Les PME responsabilisées et les illusions des TPE et
des EURL face au bug
Réalisée entre le 21 septembre et
le 4 octobre auprès de 1 800 entreprises
de moins de 200 salariés, la quatrième
vague d'enquête du baromètre IFOP sur l'état
de préparation des PME et TPE au bug de l'an 2000
montre une prise de responsabilité de la part
des premières et une fuite pour les secondes
devant les questions prioritaires. Les petites entreprises
n'ont pas engagé plus de démarches depuis
la précédente vague d'enquête :
51 % en juin et en octobre de 1 à 9 salariés,
et une très légère remontée
pour les entreprises unipersonnelles (EURL) de 28 %
à 29 %. En revanche, la prise de conscience
se situe au delà de 10 collaborateurs, avec
un passage de 79 % à 84 % de 10 à 49 personnes,
et 93 % jusqu'à 199 salariés.
L'inquiétude grimpe auprès des partenaires
plus importants d'entreprises de 0 à 9 personnes.
En effet, si ceux-ci ont en général pris
des dispositions, leurs petits sous-traitants pourraient
accuser des retards dus à leurs illusions de
passer le cap sans problèmes. Ainsi, l'enquête
dévoile un constat alarmant : 69 % des entreprises
unipersonnelles se déclarent prêtes alors
qu'elles ne sont que 29 % à avoir entrepris
des démarches. De 1 à 9 salariés,
les taux passent respectivement à 73 % et
51 %, ce qui dénote d'un certain refus de
tenir compte des risques.
Beaucoup de distributeurs de matériels sont pointés
du doigt aujourd'hui par la commission An 2000.
13 plaintes ont été déposées
à la DGCCRF (Direction générale
de la consommation, de la concurrence et de la répression
des fraudes) et 4 responsables ont été
déférés devant un tribunal. Nombre
de distributeurs, non contents d'avoir parfois mis à
la disposition de leurs clients des matériels
sujets au bug, n'ont pas assumé leur rôle
de communication sur des produits plus anciens. En l'absence
de solidarité économique, ils ont davantage
cherché à régler le problème
de leurs assurances, plutôt que de travailler
en amont auprès de leur clientèle.
Du fait de ces dysfonctionnement, les assureurs peuvent
s'attendre à un surcroît de travail en
janvier. La DGCCRF et les tribunaux pourraient se voir
également surchargés. La secrétaire
d'Etat des PME et de l'Artisanat, Marylise Le Branchu,
parle pour qualifier cela de "bug judiciaire".
Enfin, les TPE et entreprises unipersonnelles qui comptent
racheter leurs PC en cas de bug après le passage
à l'an 2000 risquent éventuellement de
se retrouver face à des ruptures de stocks, sans
parler de la perte de leurs données. [François
Morel, JI]
Et aussi:
- Boulangers: du
pain pour le jour de l'an ?
- Hôtellerie: les
fours en surchauffe
- Artisans: croient-ils
au bug ?
- Garagistes: quid
du matériel vital ?
- Photographes: cartes
de fidélité
- Agro-alimentaire:
et
la péremption ?
- Bâtiments: gare
aux ascenseurs
- Transports: les
livraisons
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
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