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Jean-Alain
Galibert
DSI
Autoroutes
du Sud de la France
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"Je
trouve .Net plus clair que J2EE"
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Deuxième société mondiale d'autoroutes
concédées, Autoroutes du Sud de la France
(ASF) emploie 6 000 personnes, réalise un
chiffre d'affaires de 2,1 milliards d'euros et exploite
quelques 2 500 kilomètres sous une ligne géographique
allant de Lyon à Nantes. Jean-Alain Galibert nous
explique quel rôle le DSI joue dans l'organisation,
comment il a abandonné J2EE au profit de .Net et
pourquoi il ne veut dépendre de personne en termes
d'infogérance. |
Propos recueillis par Fabrice Deblock le 13
février 2003
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Le
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ASF |
JDNet
Solutions. Comment définissez-vous votre rôle en
tant que DSI ?
Jean-Alain Galibert. Le
DSI n'a pas un rôle stratégique au sens où
il ne définit pas là où l'entreprise
doit aller ou si elle doit se diversifier... Il y a beaucoup
trop de contraintes politiques et sociales qui le dépassent.
Son rôle est plutôt un rôle d'écoute,
pour bien comprendre la stratégie de l'entreprise et de
conseil pour savoir là où on peut aller
ou pas.
La technologie n'est pas un frein aux demandes fonctionnelles
de la direction, la seule contrainte peut parfois être
le temps pour y arriver, parce que les équipes
doivent se former par exemple ou parce que les fonctionnalités
sont complexes à développer. C'est de toutes
les façons un rôle très humble car
la technologie est puissante mais sa mise en oeuvre délicate...
Quelle
particularité présente votre métier
dans une société telle que la vôtre
?
Nous sommes très proches du génie
civil dans notre démarche de projet. Les phases
d'avant-projet sont donc très importantes dans
notre fonctionnement avec des phases d'étude, d'avant-projets
sommaires, détaillés, etc... qui s'étalent
sur des années. Cela signifie que nous sommes obligés
de nous engager sur des budgets précis, longtemps
à l'avance. Nous les respectons en règle
générale à 20 % près.
En
cas de crise, telle qu'un
accident ou
des chutes de neige, quel rôle joue le système
d'information ?
Des événements tels qu'un
carambolage ou la neige qui paralyse tout ont montré
que la remontée des informations vers le central
situé à Avignon était primordiale.
Nous disposons actuellement d'un réseau de fibres
optiques SDH à 155 megabytes que nous sommes en
train de faire migrer vers un réseau MAN ethernet
à 1 gigabytes.
Cela nous permettra entre autres de faire remonter la
vidéo un numérisant les images prises par
nos caméras et de les mettre à disposition
des exploitants qui suivent le trafic au niveau de chaque
"district" [NDLR : zone de 50 km allouée
aux exploitants]. Nous disposons d'ailleurs d'un mur
d'images à Avignon aussi grand que celui de la
NASA qui nous permet de suivre toute la cartographie du
réseau en temps réel.
Revenons sur votre réseau
optique : quelle est son utilité ?
Notre réseau de fibres noires [NDLR
: fibres qui n'ont pas encore été reliées à des matériels
de réseau] est une infrastructure qui nous appartient
à 100 %. Nous louons certaines fibres à
des opérateurs. Nos utilisons les fibres pour la
téléphonie, l'informatique, la vidéo et la connexion de
tous les équipements de terrain, notamment pour nos boucles
de comptage des véhicules qui sont noyées dans la chaussée.
Elles nous permettent de savoir le nombre exact de véhicules
utilisant notre réseau, leur vitesse, etc... et
de centraliser le tout à Avignon.
Qu'en est-il des péages
?
L'architecture qui gère les péages
est à trois niveaux. Il y a tout d'abord la "perception"
des droits de péage, la supervision des ensembles
de voies de péage et le backoffice, qui comprend
la gestion des abonnés et la facturation. Nous
sommes en train de rénover le parc. Nous étions
jusqu'à présent sous DOS avec des processeurs
486, nous allons passer au Pentium. De plus, nous migrons
le protocole réseau des voies de péage de Decnet vers
TCP/IP.
La connexion de nos équipements (voies de péage, réseau
d'appel d'urgence, panneaux d'information routières...)
sur des réseaux IP est d'ailleurs une tendance de fond.
Ceci nous permettra de les superviser à distance et en
simplifiera le pilotage. Ceci dit, beaucoup de nos équipements
de terrain ont été installés il y a longtemps. Beaucoup
fonctionnent encore en bande de base sur des réseaux cuivre
dédiés. La migration vers le tout IP prendra donc du temps.
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Sur
quels autres chantiers travaillez-vous actuellement ?
J'avais dans mes effectifs jusqu'à la fin 2002
deux "équipes" : une équipe J2EE
et l'autre .Net, ce qui devenait compliqué à
gérer. J'ai fait le choix avec Cross System de
.Net et je me fixe une plage de 18 mois pour que tout
le monde soit formé et se soit approprié
les outils. Sinon, je suis en cours de "webisation"
de nos applications, par exemple dans le cadre d'outils
de gestion du temps et des activités. Enfin, j'essaie
de faire en sorte que mon département se comporte
comme une société de services interne, avec
une facturation claire basée sur une gestion du
temps précise.
Pourquoi .Net par rapport
à J2EE ?
J'avais l'impression que les projets sortaient plus vite
sous .Net et que l'on rencontrait moins de difficultés.
Je trouve le langage plus clair ou du moins je le comprends
mieux. Avec J2EE, de nouveaux concepts apparaissent regulièrement,
j'ai parfois du mal à suivre, à les comprendre.
Après, il fallait choisir le serveur d'application d'IBM
Websphere ou de BEA... bref, je ne suis pas pour "la
techno pour la techno", je suis plutôt partisan
du "vite et bien" !
Quelle part de vos développements
sous-traitez vous ?
Je peux dire aujourd'hui que nous n'avons
aucune dépendance vis-à-vis de l'extérieur,
d'aucune sorte. Nous ne faisons appel à aucune
infogérance, ni à aucune TMA [NDLR :
Tierce Maintenance Applicative], car notre politique
est que chaque bout de code doit être connu et maîtrisé
en interne. Il faut dire que nous sommes soumis au code
des marchés publics. Nous avons donc une obligation de
remise en concurrence tous les 3 ans de nos prestations
sous-traitées.
Si nos logiciels étaient en TMA ou nos systèmes informatique
en Infogérance, nous passerions notre temps à relancer
des mises en concurrence puis peut-être à accompagner
le changement de Titulaire. Cela nous prendrait un temps
fou, mais je ne suis pas certain que cela créerait beaucoup
de valeur pour l'entreprise.
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Diplômé
de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et de l'IAE,
Jean-Alain Galibert a d'abord travaillé en SSII puis à
Air france pendant 12 ans où il s'occupait d'un des départements
Etudes avant d'intégrer les ASF en 1996 en
tant que Directeur des Systèmes d'Information. |
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