La data dormante, ou le trésor caché des entreprises
Data : le mot est sur toutes les lèvres. Il faut dire que l'exploitation des données constitue un enjeu majeur de la performance des entreprises. Selon le cabinet Deloitte, 60% des DSI affirment que l'analyse des données aura un impact sur leurs activités dans les trois prochaines années.
Amélioration de l’expérience client, réduction des coûts, consolidation des relations avec les parties prenantes, augmentation du chiffre d’affaires…
L’exploitation des données offre en effet de précieuses opportunités pour les organisations.
Cependant, celles-ci se retrouvent aujourd’hui face à la problématique suivante : il existe trop de données à analyser. Ces données complexes sont difficiles à traiter en raison de leur différence de format ; une masse de données se retrouve alors inexploitée, faute de moyens (techniques et humains) suffisants. On appelle cela la donnée dormante.
Quels sont les enjeux de cette donnée dormante pour les entreprises ? Comment l’exploiter enfin, et en tirer profit ?
La data comme ressource de l’entreprise : instaurer une culture de la donnée
La majorité des entreprises sont aujourd’hui assises sur des monticules de données dormantes, stockées dans le cloud ou dans leurs serveurs. Pourtant, exploiter - et valoriser - ces données endormies permettrait aux entreprises d’être plus compétitives. Grâce à l’analyse de leurs données, les organisations peuvent en effet se montrer plus réactives face aux évolutions de leur marché, mais aussi affiner leur stratégie et adopter une prise de décision intelligente et orientée. Cela relève d’une évidence : les actions mises en place par une entreprise sont d’autant plus efficaces qu’elles s’appuient sur des informations fiables et objectives.
Dès lors, lorsqu’une entreprise échoue à exploiter ses données, les conséquences peuvent être dommageables : plus grande exposition aux risques cyber, perte de compétitivité, baisse du chiffre d’affaires, difficultés à recruter… Autant d’effets qui, lorsqu’ils se cumulent, peuvent créer de véritables obstacles et nuire à son développement.
Une des solutions consiste donc à former ses collaborateurs sur un meilleur usage de la data, afin de gagner en performance et en compétitivité. Mais plus question de traiter manuellement la donnée, lorsque tant d’outils permettent aujourd’hui d’automatiser les processus. Les analystes bénéficient ainsi d’un gain de temps de 60 à 70% lorsqu’ils automatisent leur traitement et leur exploitation !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, toutes les entreprises sont concernées par la data dormante :
- Les TPE et les entreprises nouvelles, qui viennent de se lancer et qui ont besoin d’engranger des informations sur leurs consommateurs, leurs clients, leur marché, les usages qui sont faits de leur produit, etc ;
- Les PME qui se trouvent dans une logique d'optimisation business et de stratégie de développement pertinente qui pourra être appuyée par une analyse de ses data ;
- Les grands groupes, qui disposent d’une montagne de données provenant de milliers de sources et qui ont besoin d’une approche par module pour digitaliser leur infrastructure informatique.
Mais qu’importe, au fond, la taille de l’entreprise : l’essentiel est que cette dernière ait une vision globale de ses data, et qu’elle soit capable de les exploiter. Cela implique de les entretenir de manière régulière, afin de combattre le risque d’obsolescence et de s’assurer qu’elles demeurent parfaitement sécurisées et analysables.
Il est également important d’instaurer une culture de la data, en adoptant des solutions de traitement de cette dernière et en offrant la possibilité à chaque collaborateur de devenir acteur de cette nouvelle culture. On peut même parler de nécessité, quand on sait que la collecte de données augmente de 60% par an.
Et demain, quel futur de la donnée dans les entreprises ?
L’objectif est donc, pour les entreprises, de transformer leur data dormante en data vivante, c’est-à-dire de passer d’une donnée passive à une donnée en perpétuel mouvement, qui apporte toute la matière nécessaire pour piloter l’organisation : reporting, optimisation des processus, etc. Sans nécessairement parler d’intelligence artificielle, il s’agit d’adopter une approche pragmatique de la donnée et de faciliter l’usage pratique de celle-ci.
Et demain ? On peut penser que les salariés seront de plus en plus formés au sujet de la data, et plus particulièrement à l'exploitation de celle-ci. Dans un monde transformé par les usages numériques, et qui se digitalise à une vitesse grandissante, une sensibilisation aux nouvelles technologies sera bientôt la norme pour tous les salariés de l'entreprise. Ces derniers pourront non seulement aider au traitement et à l’exploitation des données, mais aussi assister l’entreprise sur l’aspect sécuritaire de la data, qui constitue un enjeu majeur et un sujet de stress quotidien. La fuite potentielle des données est en effet un risque dont les organisations sont bien conscientes, et elles souhaitent s’en protéger autant que possible.
On peut également penser que les entreprises finiront par se réorganiser pour aboutir à un croisement de l'ensemble de leurs données, l’organisation historique en silos indépendants ayant créé de nombreuses barrières et limitations.
Enfin, parions pour terminer sur le développement rapide de la data science et sur sa diffusion dans tous les services de l’entreprise. La data science permet d’enrichir les jeux de données, notamment en identifiant de nouveaux axes d’analyse. Or, ces nouvelles informations ont une influence directe sur la performance de l’entreprise.
De quoi ouvrir de nouveaux champs des possibles…