Anelka,
Barthez, Pérec, Mauresmo. Six
mois après sa création, la web agency Athleteline
s'est déjà taillé un beau succès
d'estime dans le secteur trés convoité de
la promotion des sportifs sur Internet en obtenant la
gestion des sites de ces quatre personnalités du
sport français. Le développement de la société
n'était pourtant pas des plus aisés dans
un secteur où évolue des poids lourds aussi
redoutables que Canal Plus ou Sportal. L'hébergement
du site de Nicolas Anelka est d'ailleurs l'illustration
de la place forte qu'occupe désormais Athleteline
sur ce créneau puisque le joueur évolue
actuellement au Paris-SaintGermain, club qui est la propriété
de... Canal Plus.
"Notre
but est de promouvoir le sportif et de lui offrir un outil
pour son image. A cet égard les médias traditionnels
ont à mon sens un problème car ils ne peuvent
pas critiquer le sportif et en même temps vouloir
être sa vitrine. Concernant Anelka, il avait tellement
été brocardé dans certaines émissions
de Canal qu'il n'était par exemple pas enchanté
à l'idée de créer son site chez eux",
explique Alexis Caude, président d'Athleteline,
exemple à l'appui.
Sa société a d'ailleurs eu le don, lors
des six derniers mois, de s'attacher la confiance de sportifs
qui ont toujours eu des relations très conflictuelles
avec les médias même si Alexis Caude se défend
de toute préméditation. "Si nous avons
pris ces sportifs, c'est avant tout parce qu'ils sont
trés médiatisés. Les problèmes
qu'ils ont ensuite avec la presse ne sont que la conséquence
de leur surmédiatisation".
Des conflits dont il ne se plaindra d'aillleurs pas d'ailleurs
puisqu'ils ont été au coeur du succès
d'Athleteline. Au début de l'année, Nicolas
Anelka préférait ainsi distiller ses états
d'âme sur son site plutôt que de converser
avec la presse française. Le succès d'audience
était garanti, les journalistes se rendant même
sur le site pour glaner les confidences du joueur.
Le
scoop Perec
Ce premier coup médiatique sera suivi d'un autre
encore plus retentissant : les confessions exclusives
de Marie-Jo Pérec
alors en plein psychodrame australien (voir Jdnet
du 22 septembre 2000) Une audience record, plus de 10.000
connexions simultanés qui ont au passage fait exploser
le site, et un étonnant coup de pub dans les médias
du monde entier pour la petite société française.
"C'était très important pour nous car
on a le souci depuis le début de ne pas faire de
campagne de publicité et de limiter le coup d'acquisition
du client. Notre but est donc d'utiliser la notoriété
du sportif pour créer de l'audience. Or quand on
voit que même les journaux américains parlaient
du site, cela nous a ravis" se réjouit après
coup Alexis Caude qui estime désormais son audience
globale 350.000 visiteurs par mois pour 1,5 million de
pages vues.
Reste maintenant à transformer ce trafic sur les
sites en revenus. Pour cela, la société
s'appuie sur des sources diversifiées qui seront
ensuite partagées avec le sportif. La publicité
tout d'abord grâce à la commercialisation
d'espace dont la gestion a été confiée
à M6 Publicité. "Certains marques sont
très satisfaites d'associer leur image à
celle d'une célébrité sur le Web.
Elles n'auraient pas les moyens de la faire pour une publicité
télé par exemple", confie Alexis Caude.
Ensuite Athleteline a également mis en place un
espace marchand avec Madinsport et a signé des
partenariats avec le site de vente aux enchères
Aucland, pour mettre en vente des objets des sportifs
ou avec Photoreflex, pour commercialiser des photos dédicacés.
Enfin la société compte vendre du contenu
en utilisant les articles rédigés par ses
six journalistes. Le tout pour un chiffre d'affaires jalousement
gardé secret.
Objectif
: 100 sportifs en 2001
Selon
Alexis Caude, la société a de toutes façons
les moyens de son développement grâce ses
différentes levées de fonds. L'an dernier
5 millions de francs avaient été collectés
auprès de Business angels et de la web agency Business
Interactif, qui a également conçu la plate-forme
technique d'Athleteline. Et au mois de mai dernier BNP
Développement, Inqual et Capit@linvest ont apporté
quelques millions supplémentaires à la société.
Forte de ses acquis la web agency veut donc continuer
à attirer de nouveaux sportifs avec un objectif
de 100 contrats d'ici la fin 2001 contre 35 actuellement.
Athleteline veut d'ailleurs s'inscrire dans la durée
puisqu'elle vient d'obtenir la réalisation du site
du défenseur d'Auxerre Philippe Mexes, déjà
convoité par les plus grands clubs d'Europe, et
qui n'est âgé que de 18 ans.
[Jérôme
Batteau , JDNet]