Légèreté et qualité, les deux clés pour intégrer l'IoT dans le diagnostic santé

Légèreté et qualité, les deux clés pour intégrer l'IoT dans le diagnostic santé Lors de l'événement IdéO, organisé par le pôle de compétitivité Systematic Paris-Région sur la santé connectée, tous les acteurs ont martelé les besoins de solutions IoT miniaturisées à domicile apportant la même fiabilité qu'à l'hôpital.

Construire par le numérique de nouvelles façons de réaliser la prise en charge des patients. Tel a été le message de Nicolas Castoldi, directeur délégué à l'AP-HP lors de l'événement IdéO, organisé fin octobre par le pôle de compétitivité Systematic Paris-Région sur la santé connectée. Pour lui, "l'IoT est indispensable, notamment pour le diagnostic des maladies chroniques, qui vont se multiplier". Pour lui, les solutions à développer doivent répondre à deux critères majeurs.

Le premier concerne l'offre de solutions légères. Et Nicolas Castoldi de citer l'exemple d'échographies réalisées sur smartphone. Autre exemple avec les capteurs d'Ominilabs, qui permettent de réaliser des autotests au domicile des patients – tout en tenant les prestataires informés à chaque étape du processus. Combinant des bandes d'analyse sanguine multi-détection, un lecteur connecté portable et une application pour la transmission de données cliniques et biologiques, la solution se caractérise par sa portabilité.

Second critère clé : la qualité de l'offre de soin doit être d'un niveau équivalent à celle hospitalière. Pour fournir des images numériques de qualité dans l'analyse et le diagnostic des troubles sanguins, l'Université Télécom SudParis développe un microscope connecté portatif qui produit des images numériques des prélèvements observés, "ce qui favorise la création d'images en 3D et de jumeaux numériques", souligne Yaneck Gottesman, professeur en charge du projet. Mais surtout, la haute résolution devrait permettre un diagnostic complet du paludisme avec un seul frottis sanguin, alors que les techniques actuelles nécessitent plusieurs techniques de préparation et du personnel qualifié, ce qui est un inconvénient en termes de coût et d'évolutivité.

"Le frein dans la santé connectée, ce n'est pas le développement de la technologie mais le manque de financement"

Soucieux de réunir les deux critères, la start-up française Maison des mathématiques et sa filiale Yobitrust en Tunisie travaillent sur la conception de bio-capteurs à résonance plasmonique de surface (SPR) et micro-fluidique pour parfaire sa solution IoT d'aide au diagnostic médical. "Nous allons tester l'analyse plasmonique et celle micro-fluidique pour identifier la méthode plus précise", indique Saïd Agrebi, son CEO, qui entend donner accès à un petit objet connecté donnant des résultats aussi fiables qu'à l'hôpital. Concrètement, l'utilisateur se pique comme pour le diabète et à partir d'une goutte de sang, le bio-capteur analyse le niveau des protéines (suite à une réaction antigène-anticorps spécifiques, ndlr) dans le cadre de dépistage de certaines maladies infectieuses et inflammatoires. L'information sera transmise immédiatement, par 5G ou LoRaWAN, à la plateforme IoT qui va la traiter par les algorithmes d'apprentissages statistiques et d'intelligence artificielles afin de restituer un diagnostic médicale validé in-fine par le médecin.

Yobitrust cherche des investisseurs afin de lever des fonds pour sa solution. "Le frein dans la santé connectée, ce n'est pas le développement de la technologie mais le manque de financement", déplore Saïd Agrebi, qui s'appuie sur un réseau d'une dizaine de chercheurs pour ses recherches. Pour lui, il ne fait aucun doute que les solutions IoT pour le diagnostic vont se développer. "L'enjeu actuel est de trouver comment désengorger les hôpitaux et comment fiabiliser les diagnostics à distance. Il faudrait des laboratoires miniatures faisant des analyses en temps réel, une fonction pour laquelle l'IoT est parfaitement approprié."