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Malek
Zanzouri
Directeur
des systèmes d'information et de la logistique
3M
France
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"Le
ROI est maître de tout dans nos projets"
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Connue pour ses marques grand public "Post-it"
ou "Scotch", la société 3M est
également spécialisée dans les secteurs
de la santé, de l'industrie, des télécommunications,
de la protection et de la signalisation. Avec 1,137 milliard
d'euros de chiffre d'affaires en 2002, la filiale France
est la quatrième plus importante entité
du groupe. Son DSI France, Malek Zanzouri, revient sur
l'omniprésence du ROI et sur la place centrale
de l'homme et de ses compétences dans la bonne
marche des projets entrepris par sa direction.
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Propos recueillis par Fabrice Deblock le 18
avril 2003
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La
DSI de 3M
en chiffres
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Nombre
d'employés :
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110 personnes,
(dont 30 sous-traitants) |
Parc
de machines à gérer :
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3000 postes
clients,
150 serveurs |
Budget
annuel :
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17 millions d'euros |
JDNet
Solutions : Dans quels grands chantiers êtes-vous actuellement
engagé ?
Malek Zanzouri. Après
un très gros travail d'urbanisation aujourd'hui
en grande partie achevé pour l'Europe - puisque
80 % des applications sont communes aux filiales de ce
continent - il reste à poursuivre la démarche
pour le reste du monde et plus particulièrement
avec le siège situé dans le Minnesota. Je
précise que l'urbanisation au niveau européen
a pris une décennie.
Une des cinq initiatives majeures de notre groupe est
par ailleurs "l'e-productivité". Elle vise à
utiliser les technologies de l'information pour augmenter
la productivité interne, libérer des ressources pour les
focaliser sur la croissance de l'entreprise et améliorer
les relations que nous entretenons avec tous nos partenaires
au sens large. Nous travaillons donc en étroite
collaboration avec les entités métier pour
lister et développer les projets, dans un strict
respect de la notion de ROI.
Quand
vous parlez "d'e-productivité", quelles
applications concrètes cela concerne-t-il ?
Un exemple très simple : 40 % des
lignes de commandes que nous recevons actuellement de
nos clients sont effectués électroniquement.
Notre objectif est que plus de la moitié (52 %)
d'entre elles le soit d'ici la fin de l'année.
Cela peut se faire par EDI, prise de commande sur le site
Web ou de manière déportée par les vendeurs sur
le lieu de vente, ou bien encore par e-fax, une solution
que nous développons de plus en plus.
J'insiste sur le fait que le ROI n'a jamais été
aussi omniprésent qu'aujourd'hui dans tous les
projets que nous menons. Il est véritablement le
maître de tout - sans pour autant que nous en soyons
esclave - et nous aide à éviter certains
écueils, comme les projets sans fondement logique
qui durent et coûtent le double de ce qui était
prévu, avec entre temps un changement du besoin
de l'utilisateur !
Cela dit, certains projets actuels - que j'appelle des
projets de fondation - comme la migration de notre réseau
local d'une technologie token ring vers Ethernet
- sont moins soumis à la pression du ROI car ils
contribuent à la mise en place de produits ou applications
plus performants et améliorent la bande passante,
ce qui représente plus un travail de fond qu'un
projet ponctuel.
Comment pilotez-vous votre travail
avec les entités métier ?
Nous fonctionnons par le biais de steering
committees [NDLR: comités de pilotage],
sorte d'instances d'arbitrage au sein desquelles nous
faisons régulièrement le point de façon
"macro" sur les projets en cours. Nous adoptons
sinon la méthode de conduite de projet "IBM Project
Management" et celle de Six Sigma qui repose sur
les statistiques et les données. Cette dernière
est commune à toute l'entreprise.
Quelle
attention portez-vous
à
la connaissance métier par vos équipes ?
C'est un gage de crédibilité,
tant vis-à-vis des directions business que
de la direction générale. On voit d'ailleurs
de plus en plus souvent le cas d'informaticiens prenant
la tête d'un projet utilisateur, ce qui constitue
en soi une reconnaissance de notre fonction et de notre
connaissance du métier.
Quand je présente le projet de migration du réseau
local, j'ai d'autant plus de poids que je parle un discours
orienté métier et non purement technique.
Car sinon, je risque de me voir répondre qu'il
n'est pas nécessaire de changer un réseau
qui marche, malgré ses lenteurs !
Mais
tout cela ne se fait pas sans des hommes et des femmes
de qualité. Nous avons mis en place depuis 1999 un plan
de développement des compétences orienté sur la
connaissance des métiers de l'entreprise et le leadership.
Nous avons demandé aux collaborateurs de tous les métiers
IT de se noter dans un référentiel de 18 compétences
puis d'avoir bi-annuellement un entretien avec leur hiérarchie
pour évaluer les progrès effectués.
Je suis très fier de constater que les niveaux général
et individuel se sont améliorés
Dans le secteur IT, la
richesse, ce sont les hommes !
Comment
définissez-vous votre rôle au sein de l'organisation
?
Un rôle
de sentinelle, sur ce qui se passe dehors! Un exemple
très concret : le centre d'appel centralisé
que nous avons mis en place début 2002, avec Siebel
et Primus (pour la base de données de knowledge
management).
Auparavant, seuls 40 % des appels recevaient une réponse
immédiate, aujourd'hui, nous en sommes à
70 %. La centralisation a pu faire peur au début,
certains se demandant s'il était possible de bien
répondre à des questions pointues en central,
mais en leur montrant ce qui existait déjà
ailleurs, le projet a fini par remporter l'adhésion.
La DSI étant à l'intersection de beaucoup de processus,
notre rôle est également d'aider à améliorer
ces processus en fournissant les outils adéquat.
C'est notre gros challenge avec les applications de CRM.
La sécurité est un autre domaine où
nous nous devons d'être très présents,
les standards en la matière étant de plus
en plus exigeants chez 3M.
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Diplômé
de l'ENAC (Ecole Nationale de l'Aviation Civile) et de
l'Ecole Centrale de Paris, Malek Zanzouri a débuté
sa carrière chez 3M en 1988 comme analyste. Il a été tour
à tour chef de service organisation et sécurité informatique,
directeur des études informatiques puis responsable
pour l'Europe de la branche grand public et bureaux. il
a repris, en avril 2000, les rênes de la DSI. Depuis février
2002, il cumule cette fonction avec celle de directeur
logistique pour le groupe 3M France. |
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