues et leurs noms, les sens interdits, etc. de
manière très précise. Nous traitons ces
informations pour les transformer dans un format exploitable
par nous. Nous pouvons ensuite générer très
rapidement et de manière automatique des cartes. Notre
atout par rapport à nos concurrents, c'est qu'il n'y
a pas de traitement manuel pour transformer ou mettre à
jour une carte. Tous les trois ou six mois, nos prestataires
nous envoient les nouvelles données et quinze jours
plus tard les clients peuvent bénéficier des
dernières modifications. Sur le fond, notre métier,
c'est acheter des cartes, les mettre sur Internet et vendre
tout ça à d'autres sites Web.
De
quelle manière vous différenciez-vous de vos
concurrents ?
Premièrement, nous sommes un des seuls à avoir
toutes les fonctions essentielles : des cartes de très
bonne qualité, des itinéraires y compris du
porte à porte et aussi des informations de proximité
comme les hôtels par exemple avec une offre plus complète
que celle de nos concurrents. Second point, on a une offre
qui est disponible sur le Web mais aussi sur l'ensemble des
PDA : Palm, Psion, Windows CE et sur la plupart des téléphones
Wap ainsi que sur la télévision interactive.
Chaque fois que l'on vend des cartes à un site ou à
une entreprise, on lui donne la possibilité de les
utiliser sur tous les supports, c'est compris dans la licence.
Pour la petite histoire, Mageos utilisait Mappy pour les itinéraires,
Planfax pour les annuaires et Ismap pour les cartes, je crois.
Et maintenant, Maporama a tout remplacé. C'est la meilleure
façon de montrer qu'on a quelque chose de différent,
non ?
C'est de là que vous tirez
l'essentiel de vos revenus ?
Le site maporama.com n'est pas notre coeur de métier.
C'est une très belle vitrine qui nous permet de rendre
service aux internautes et qui nous sert pour gagner de nouveaux
clients. Le problème, c'est que le taux de remplissage
de nos bannières doit être environ de 50 %
et que le CPM évoluant à la baisse d'une manière
générale, il est fort possible que cette source
de revenu devienne de moins en moins importante à l'avenir.
C'est donc surtout au niveau du B to B que nous concentrons
nos efforts. Cela représente 80 % de nos revenus.
A ce jour, nous avons plus de 230 sites affiliés. Cela
fait de nous, et de loin, le numéro un en France pour
le secteur "B to B to C" même si cela ne veut
pas dire pour autant que le site de Maporama est négligé
ou le sera. Il suffit de parler chiffre : cela fait dix
mois qu'on existe et on fait 800 000 visites par mois.
On est numéro deux derrière Mappy en France
mais nous grignotons notre retard. Nous pensons les dépasser
ce trimestre.
Quel
bilan dressez-vous de l'année 2000 ?
Nous sommes numéro un sur le secteur des portails en
France. Nomade, Liberty Surf (pour le Wap), l'annuaire de
La Poste utilisent Maporama. On va être numéro
un au niveau européen en terme de portail. On a signé
avec trois des cinq principaux sites pan-européens
du genre en novembre et le service va être mis en ligne
ce mois-ci. Pour les autres secteurs, en 2000, nous sommes
devenus numéro un dans l'immobilier (Immostreet en
France ou Propertyfinder en Angleterre, par exemple). Nous
sommes bien placés dans le secteur du "travel"
et dans celui du recrutement.
Quels
sont vos objectifs pour 2001 ?
Nous voulons conquérir cette année les réseaux
de points de vente. On veut attaquer les banques (sic),
le secteur de l'automobile et ainsi de suite. Cela se fera
étape par étape. On est présent en France,
en Angleterre, bientôt en Allemagne et on va ouvrir
des bureaux dans les mois qui viennent pratiquement dans tous
les pays européens. Nous envisageons de très
gros développements à l'international.
Justement,
ce développement international n'est pas trop ambitieux
alors que la tendance est plutôt au recentrage sur la
France ?
Sur le plan financier, je suis très serein. Le chiffre
d'affaires 2000 n'a pas encore été audité
donc je ne veux pas en parler mais ce que je peux die c'est
que, sur décembre, nous étions pratiquement
à l'équilibre. Le dernier mois de l'année
2000 a été égal, en terme de chiffre
d'affaires, à celui des 9 mois précédents
cumulés. Nous sommes sur un trend de croissance très
important. Actuellement, nous sommes 50 personnes en France.
Nous serons plus de 110 personnes en juin prochain au niveau
pan-européen.
Et
en terme de diversification, quels sont vos projets ?
Nous travaillons actuellement sur un projet de cartographie
embarquée à bord des véhicules. Les premières
annonces seront faites cette année. Nous voulons couvrir
l'ensemble des supports numériques. Il ne nous manque
plus que l'automobile. Le "in car" est actuellement
notre grand segment manquant mais ce sera réglé
d'ici 2002. Nous sommes très attentifs aux nouveaux
supports et d'autres peuvent encore surgir dans les années
à venir. Nous surveillons par exemple de très
près le i-mode au Japon, qui devrait sans doute débarquer
en Europe.
Pour
financer votre développement, avez-vous envisagé
une entrée en Bourse ?
Il y a une chose qui est sûre, c'est que nous sommes
financés par du capital-risque et que ces investisseurs
peuvent décider de se désengager à tout
moment. Il faut donc trouver une porte de sortie. Maintenant,
avec les conditions de marché actuelles, je pense que
le déploiement de la société et nos besoins
en financement ne sont pas très importants. On essaie
donc de retarder le plus possible notre introduction en Bourse.
Nous voulons asseoir la société et lui donner
davantage de valeur avant l'introduction... si introduction
il y a un jour.
Comptez-vous
limiter votre expansion aux frontières de l'Europe ?
Aujourd'hui on a essentiellement deux concurrents, qui sont
au même niveau que nous en terme de couverture et de
nombre de clients, ce sont MapQuest et Vicinity (Mapblast)
aux Etats-Unis. Ils sont très faibles en Europe. On
veut d'abord être numéro un en Europe. On verra
le reste du monde après. Effectivement on a une vision
mondiale mais c'est pour plus tard. En tout cas, tous les
moyens sont bons pour être numéro un, c'est clair.
Il faut être présent dans chacun des pays en
Europe et à chaque fois, dans chacun des pays, il y
a des petits concurrents locaux. Nous n'écartons aucune
piste.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
La richesse des informations disponibles et la possibilité
de commander en ligne. Ce que je préfère, c'est
la réponse spontanée que l'on obtient lors d'une
demande d'achat. Par exemple, hier, j'ai commandé trois
livres américains de stratégie sur le business
en ligne et sans Amazon, ça aurait été
bien plus compliqué pour les trouver. Maintenant, je
crois que j'achète à peu près tout sur
Internet : aussi bien les courses que les produits culturels.
Que
détestez-vous sur Internet ?
Les pop-up de publicité et le spamming.
Quelle
est votre site préféré ?
Sans conteste Yahoo pour ses informations financières,
son annuaire et son moteur de recherche. Je l'utilise tous
les jours... tant que je n'ai rien trouvé de meilleur.
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