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 Tribune
Portail: les gains de productivité passent par le poste client
par Jean-Louis Bénard
Directeur Technique, Business Interactif
 
          
 
Difficile de parler aujourd'hui d'un projet de portail sans aborder la problématique web services. Un peu comme si cette nouvelle approche de la connectivité des applications était la clé du succès tant attendue. Le résultat mitigé des projets de portail sur les dernières années, notamment en matière de retour sur investissement, ne peut pourtant être simplement attribué à des difficultés d'ordre EAI. Zoom sur l'un des enjeux majeurs du portail, pourtant souvent ignoré…

Les tentatives pour montrer les gains de productivité d'un portail d'entreprise ressemblent souvent à des exercices de contorsion - parfois à la limite du raisonnable. Il est en fait souvent plus facile de montrer l'inverse : qu'en fait la mise en place du portail n'a pas fait gagner grand-chose. Pourquoi ?

Le portail pousse un modèle complètement centré sur le navigateur web, en offrant un point d'entrée unique vers l'ensemble des applications et des informations de l'entreprise. Mais regardons les choses en face : la plupart des utilisateurs passent en moyenne entre 70 et 90% de leur temps…sur des outils bureautiques (messagerie, traitement de texte, tableur…) et non sur un navigateur Web. Autrement dit, une approche "classique" du portail permet des gains de productivité incontestables…mais sur 10 à 30% de l'activité totale de l'utilisateur. Au mieux.

La prise de conscience se fait peu à peu dans les entreprises : le retour sur investissement d'un projet de portail passe par une solution centrée sur l'utilisateur, qui adresse réellement ses problématiques métier quotidiennes, mais au travers de ses outils habituels. Toute tentative pour occulter ce point se solde par un échec. L'exemple le plus parlant est probablement la mise en place, au sein d'un portail, d'espaces documentaires structurés censés freiner le "partage de fichiers sauvage".

Bien souvent l'utilisateur se voit obligé de sauvegarder temporairement ses fichiers depuis sa suite bureautique, pour ensuite, à l'aide de son navigateur, transférer lesdits fichiers vers l'espace documentaire. Cette sauvegarde "temporaire" sur le poste client ou sur un disque partagé devient souvent définitive, et un circuit parallèle (envoi des documents par mails, etc). se développe à côté de l'espace documentaire officiel. Rien d'étonnant à cela. Si l'outil bureautique ne permet pas de sauvegarder directement le document dans l'espace documentaire du portail, ne comptons pas sur l'utilisateur débordé pour le faire à sa place.

L'un des enjeux majeurs du portail est ainsi sa capacité réelle à s'intégrer avec les outils quotidiens de l'utilisateur pour créer de la valeur dans ses processus métier. Et force est de constater que le navigateur Web seul ne peut répondre que très partiellement à cette problématique. La faiblesse du navigateur se révèle notamment dans les problématiques "déconnectées" ; car, ne rêvons pas, le réseau de commerciaux nomades connectés en permanence par Wi-Fi n'est pas encore pour demain. Si l'utilisateur doit attendre d'être connecté pour saisir ses commandes du jour, on peut sans hésitation conclure que le portail n'a pas atteint tous ses objectifs.

L'échec déjà oublié du Network Computer aurait pourtant du servir d'alerte: si le poste client n'est pas un minimum riche, "intelligent" - et capable d'agir en mode déconnecté, la création de valeur est souvent limitée.

Cet enjeu de taille, les éditeurs de logiciels l'ont parfaitement compris, et ont commencé à faire évoluer leur stratégie en conséquence. Naturellement les mieux positionnés sont ceux qui ont la plus grande expertise en matière de poste client : Microsoft et IBM. Si le second prend une voie radicalement différente de celle du premier (à l'opposé d'un poste client "riche", personnalisé, IBM pousse un modèle où le navigateur Web est roi et où l'utilisateur s'affranchit du poste de travail), dans les deux cas est intervenue une prise conscience de la nécessité d'intégrer le poste client et les outils du quotidien dans la problématique Portail, et ce ne peut être qu'une bonne chose pour les entreprises.
Reste désormais à voir quel sera le modèle d'intégration le plus pertinent, le plus efficace, mais surtout le mieux adopté par les utilisateurs.

 

Tribune publiée par Jean-Louis Bénard le 29 avril 2003.

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