Six mois après...

--- Jeudi 10 mai 2001 ---

NetMalin diversifie ses sources de revenus

Que deviennent les "annonces" des acteurs de l'Internet? Aujourd'hui, le JDNet revient sur le site de petites annonces, NetMalin, qui avait levé 20 millions de francs en octobre 2000.
(Lire l'article JDNet sur la levée de fonds ainsi que l'interview JDNet de Bruno Archambeaud, PDG de GOTO, société fondatrice de NetMalin).

NetMalin est un site de petites annonces locales lancé en septembre 1998. Exclusivement online, NetMalin fonctionne par entités géographiques, le plus souvent au niveau d'un département. Au mois d'octobre 2000, la société avait ouvert 20 sites rattachés à de grandes ville de province. Depuis, le site a réalisé une levée de fonds de 20 millions de francs auprès de 3i, de Finorpa et de Goto. Un montant qui lui a permis d'ouvrir 20 nouvelles versions locales de NetMalin. Le site couvre désormais l'ensemble des grandes villes françaises, y compris Paris et Monaco. L'objectif est d'atteindre les 60 sites à la fin de l'année et de s'intéresser à des villes de taille inférieure à celles couvertes actuellement, comme Auxerre ou Valenciennes.

Un nombre de site multiplié par deux

Cette couverture étendue a permis à NetMalin d'accroître significativement son audience, en passant de 100.000 visiteurs mensuels à plus de 300.000 aujourd'hui. "Nous enregistrons en moyenne 10.000 visites uniques par jour, avec des pointes à 19.000 lors de la parution de notre newsletter, explique Gauthier Seys, directeur général de NetMalin. Il y a un an, nous n'étions qu'à 800 visites par jour alors que maintenant nous pouvons annoncer 42.000 particuliers abonnés, nous avons fait du chemin !" Le nombre de professionnels qui passe régulièrement des annonces est au nombre de 200 et NetMalin recueille en moyenne 35.000 petites annonces dont 85% sont rédigées par les particuliers.

Les personnes qui se connectent le font pour les 2/3 à domicile sur une tranche horaire relativement large, qui s'étend entre 9h du matin et minuit. De même, les tranches d'âges des visiteurs sont relativement vastes, allant des très jeunes à des personnes plus âgées que la moyenne des internautes. "Les trois secteurs phares les plus consultés sont indéniablement l'automobile, l'immobilier et l'informatique. Ensuite, nous sommes en train de développer des rubriques sur l'emploi ainsi que sur les rencontres, un secteur où nous n'avons aucun mal à vendre nos espaces publicitaires", précise Gauthier Seys. Si l'informatique a été le tout premier thème avec lequel NetMalin a débuté, c'est désormais la vente de véhicules qui occupe largement la première place.

Diversification des revenus pour suppléer les revenus publicitaires

En ce qui concerne les sources de revenus, NetMalin a pris l'option de la diversification. Au mois d'octobre dernier, la société comptait exclusivement sur la vente de petites annonces auprès des professionnels (l'offre est entièrement gratuite pour les particuliers) et sur la commercialisation des espaces publicitaires. Désormais, trois autres types de revenus sont apparus : le dataminding, le Minitel ainsi que la vente du produits en marque blanche. "Face aux revenus publicitaires en baisse, nous avons dû réagir. Notre régie interne ne commercialise plus nos espaces publicitaires qu'aux grands comptes comme la Covefi et La Redoute. Deux autres sources de chiffre d'affaires ont fait leur apparition. Tout d'abord, la vente en marque blanche de notre contenu et de notre matrice technologique, qui est venue naturellement suite à des demandes. Par ailleurs, les internautes peuvent maintenant demander à être contacter par mail lors de la parution d'une annonce qui correspond à leurs attentes et un système de newsletter, en opt-in, a été mis en place avec des sponsors. Ce qui est intéressant avec cette approche, c'est que nous pouvons cerner région par région et activité par activité. Cela nous permet d'affiner la publicité", précise Le directeur général.

En marque blanche, NetMalin s'efforce de signer avec des sites renommés pour atteindre un trafic conséquent. Ainsi, les petites annonces sont présentes sur le cybermarché AuchanDirect ainsi que sur le portail Compilo et de nombreux sites régionaux. Les activités Minitel, 36 15 NetMalin, ont été lancées au début de l'année 2001 mais n'ont généré qu'un très faible chiffre d'affaires à l'heure actuelle : à peine plus de 6.000 francs. A noter que NetMalin a choisi de supprimer son système des "enchères à l'envers" lancé en mars 2000, faute d'engouement des internautes. Pour remplacer ce service, le site de petites annonces songe à une option "braderie" pour les objets qui n'auraient pas trouvé preneur passé le délai de 6 semaines de parution.

Le point mort avant novembre 2001

La diversification des sources de revenus devrait permettre à NetMalin de conserver ses objectifs de rentabilité. "Le point mort devrait être atteint au mois d'octobre ou novembre 2001. 80% du chiffre d'affaires seront issus des petites annonces et de la publicité. Nous pensons facturer 5 millions de francs sur ces deux pôles et nous avons d'ores et déjà récolté 1, 5 million sur ce total. A la fin de l'année, nous comptons sur un chiffre d'affaires d'un peu moins de 6 millions de francs. Nous voulons rentabiliser l'investissement en France avant de partir à l'étranger", assure Gauthier Seys. Mêm si les projets internationaux de NetMalin se précisent, ils ne se feront qu'à condition de trouver des partenaires dans chaque pays. Le site de petites annonces envisage ainsi d'ouvrir une version canadienne en s'appuyant sur l'implantation de la maison-mère Goto dans ce pays. La Belgique est également dans la ligne de mire et devrait être développée selon la stratégie d'expansion déployée en France (ville par ville), à condition de trouver un soutien national. Mais la société affirme rester ouverte à toute proposition de "rapprochement" avec d'autres sites ou groupes de petites annonces. Goto ne s'est d'ailleurs jamais caché de vouloir vendre sa start-up, à l'image de Nordnet, dès que celle-ci aurait atteint une taille critique...

NetMalin est désormais composé d'une trentaine de personnes. La société a recruté depuis le mois d'octobre 2000 pour assurer un relais commercial physique dans plusieurs villes de province (Lens, Rennes, Lyon, Toulouse et Metz). D'autres bureaux locaux devraient voir le jour à moyen terme dans des villes telles que Paris, Marseille ou Bordeaux. Enfin, en terme de publicité, NetMalin dispose d'un budget communication inférieur à 3 millions de francs. Le site mise principalement sur de la publicité de proximité. Nationalement, elle utilise l'e-mailing avec des partenaires et s'apprête à rééditer le "NetMalin Tour". Il s'agit d'un tour de France des principales villes couvertes par NetMalin. L'édition 2001 se fera en autobus impérial et toutes sortes de cadeaux et invitations seront distribués au cours de cette opération de marketing direct.
[Florence Santrot , JDNet]

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