Sous
le règne de l'ERP, nous avons été
endoctrinés que l'intégration était
la meilleure des choses et qu'il n'y avait qu'une voie,
l'ERP ! En pastichant une publicité célèbre,
"vous en rêviez ? L'éditeur ERP l'a
réalisé pour vous !". La fameuse
"bibliothèque de bonnes pratiques"
offrait les bons processus, déjà tous
tout intégrés. Avec l'eApprovisionnement,
la problématique de l'intégration redevient
d'actualité. Quels événements déclencheurs
? Quels flux intégrer ? Quels coûts ? Et
pour quels bénéfices ?
Double
discours
Ces questions se posent, depuis plusieurs années,
avec les progiciels eApprovisionnement fournis pas les
éditeurs de solutions dédiées qui
sont apparus sur le marché en 1996. On a vu d'ailleurs
plusieurs grands groupes adopter des solutions radicales
comme, par exemple, pas d'intégration entre eApprovisionnement
et ERP.
Ces
questions se posent, aujourd'hui, avec encore plus d'acuité
pour les modules eApprovisionnement fournis par les
éditeurs ERP. En effet, les éditeurs ERP
ont à tenir le double discours suivant.
D'une part, à leur base installée, il
leur faut dire que, naturellement, leur module "lave
plus blanc". N'est-il pas nativement intégré
avec tous les autres modules de l'ERP ?
D'autre part, au reste du monde, c'est-à-dire
à tous les groupes qui ont plusieurs ERP et/ou
systèmes comptables, en fait, la grande majorité
des groupes, il leur faut dire que, bien évidemment,
leur module aura la flexibilité et la capacité
d'intégration pour savoir communiquer efficacement
avec tous les autres ERP.
Ce n'est peut-être pas de la schizophrénie,
mais ça ressemble quand même à un
grand écart, non ? Concevoir un schéma
d'intégration standard d'un module eApprovisionnement
de l'ERP de marque A avec non seulement l'ERP de marque
A mais aussi les ERP de marques B et C et les systèmes
comptables de marques D et E
est un problème
intéressant à dire le moins ! Cette chronique
propose quelques recommandations en la matière.
A
quel moment intégrer?
Quels sont les événements déclencheurs
susceptibles de requérir une intégration
? On peut vouloir intégrer dès l'émission
d'une demande d'achat. On pourrait ainsi vérifier
la disponibilité en stock. On pourrait également
vérifier l'existence d'un budget et suivre les
engagements dès leur genèse.
L'expérience montre toutefois qu'il existe rarement
des budgets de dépenses détaillés
par centre de coût. Quant bien même un tel
budget existerait (ce qui sera souvent le cas pour un
projet), il faudra s'interroger sur les règles
de gestion d'autorisation à mettre en uvre.
Sinon, une comparaison immédiate avec le budget
disponible autoriserait toutes les dépenses dans
les premiers mois de l'année et les interdirait
par la suite. Cela peut être le mode de fonctionnement
de certaines administrations, ce n'est pas, et de loin,
une bonne pratique à automatiser.
On
peut ensuite intégrer à la commande. Ceci
permettra de suivre les engagements. C'est un impératif
notamment pour tous ceux qui ont mis précédemment
en place des modules achats intégrés à
leur comptabilité.
On peut encore intégrer à la réception.
C'est un impératif pour suivre les provisions
et autres factures à recevoir. On peut enfin
intégrer à la réception facture.
Deux
grands scénarios
Dans notre expérience, il y a deux grands scénarios
d'intégration selon le niveau de maturité
de l'ERP existant.
Quand
l'ERP comprend un module achats et comptabilité
intégrés " état de l'art ",
notre recommandation sera de
i) traiter dans le module eApprovisionnement la demande
d'achat et la réception,
ii) transférer dans l'ERP une "carbon copy"
de la demande d'achat et de la réception,
iii) traiter dans l'ERP l'enregistrement des factures
et leur règlement.
Quand
l'ERP est plus ancien et ne comprend qu'un module comptable,
notre recommandation sera de
i) traiter dans l'eApprovisionnement la demande d'achat,
la réception et l'enregistrement de la facture
et
ii) traiter dans l'ERP le règlement.
Il faudra toutefois prêter attention au niveau
de maturité et d'ergonomie du module facture
de l'eApprovisionnement qui, pour certains éditeurs,
est encore trop rudimentaire. L'intégration avec
les systèmes de maintenance est également
un sujet intéressant. Il fera l'objet d'une prochaine
chronique.
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