Il s'agit d'une problématique commune au système
de pilotage achats et à l'e-Approvisionnement,
notamment pour la constitution des catalogues. Classifier,
en général, c'est mettre ensemble ce qui
se ressemble. C'est donc constituer des groupes de telle
sorte que chaque groupe soit le plus homogène possible
et le plus différent des autres. Ce n'est pas aussi
simple que cela. Ainsi, on pourrait classer des couverts
en "couteaux/fourchettes/cuillers", c'est à
dire "ce que c'est", la nature ; en "couverts
de tous les jours/couverts de cérémonie"
c'est à dire "ce à quoi ça sert",
la fonction, la destination ; en "plastique, bois,
argent" c'est à dire "en quoi c'est fait"
; voire en "neuf/usagé" ou "propre/sale",
c'est à dire "un état dans un processus".
Le
secret d'une classification réussie est d'identifier
les caractéristiques fondamentales et pérennes
sur lesquelles baser la classification. Pour l'amusement,
une classification basée sur "4 pattes/2 pattes"
donnerait, d'une part, girafe, table à manger,
couple de danseurs,
et, d'autre part, "l'homme
de Platon" - le fameux "bipède sans plume"
;-). Classifier les achats, c'est affecter chaque objet
d'achat à une famille contenant d'autres objets
se "comportant de la même façon"
ou ayant les mêmes caractéristiques ou attributs.
Le niveau le plus élémentaire de la classification
achat représente la maille la plus fine à
laquelle chaque transaction d'achat est attachée.
A un niveau donné de la classification, peut être
associé un panel de fournisseurs. Par ce biais,
il est possible de suivre et d'analyser la structuration
du panel fournisseurs et de mettre en uvre les actions
nécessaires à sa rationalisation.
La pratique dominante est
de partir de l'UNSPSC. C'est une typologie à
5 niveaux, chaque niveau comprenant un code à
deux chiffres et une courte description d'une ligne.
On distingue le segment qui est un regroupement logique
de familles d'achats à des fins d'analyse, la
famille qui est un groupe "communément reconnu"
de catégories d'achats liées, la classe
qui est un groupe d'objets d'achats partageant une utilisation
ou une fonction commune, la "commodity" qui
est un groupe de produits/services substituables. En
pratique, le cinquième niveau, la "business
function" est rarement utilisé.
La version actuelle de l'UNSPSC comprend 20.000 catégories
organisées en 54 segments. Quels sont les obstacles
à l'utilisation de l'UNSPSC ? Tout d'abord, ce
n'est pas une classification très profonde ni
détaillée. Elle n'est pas très
intuitive et ne propose pas d'attributs pour décrire
les caractéristiques des objets. Elle est développée
aux Etats Unis et ne prend pas en compte certains aspects
européens. Plusieurs stratégies ont été
développées pour pallier ces difficultés.
Différentes initiatives ont été
lancées pour enrichir l'UNSPSC avec des attributs
locaux, notamment le UCEC (Universal Content Extended
Classification) géré par UCEC.org et l'EGAS
(Eccma Global Attribute Schema) géré par
l'ECCMA. Ces deux initiatives se fondent sur les quatre
premiers niveaux de l'UNSPSC et l'enrichissent d'un
jeu d'attributs de quatre types qui peut être
distribués à chaque niveau et ensuite
hérités aux niveaux inférieurs.
Des initiatives par industries ont également
été lancées. Ainsi le CHS (Coalition
for Healthcare eStandards) a détaillé
le segment 42. Certaines initiatives essaient d'être
compatibles avec les différentes classifications.
C'est le cas de la "Unifying Structure" de
Requisite qui propose une liste à plat, c'est
à dire un dictionnaire et non une hiérarchie,
de termes par nature développés par des
ontologues. D'autres initiatives essaient de se substituer
à l'UNSPSC. C'est le cas de e-Cl@ss. Cette initiative,
d'origine allemande, est très proche de l'UNSPSC
dans son approche. C'est une typologie à 4 niveaux
dont le dernier est enrichi d'attributs pour décrire
les caractéristiques des produits qui offre un
système de mots clés et qui couvre aujourd'hui
12.000 termes. Les différents niveaux sont segment,
groupe principal, groupe et classe. Chaque niveau est
codé sur deux chiffres. E-Cl@ss présente
les mêmes inconvénients que l'UNSPSC.
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