JDNet
Solutions. Avec l'arrivée de la plate-forme
.Net de Microsoft, le paysage concurrentiel des éditeurs
d'EAI a-t-il changé ?
Scott Opitz. Nos principaux
concurrents demeurent les mêmes. Il s'agit d'abord
d'IBM (et de sa plate-forme d'intégration WebSphere),
que nous considérons comme l'un de nos plus grands
challengers. Cette offre qui regroupe plusieurs produits
(portail, serveur d'intégration, etc.) cible
de nombreuses problématiques. Au final, son caractère
composite contribue à semer le flou dans la tête
des utilisateurs. Aux côtés d'IBM, Tibco
constitue également un concurrent de taille.
Quant à Microsoft,
il tente effectivement de se faire une place sur le
marché avec sa plate-forme d'intégration
.Net. Sans grand résultat pour l'instant. Pourquoi
cette difficulté me direz-vous ? Je pense
que Microsoft possède une bien meilleure maîtrise
des solutions destinées à des périmètres
restreints. Son expérience des projets de grande
envergure et des chantiers d'intégration qu'ils
impliquent est encore assez faible. On constate d'ailleurs
que les produits qu'il propose se cantonnent à
une technologie cliente bien particulière (Windows)
dont la compatibilité avec d'autres systèmes,
pourtant largement répandus dans les entreprises (comme
Unix), est pour l'heure inexistante.
L'éditeur
d'EAI Seebeyond planche sur des couplages avec certaines
technologies connexes (voir
l'interview). Une stratégie qui pourrait passer
par des opérations de fusions/acquisitions...
Face à WebMethods, Seebeyond fait
figure de challenger. Nous n'avons pas attendu ces effets
d'annonce pour nous lancer dans l'acquisition de briques
complémentaires et la signature de partenariats
en vue de parfaire notre socle. Dans la droite ligne
des solutions ébauchées récemment
par Gartner Group sous le vocable "plate-forme
d'intégration", nous venons d'aboutir aux
termes de la consolidation au sein d'un même serveur
de notre outil de gestion BtoB et de l'EAI acquis suite
au rachat d'Active Software en mai 2000.
Sur le terrain des accords
technologiques et commerciaux, nos alliances couvrent
les univers de l'analyse décisionnelle (avec
Informatica), des infrastructures de portail (avec SAP,
Plumtree/Epicentric, etc.). Mais également les
outils de suivi de la qualité de services. Sur
ce dernier point, notez que nous avons été
à l'origine du projet Open Management Interface
(OMI). Cette spécification que nous avons co-développé
avec Hewlett-Packard a pour but de standardiser les
requêtes effectuées depuis des outils de supervision
sur des plates-formes d'intégration EAI et BtoB, afin
de surveiller l'avancement des processus métier
notamment.
Qu'en
est-il des fonctions que vous mettez en oeuvre pour
combler les manques dont souffrent les Web Services
?
En 1996, WebMethods s'est lancé
en misant précisément sur ce mécanisme - c'est-à-dire
un dispositif d'intégration BtoB non intrusif
pour les systèmes en présence, se basant
sur des flux de données transitant via les protocoles
Web. Lorsque les langages nécessaires à
la mise en oeuvre de services Web standardisés
sont apparus (WSDL notamment), nous disposions par conséquent
d'une architecture prête à les accueillir.
Déjà plusieurs de nos clients exploitent
cette interface pour dialoguer avec leurs partenaires.
C'est notamment le cas de Dun & Bradstreet et de Federal
Express.
Reste que les Web Services
ont donné lieu à certaines exagérations
de la part de certains éditeurs. Or, il faut
bien admettre que cette technologie ne peut pas tout
faire. Certes, elle avance un modèle d'intégration
applicative quasi-universelle. Cependant, elle est loin
de s'attaquer à l'ensemble des fonctions d'une
infrastructure d'intégration : transformation,
sécurité, gestion de l'intégrité
des transactions, conception et exécution des
processus métier, etc. Un serveur comme celui
de WebMethods a justement pour vocation de s'attaquer
à ces problématiques.
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