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 Chronique
Développement offshore : le pour et le contre
par Pierre Lombard
Directeur associé, Benchmark Group
 
          
 
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L'argument de poids qui joue en faveur du développement de projets offshore réside dans la croyance, justifiée ou non, qu'il existe des quantités de personnels qualifiés dans des pays où les salaires sont bien moins élevés que dans les pays dits industrialisés. Pourtant les choses ne sont pas si simples : le management d'un projet à distance, impliquant des équipes de langues, de cultures différentes des nôtres peut se révéler assez délicat et générer des coûts non négligeables.

En particulier, les spécifications du projet devront éliminer toute ambiguïté, en raison de l'éloignement des équipes de développement. Ce travail minutieux reviendra à déplacer le travail sur des ingénieurs, ressources coûteuses, qui devront éliminer toute imprécision dans le cahier des charges, afin de confier le travail "prémâché" aux développeurs à distance. Si le bilan économique de l'opération n'est pas évident, on aura au moins la certitude d'avoir éliminé des risques d'erreur. D'où des économies indirectes possibles par la suite. Par ailleurs, la coordination du projet reste un point délicat. Les différences de culture, de formation sont parfois difficiles à harmoniser. On devra désigner, dès le départ, un chef de projet dans l'équipe offshore qui assurera l'interface avec l'équipe.

La qualité des réalisations semble également remise en cause après quelques années d'expérimentation, comme le démontre une récente enquête de Information Week aux Etats-Unis. En particulier lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre des technologies relativement émergentes, comme l'architecture .Net de Microsoft : là les mauvaises surprises peuvent être fréquentes. Pour surmonter ces problèmes de qualité, les entreprises font de plus en plus appel au modèle CMM (Capability Maturity Model), mis en oeuvre à l'université de Carnegie Mellon. Les entreprises indiennes se servent de CMM comme élément différentiateur par rapport à la concurrence.

Mais au-delà de ces problèmes d'organisation, ce sont surtout des questions d'ordre éthique qui commencent à préoccuper les entreprises américaines. Elles craignent en premier lieu que le recours à des ressources offshore ait un impact négatif sur la motivation de leur personnel propre. Il n'est pas toujours évident en effet d'expliquer à des équipes qui ont fait leurs preuves, qui reçoivent donc les salaires à hauteur de leurs compétences, qu'on préfère désormais confier certains de leurs projets à des inconnus, dont la législation du travail et la culture sont en complet désaccord avec l'American Way of life. Relayés par des campagnes politiques, par les médias et par les actionnaires, ces arguments contre le recours à l'offshore peuvent se montrer assez dissuasifs pour une entreprise.

A tel point que les consultants du cabinet McKinsey tentent de rétablir l'équilibre en affirmant dans un récent article (Who wins in offshoring) que le recours à l'offshore peut créer de la valeur au sein des entreprises américaines. Comment cela ?
L'offshore réduit les charges patronales. Le fait d'obtenir des services équivalents pour un investissement est clairement synonyme de création de valeur, explique-t-on chez McKinsey.
L'offshore crée du chiffre d'affaires. Les compagnies étrangères - les consultants de Mc Kinsey évoquent surtout le cas de l'Inde - ont besoin d'équipement informatique et télécommunications pour remplir leurs contrats. Elles seront également consommatrices d'expertise légale pour traiter avec les Etats-Unis. Elles s'adresseront en premier lieu aux fournisseurs et aux avocats américains pour obtenir ces produits et services.
L'offshore redéploie le travail. McKinsey effectue un parallèle entre le déport d'emplois de production (en assemblage électronique surtout) auquel on a assisté au cours des vingt dernières années vers les pays d'Asie et le recours au développement de logiciels offshore aujourd'hui. Effectivement, certaines fonctions ont disparu du sol américain mais cela a permis à ceux qui les occupaient d'accéder à des postes à plus grande valeur ajoutée. Comme pour appuyer ces dires, le Bureau des statistiques du travail estime que d'ici à 2010 environ 22 millions d'emplois seront créés dans les services de santé, les services sociaux, les transports et les communications.

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Ainsi, le recours à l'offshore favoriserait le développement économique des pays qui délocalisent certaines de leurs activités. Il reste à assurer la reconversion de ceux dont les emplois ont été externalisés. Il serait sage d'engager rapidement une réflexion globale sur ce thème. A défaut, le phénomène du offshore sera rapidement synonyme de frustrations.

Tribune publiée par Pierre Lombard le 06 janvier 2004.

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